50 Nuances D'une Vie

chapitre 28

Ami Sarr

- Hamid arrête ça s'il te plait, dis-je en lui prenant la bouteille des mains

- Lais..laisse moi toi...arreteuuuhhh donne moi ça...tu n'es pas ma mère.. dit-il avant de retomber sur le canapé.

- Pourquoi est-ce que tu fais ça Hamid, guemeul Yallah  (crois en Dieu) et remet toi à Lui, reprends la prière et fais des douas mo gueune nga nek fi di nane (c'est mieux que de te soûler de la sorte).

- sheuuu, lâche moi les baskets Ami, dit il se relevant difficilement.

Cela fait 2 ans, deux longues années, que Hawa a disparu, la seule hypothèse qui s'est présentée est celle de son décès et beaucoup l'ont choisit même sa mère et moi-même, après tout qui survivra après être tombé d'une falaise de plus de 10m de haut et dans des eaux aussi active, personne je suppose.

Hamid lui garde toujours l'espoir qu'elle revienne, mais il s'est réfugié dans l'alcool pour noyer son mal-être, quant à Aissatou personne n'a de ses nouvelles, elle a aussi disparu depuis l'épisode chez tata Khady, sa mère a remué ciel et terre pour la retrouver mais rien. La vie est devenue fade sans Hawa, Nadia qui était pleine de joie de vivre s'est renfermée sur elle-même, elle ne rigole plus ni rien elle ne veut plus du tout me croiser, guiss ma ak guiss ay boutitam la yamalé (elle ne veut même pas me voir en peinture), elle m'en veut jusqu'à présent pour mon comportement lâche et d'ailleurs je la comprend je me dégoûte moi-même.

Chaque jour je me réveille avec l'espoir de revoir ma sœur de cœur Hawa mais il faut se rendre à l'évidence ce n'est possible, je croyais bien que le temps guérissait les blessures mais dans notre cas plus on va en avant, plus le manque devient insoutenable et moins la plaie cicatrise.

Quand ma mère à moi a découvert tout ce que Aissatou et tata Sokhna on fait à Hawa, elle m'a interdit de retourner dans cette maison où les gens sont des « sorciers qui s'ils avaient fait ça à leur belle-fille pourront bien me faire la même », donc pour pouvoir voir Hamid, je traine dans tous les bars de Dakar qu'il avait commencé à fréquenter, heureusement il n'avait sombré dans la drogue aussi car cela deviendra plus grave, il ne peut même plus dirigé sa propre entreprise, c'est mon frère qui s'en charge pour lui. Chaque jour j'espère que la situation s'arrangera car ce n'est pas une vie ça.

Nadia Diouf

- Nadia...nadia..NADIA

- Quoi !!??, dis-je en sursautant

-Nadia si tu veux tu peux prendre ta journée parce que tu n'es pas concentrée là me dit Fatima.

- C'est bon je pourrai géré, fait venir le prochain patient.

- Dianatou, rentre chez toi et va te reposer, et essuie moi tes larmes là, Hawa n'a pas besoin de tes larmes mais de prières.

- Arrête de me dire ça, elle n'est pas morte okkk, je le sais, je le sens, mais ce serait une bonne idée que je rentre tu dira à Dame que je viendrai demain très tôt Incha Allah

- A demain alors.

Je prends mes affaires et je rentre chez moi, arrivé à la maison je prends une douche, porte une robe et je vais à la corniche. Arrivé là-bas je m'assois sur la plage entrain de contempler le coucher de soleil.
Elle est partie tellement tôt, tellement jeune, avec sa joie de vivre, sa bonne humeur, son humour de merde, je l'aimais comme elle était, elle était simple, honnête, authentique. Sa seule erreur était d'être tombé enceinte, mais est-ce vraiment une erreur, j'essaie de me convaincre moi-même qu'elle reviendra un jour, mais au fond je sais que c'est comme chercher une aiguille, non un cheveu dans une botte de foin. Mais ne dit on pas que tant qu'il y a la vie y'a de l'espoir, et tant que je vivrai je ne cesserai de croire que ma sœur est quelque part ailleurs et en vie avec son bébé.