50 Nuances D'une Vie

chapitre 3

Hawa WONE

Deux mois se sont écoulés depuis que Agnés a quitté la maison de sa belle mére et hier elle est finalement allé rejoindre mon frère au Canada. Comme aujourd'hui est un jour Off pour moi, Ami a decidé d'organiser une petite après-midi car Peter est enfin arrivé et elle a invité les filles c'est-à-dire : moi,Nadia et mes cousines Mareme qui venait avec Iba et Astou. Et comme je m'en doutais Hamid était là. Depuis la dernière fois qu'il était venu récupérer le carnet de sa soeur, ils trainent tout le temps chez moi et c'est juste l'œuvre de Ami qui trouvait tout le temps des prétextes pour venir chez moi et essayer de me brancher à son frère. Elle ne changera jamais Ami.
Le yendou s'est très bien passé et nous nous sommes bien amusés. Aux alentours de 16h les hommes sont restés au salon entrain de visionner un match de foot et nous, les filles nous nous sommes posés sur la terasse en discutant comme au bon vieux temps

— Vous ne pensez pas que Hawa et Hamid feront un trop beau couple entamma Astou

Je l'ai fusillé du regard

— c'est ce que j'essaye de lui faire comprendre depuis longtempsssssss en plus ils n'ont rien à perdre donc pourquoi être réticent continua Nadia

— les filles vous savez très bien que je ne suis pas prête à me mettre en couple avec quelqu'un, répondis-je

— Arrête ça, laisse le passé derrière toi tu as le droit d'être heureuse Hawa , arrête de tout le temps te rappeler du passé et comme l'a dit Nadia tu n'as rien à perdre de un et de deux ça te changera les idées, khana nak beugo maguété ndaw (tu ne veux quand même pas vieillir jeune) dit Ami

— En tout cas tu devrais au moins essayer, ndakh Hamid mi ma guiss deh (parce que Hamid que je vois là) tu ne lui es pas indifférent renchérit Mareme, parce que relation mom guedj ngako am (ça fait longtemps que tu n'as pas été en couple), vie sociale sakh nga amatoul (tu n'as même pas vie sociale), tu sors plus comme avant maintenant seul ton boulot t'intéresse.

— Comme si toi tu sortais, répondis-je, toi seul ton ménage t'intéresses et ta coépouse, comment va t-elle sakh ?

— Elle est là-bas avec son gosse, elle ne veut même pas que d'autres personnes s'occupe de bébé Laye , guemé wouko sakh (elle n'en revient pas d'avoir un fils), en plus il pleure trop la nuit, personne n'arrive plus à dormir dans cette maison

— lolou yako taal mane ma woudjé woul ak kene, sama toubab bi khamoul polygamie (ça c'est ton problème, moi mon blanc là ne connait pas la polygamie), dit Ami

— je n'y peux rien , mais tu sais que si je pouvais la dégager je l'aurai fait depuis longtemps, mais partir et la laisser vivre sa vie avec mon mari je ne le ferai jamais, ce sera trop facile.

— je ne supporterai vraiment pas de partager mon mari avec une autre, dis-je

— Ioe mom sa pape limou tak niarel mola traumatisé banga bagn polygamie (toi c'est le fait que ton père ait pris une deuxième femme qui t'as traumatisé jusqu'à ce que tu déteste la polygamie) dit Astou

— c'est pas que je déteste, je suis musulmane ça fait parti de ma religion, mais je ne voudrai vraiment pas que ça m'arrive. Ehhh ma nek ak sama dieukeur (que je sois avec mon mari) et du jour au lendemain mou outeul ma woudj (qu'il me trouve une coépouse), jamais je ne l'accepterai.

— Boula nekhé, mbété danga si meune dara (si tu le dis, comme si tu y pouvais quelque chose) dit Mareme en rigolant.

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Je suis finalement rentrée chez moi aux alentours de 20h et je repensais sans cesse à ce que Mareme m'avait dit "arrête de vivre dans le passé" comme si c'était ma faute, à cette pensée ma poitrine a commencé à se resserrer.
Et les crises d'angoisse recommencent. Ahhhhhhh
Je décide d'aller à la plage c'est le seul endroit qui me calme. Je prends ma voiture et me dirige vers le littoral de la corniche Ouest. Arrivé là-bas je m'assois sur le sable frais du soir, mon visage caressé par cette douce brise maritime, quelle beauté. C'était son endroit préféré à LUI, tout me ramène à lui comme s'il était encré dans ma peau, sans m'en rendre compte une larme avait commencé à perler sur ma joue que j'essuie aussitôt, je ne vais pas sombrer à nouveau, pas à ce moment où je commence enfin à cicatriser.