Chapitre 16

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JORDAN

J'ai passé toute la journée du vendredi et du samedi avec Isabella à parcourir la ville. J'étais tellement épuisé que j'ai dormi très tard dimanche et j'ai passé le reste du temps à comater devant la télé. J'avais très envie de voir Chloé, mais je sais qu'elle était de mariage tout le week-end et j'ai dû patienter jusqu'à aujourd'hui. On doit aller au cinéma ensemble.

Je me gare devant son immeuble et sonne à l'interphone. J'attends quelques secondes et sonne à nouveau. Aucune réponse. J'insiste, mais toujours rien. Aurait-elle oublié ? Je n'y crois pas vraiment. Je prends mon téléphone portable dans ma poche et compose son numéro. Ça sonne, mais elle ne décroche pas. J'essaye à nouveau et tombe immédiatement sur son répondeur. Je lui laisse un message et lui envoie également un texto. Je m'adosse à ma voiture, attendant une réponse. Peut-être qu'elle dormait encore ou était sous la douche et n'a pas entendu ? Le temps me paraît s'écouler avec une lenteur incroyable. J'envoie un nouveau texto, puis un autre encore cinq minutes plus tard. Je commence à bouillir d'impatience et de colère. Que veut dire ce silence ?

Une femme sort de l'immeuble et je me précipite pour entrer avant que la porte ne se referme. Je monte les trois étages au pas de course. Je ne comprends pas ce qu'il se passe et ça me met hors de moi.

J'arrive devant sa porte, à bout de souffle et le cœur sur le point d'exploser. Je toque, mais pas de réponse pourtant je sais qu'elle est là, j'ai entendu du bruit à l'intérieur et ça m'énerve encore plus de constater qu'elle m'ignore volontairement.

- Chloé ! Réponds-moi, je sais que tu es là, je crie à travers le battant après avoir frappé du poing dessus.

J'écoute, mais rien. Je prends mon téléphone portable et compose à nouveau son numéro. Ça sonne et j'ai l'écho de sa sonnerie qui m'arrive aux oreilles à travers la porte fermée. Je suis furax et tambourine à la porte en hurlant :

- Chloé ouvres-moi maintenant. Je sais que tu es là. Il faut qu'on parle.

Elle continue de m'ignorer. Je ne peux pas défoncer sa porte, tout de même ? Non, je m'attirerais de gros ennuis et je n'ai pas besoin de ça en ce moment. Je tente une nouvelle fois, las de son silence.

- Chloé, s'il-te-plaît, ouvres-moi. Tu ne peux pas me laisser comme ça, tu me dois au moins une explication.

La porte de son voisin de palier s'ouvre. C'est un homme d'une quarantaine d'année, très grand et très baraqué au visage sévère avec sa longue barbe style viking. Il m'impressionne. J'ai beau être bien bâti, vu la taille de ses mains, si je m'en prends une je descends les trois étages en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

- Qu'est-ce que vous voulez à Chloé ? me demande-t-il en m'aboyant dessus, l'air menaçant.

- Bonjour monsieur. Désolé de vous avoir dérangé. Chloé est ma petite amie et je m'inquiète car elle ne répond ni à mes appels, ni à mes messages. On avait rendez-vous ce matin, mais elle n'est pas venue. Je voulais seulement m'assurer qu'elle va bien, je m'inquiète, j'essaye de le convaincre.

Il semble me croire, m'écarte de son passage d'un geste de la main et frappe doucement à la porte de Chloé.

- Chloé, c'est François. Tu es là ?

Aucune réponse. Il insiste.

- Chloé, dis-moi au moins que tu vas bien sinon je défonce la porte, menace-t-il.

On entend du bruit, puis une petite voix nous parvient enfin.

- François, je vais bien ne t'inquiètes pas. S'il-te-plaît, demandes-lui de partir.

- Chloé, qu'est-ce qu'il se passe ? Réponds-moi, je panique.

Je tente de m'approcher à nouveau de la porte, mais François s'interpose de toute sa stature, l'air menaçant.

- Elle t'a demandé de partir, gronde-t-il de sa voix caverneuse.

Je sens que si j'insiste, je risque de me prendre son poing dans la figure et ça ne me tente absolument pas. Je me résigne et bats en retraite. J'obtiendrais des explications d'une façon ou d'une autre. Elle ne pourra pas m'échapper au bureau.

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CHLOÉ

Je n'ai aucunement envie de parler à Jordan aujourd'hui. Je n'en ai pas la force. Il est tenace et heureusement que François, mon voisin et ami, est venu à mon secours car je sais qu'il aurait pu camper devant ma porte toute la journée et toute la nuit s'il le fallait.

Lorsque François m'indique que Jordan est parti, j'entre-ouvre ma porte.

- Merci François. Je suis désolée pour le dérangement.

- Qui c'est ce mec ?

- C'est mon ex, enfin... c'est compliqué et tu n'as sûrement pas envie d'entendre mes histoires de mec.

- Il n'est pas violent avec toi au moins ? il me demande en serrant déjà les poings, sinon je lui règle son compte.

- Non, non, il ne m'a jamais fait de mal. Pas physiquement. Il ne lèverait jamais la main sur une femme, tu peux être rassuré. Je ne crains rien. J'avais seulement ni envie de le voir, ni envie de lui parler.

- Ok. Bon, si tu as besoin, appelles-moi.

- Encore désolée pour le dérangement et merci pour ton aide.

- Avec plaisir ma belle, me répondit-il en me faisant un clin d'œil.

Je referme ma porte et retourne m'écrouler sur le canapé. Je suis nerveusement à bout et j'appréhende de plus en plus de retourner à l'agence demain.

Je réfléchis un instant. Je pourrais appeler et dire que je suis malade et que je dois rester chez moi toute la semaine. Ça me laisserait quelques jours de répit et me permettrait de réfléchir à la suite.

Et puis non, je vais devenir folle si je reste enfermer ici. Je n'ai pas à me cacher. Je n'ai rien fait de mal après tout. Il me suffira simplement de m'arranger pour ne pas me retrouver seule avec Jordan. Il ne tentera rien si quelqu'un peut nous entendre et il n'osera faire aucun scandale qui pourrait mettre en péril la réputation de l'agence. 

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant