Je suis complètement maso. Non je ne suis pas allée à la danse finalement. Je suis en train de faire ses putains de carton pour l'aider à emménager chez elle. Je suis jalouse d'elle depuis le début, de son corps, de la place qu'elle occupe encore dans le cœur d'Alex pour qu'il accepte d'aller vivre chez elle. Je ne supporte pas de la voir danser. Je ne supporte pas le son de sa voix. je déteste l'entendre me corriger durant les cours. Je hais voir Alex le rejoindre au studio. Cette fille représente tout ce que je ne suis pas et je n'arrive pas à l'accepter.
Marie m'a répété en boucle hier soir qu'il ne fallait pas que je m'en fasse une montagne, que ce n'était pas vraiment chez elle. Que ce n'est pas pour elle qu'il a des sentiments. Mais il ne m'en a jamais parlé non plus.
Cette fille est super jolie, intelligente, elle a son âge, elle est sportive, en bref elle a tout pour elle. Je n'ai rien. Mon amie me répétait aussi que si mon coloc partait vivre chez elle c'est qu'il n'avait aucun autre choix. Je ne la crois pas. Julie se raccroche à lui telle une huitre à son rocher, elle fait tout cela pour l'attirer dans ses filets. Non mais sérieusement qui loue quelques chose pour deux cents balles par mois ?
De penser à tout cela me brise le cœur, parce qu'il a fallut que je passe un mois formidable avec Alex pour que je tombe délibérément amoureuse de lui et quelques secondes pour que l'espoir qu'un jour ce rêve devienne réalité s'effondre. Ma vie est une putain d'utopie. Il est la seule chose positive qui m'aide à tenir, et je vais le perdre quand il emménagera là-bas ! Et moi en tant que belle cruche, je participe à cela en faisant ses cartons.
Tout ce malheur et ce désespoir me donnent l'envie de soulager ma peine en me faisant du mal. J'ai besoin de ça pour penser à autre chose. j'ai besoin de ça pour avancer dans cette journée merdique qui se profile. Quand je prends conscience de quelque chose : je ne peux pas empêcher Alex de tomber dans les travers de la drogue si moi je retombe dans les miens. Mais la lame m'appelle, ce terrible petit morceau de fer. J'en ai tellement besoin pour ne plus me sentir seule. Je dois avoir une raison d'avoir mal, j'ai une excuse. Quand j'aurais fini d'emballer ses affaires, j'irai dans cette maudite salle de bain, pour pleurer mon désespoir et soulager ma peine.
Plus tard, en fin de matinée Sophie rentre du travail pour déjeuner avec moi. Elle fait ça tous les samedis. Je n'ai pas excusé son comportement envers Alex, mais elle est perdue, son mari abuse de sa domination et elle ne s'en aperçoit même pas. J'ai donc pardonné la femme, de plus elle est vraiment adorable et ne veut que mon bonheur.
Si elle savait...
Quand elle entre dans la cuisine j'ai déjà mis la table et préparé le repas.
-Oh ma puce il ne fallait pas, je me serais chargée de tout.
-Non tu le fais tous les samedis, je voulais innover un peu. Bon ce n'est pas de la grande cuisine mais j'espère que tu apprécieras.
-Bien sûr ! Et puis tu sais je ne suis pas un grand chef non plus!
Nous rigolons et nous mettons à table, je lui demande comment s'est passée sa matinée, et elle me questionne sur les cours et mes devoirs. Elle veut aussi quelques nouvelles de mes amies. Je lui raconte pour Charline et ses progrès avec les hommes. Je lui parle aussi de l'histoire idyllique que vit Marie avec son amoureux... Tout va bien pour tous les couples autour de moi ! C'est fabuleux...
-J'ai remarqué que tu es différente depuis le départ d'Alex, tu es plus rayonnante, plus souriante, tu m'as l'air épanouie. C'est lui qui te bloquait avant ? lance ma tutrice d'un air qui se veut désintéressé.
Sa remarque me surprend, je suis retombée dans la mutilation pour moi ce n'est pas s'épanouir.
-Ah bon ? Je ne pense pas. Non Alex n'a jamais été une barrière mon bonheur, c'est vrai qu'il n'était pas toujours simple et qu'il a beaucoup perturbé mon sommeil mais l'avoir ici était mieux que de le savoir seul.
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Until the last petal falls (terminé)
Romance/Seront-ils leur plus belle cicatrice ?/ « Un. Deux. Trois. Dans ma vie j'ai toujours ressenti le besoin de compter. Compter mes respirations pour refouler mon passé. Compter pour affronter le lendemain. Quatre. Cinq. Six. Je compte mes cicatri...