TOME II : Chapitre 3

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Seynabou Z, Sarr


1 mois plus tard

— As-tu appelé ton frère et ta belle-sœur Choupie ?!

— Oui Mame, je les ai appelé ce matin, Abibatou va bien elle tient le coup

— Pauvre fille, elle a dû endurer tous ça à son jeune âge. Je plains aussi Malick, qui a décidé de se mettre tous sur le dos juste pour la tenir en sécurité. Ces deux jeunes ont vu tout leur avenir se sacrifier.

— Je te le fais pas dire Mame. Bon moi j'y vais Khassim et Mansour m'attendent, dis-je en me levant du tapis.

J'étais sur le point de quitter la chambre quand Mame m'arrêta

— Attends attends jeune fille !

— Oui

—  Qu'est-ce que tu as à la cheville ?

— Où ça ?!, je lui demande en regardant mes pieds

— Sur ta cheville gauche, tu portes... une chaîne !

— Ahh ça !, c'est Fa qui me l'a donné

Fatimata est la plus grande fille de tonton Ibeu (29 ans), elle est mariée et a déjà 3 gosses dont son benjamin à 8 ans. Elle est femme au foyer et quand son mari part au boulot elle a l'habitude de venir passer la journée à la maison lorsqu'elle n'est pas de tour à la cuisine chez elle. C'est ma confidente et on peut passer des heures à se parler au téléphone. C'est un peu Aida à Louga quoi.

— Ces trucs de dévergondée ne passent pas ici Seynabou. Enlève-moi ça tout de suite !

— Mais Mame, Fa en porte, qu'est-ce qu'il y a de mal à cela ?

— Fatimata est une femme mariée. Et si le fait qu'elle porte ses breloques plait à son mari tant mieux mais pas de cela ici, pas dans ma maison.

— C'est juste une chaîne en plus mon pantalon est assez long et large pour qu'on ne le voie pas si c'est ce qui t'inquiètes...

— Seynabou je ne vais surtout pas me répéter.  Enlève-moi ça tout de suite !

— Tu es toujours aussi vieux jeu Khady

Je me retourne et vois que c'est Mame Alimatou

— Mame Alima, fis-je en me jetant dans ses bras, namone nala deh (tu m'as manqué)

— Malaraw (et toi encore plus) ma chérie, comment tu vas ?, j'espère que ta grand mère ne te fatigues pas !

— Pas du tout, comment vont Tata Astou et Tata Mareme ?

— Elles vont bien Alhamdoulilah. D'ailleurs Khalifa et Meissa te passent le bonjour, ils m'ont accompagné jusqu'à l'arrêt de bus et ils m'ont donné ça pour toi.

Je prends le paquet emballé dans du papier aluminium et quand je vis les crêpes je ne pus m'empêcher de sautiller partout.

— Merci beaucouppppp

— De rien ma chérie et tu peux garder ta chaîne de cheville, l'époque où on pensait que seules les filles frivoles en portaient est révolu et vas-y on doit t'attendre.

50 Nuances D'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant