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Alex

Allongé sur le toit de mon immeuble, je fixe le ciel éclairé par la lune. Je fais le vide, je me ressource, j'en ai besoin. Trop de choses se sont passées dans ma vie en seulement quelques jours. Je ferme les yeux un instant en tirant sur mon joint fraîchement roulé. Je souffle la fumée en souriant, putain, je souris et pour une fois ce n'est pas forcé. Une main à moitié gantée saisit la mienne et me tire pour que je me lève, ce que je fais. Je plane, mais je suis encore conscient de mes actes et de mes paroles.

Aliona se dandine au rythme du son qui se dégage de mes enceintes, elle est belle. Je suis dingue de cette nana, complètement fou d'elle. Je l'attire à moi, alors qu'elle boit une rasade de vodka. Je lui ôte la bouteille des mains et pose mon front contre le sien tout en l'accompagnant dans sa danse lascive. Elle rit à gorge déployée tandis que je me sens vivant.

— Bois pas trop, murmuré-je contre ses lèvres.

Elle lève les yeux vers moi avant de s'emparer de ma bouche avec douceur. Je réponds à son baiser avec tendresse, je prends le temps de savourer celui-ci. C'est si bon de savoir qu'elle me veut entier, je ne le réalise pas encore. Je romps notre échange et la serre contre moi tout en continuant à bouger avec elle dans mes bras.

— Je ne suis pas soûle, Alex, m'assure-t-elle.

Aliona s'éloigne de moi, puis se met à tourner sur elle-même en levant son visage vers le ciel. J'extirpe mon téléphone de la poche de mon jean et la prends en photo. Elle est juste magnifique, et elle est avec moi. Une semaine que je partage mon quotidien avec elle. Si elle n'était pas venue me voir au garage, je l'aurais perdue. Je ne serais pas retourné vers elle, j'avais bien trop mal pour supporter notre arrangement. Là, toute douleur s'est envolée et je me sens plus léger, les zones d'ombres sont encore très présentes, surtout quand Aliona n'est pas près de moi, mais je les gère mieux.

Je me rassois sur la couverture posée au sol sans jamais quitter la jeune femme des yeux, elle se baisse et ramasse la bouteille pour en boire une longue gorgée. Elle est un peu éméchée, rien de bien méchant. Elle décompresse, c'est les vacances pour elle et la pression qu'elle ressent pour son expo est palpable. Je peux la comprendre, et surtout je ne l'empêche pas de s'enivrer alors que je le devrais.

— Aliona, l'appelé-je.

Elle arrête aussitôt sa danse, ses yeux pétillent et un sourire étire ses lèvres. Emmitouflée dans son blouson blanc, son bonnet enfoncé sur la tête et cette jupe dévoilant ses fines jambes la rendent canon. Je lève le bras et l'invite à me rejoindre, ce qu'elle fait en abordant une démarche qui se veut sensuelle et même si elle n'est pas droite, elle n'en reste pas moins aguicheuse.

— Tu m'allumes, m'amusé-je.

— Peut-être bien, minaude-t-elle.

Je ne peux m'empêcher de rire ce qui la stoppe nette, sa petite moue boudeuse me faire reprendre mon hilarité de plus belle.

— Te moquerais-tu de moi, Alex ? bafouille-t-elle.

Elle pose ses petits poings sur ses hanches en prenant un air outré. Je me remets sur pied et l'attire à moi, sans lui laisser le temps de réagir, je m'empare de sa bouche avec brutalité et elle y répond avec la même hargne. Je me sépare d'elle avant qu'elle ne glisse ses doigts sous mon blouson. J'aime la chauffer, la rendre dingue et elle le sait. Sous son regard rempli d'envie, je range nos affaires dans mon sac à dos, puis j'attrape sa main et la tire vers moi en pressant le pas. J'ai envie d'elle et elle aussi, elle trottine derrière moi en chantonnant l'air que diffusait mon téléphone. Nous descendons les escaliers et je pousse la porte qui nous mène dans le couloir où se trouve mon appartement.

Sombre DériveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant