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Aliona

Une auberge se dresse devant nous, elle est atypique et surtout magnifique. Je referme la portière tandis qu'Alex se place derrière moi et m'entoure de ses bras rassurants. Ses lèvres glissent dans mon cou et je ne peux réprimer le frisson qui parcourt mon corps à ce contact.

— J'espère que ça va te plaire, murmure-t-il à mon oreille.

— J'aime déjà l'extérieur.

— Viens, nous prendrons nos bagages plus tard.

Je saisis la main qu'il me tend, puis je le suis jusqu'à l'intérieur. La décoration est douce et chaleureuse. Une cheminée trône au milieu d'un grand salon, les flammes dansent dans l'âtre et réchauffent l'atmosphère. Une table en bois et des chaises sont entreposées de chaque côté et un immense canapé longe les fenêtres qui donnent sur la montagne recouverte de neige. J'adore cet endroit.

Une femme d'une cinquantaine d'années vient à notre rencontre, un large sourire aux lèvres.

— Bonjour, jeunes gens.

Nous lui répondons en cœurs. Alex lui demande s'il reste encore une chambre de disponible pour deux nuits et par chance c'est le cas. La cinquantenaire nous conduit jusqu'à celle-ci, elle est simple et cela nous convient. Je jette un œil par la fenêtre qui donne sur la plaine enneigée, je suis rarement allée à la montagne avec mes parents, peut-être trois ou quatre fois, j'en ai que très peu de souvenirs. Je souris lorsque j'aperçois un petit lapin gambader sur le manteau blanc. Je vais me plaire ici, j'en suis certaine, et puis Alex est à mes côtés, alors que demander de plus.

— Elle te convient cette chambre ? murmure Alex en m'enlaçant.

— Oui, elle est parfaite.

— Je vous laisse vous installer, propose la femme.

— Merci, réponds-je en la gratifiant d'un large sourire.

La porte à peine fermée, Alex me fait pivoter vers lui et s'empare de ma bouche avec avidité et ferveur. Il me débarrasse de mon manteau avec rapidité puis le jette sur le lit, avant de glisser sa main sous mon pull. Je gémis contre ses lèvres quand celle-ci atteint mon sein qu'il presse entre ses doigts. Son bassin vient se coller au mien, et je sens son envie pour moi. Aguicheuse, je m'apprête à poser ma paume sur cette bosse qui déforme son jean, mais Alex saisit mon poignet pour m'en empêcher.

— C'est juste un avant-goût de ce qu'il t'attend plus tard, et une petite vengeance pour m'avoir allumé sur le parking.

Il passe sa langue sur mes lèvres, puis s'éloigne de moi en me laissant pantelante. Un sourire satisfait et taquin illumine son visage, et je me rends compte que plus les jours défilent plus il se laisse aller et s'autorise à lâcher prise.

— Je vais chercher nos sacs et ensuite je t'emmène visiter les alentours.

J'acquiesce alors qu'il disparaît derrière la porte. Je retourne à la contemplation du paysage, et me perds dans celle-ci. C'est magnifique et dépaysant, j'ai besoin de ce changement d'air, de voir autre chose que mon appartement. Sans compter la pression que j'accumule avec mon exposition qui approche à grands pas, peut-être qu'en étant ici, je pourrais terminer l'autre côté du portrait d'Alex. Celui où il sourit franchement, comme dans la voiture tout à l'heure. Il est si beau quand rien ne le tourmente, même si au fond de ses yeux, il a toujours cette lueur de douleur, un jour elle disparaîtra.

Alex revient muni de nos bagages, je vais l'aider en prenant le mien que je dépose sur le lit. Il me tend mes bottes, où l'étiquette de prix est encore dessus. Je les avais achetés pour une semaine au ski avec Lenny, mais au dernier moment nous avions dû annuler, pour soi-disant un dossier de dernière minute. Penser à lui me file la nausée, je secoue la tête et arrache le papier cartonné, avant de les enfiler.

Sombre DériveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant