-Vous êtes tous au point pour le prochain cours alors ?
Je dessine sur le coin de ma feuille et ne fais pas vraiment attention à ce qu'il se passe autour de moi. D'un seul coup je sens le coude d'Adèle taper contre mes côtes.
-Mademoiselle Ferget, vous êtes avec moi ?
Ma professeure de français se trouve en face de moi et me fixe avec de grands yeux. Je ne l'avais pas entendue arriver, je suis perdue dans mes pensées depuis quelques jours. Depuis la rentrée et cette fameuse après-midi en tête à tête, Alexander ne m'a pas adressé la parole. Il évite de me croiser dans nos lieux communs, il mange dans sa chambre, rentre plus tard...je me fait surement des idées. Et puis, qu'est qu'il en a à fiche de moi ?
-Mademoiselle Ferget, pouvez-vous me résumer le second mouvement du texte s'il vous plait ?
Je déteste quand les profs font ça. Nous humilier publiquement. Ils savent très pertinemment que nous n'avons pas la réponse mais ils continuent nous enfoncer.
-Désolée madame, je ne sais plus.
Elle lève les yeux en l'air et reprend son cours et moi je retrouve mes pensées.
-Elsa. Elsa ! m'appelle Adèle.
J'ouvre les yeux.
Sérieux ! je me suis endormie ?
Je prends une grande inspiration et me relève. La classe est vide, seule la prof est là en train de taper sur son clavier ce que je devine être le travail à faire.
-Tu dors la nuit ? me demande mon amie d'un air amusé.
-Oui. C'est la première fois que je m'endors en cours, je lui réponds tout en rangeant mes affaires.
Nous sortons de la classe en saluant l'adulte mais elle ne nous adresse qu'un bref signe de main en retour.
-Tu sors, on va boire un verre ?
-Non désolée, j'ai mes inscriptions de danse ce soir.
-Ah oui c'est vrai. J'avais oublié désolée !
Elle me claque une bise sur la joue et part vers son arrêt de bus.
Je regarde l'itinéraire jusqu'au studio. Je pourrais y aller à pieds mais comme je sors de mon coma je décide de prendre le métro. Il faut vraiment que je me familiarise avec cet engin. Je regarde sur mon application, je n'ai que deux arrêts.
Je suis les instructions du GPS et m'engouffre dans la bouche de métro. C'est l'heure de pointe et c'est une vraie fourmilière ici. Je me fais bousculer de partout. Je m'excuse auprès de toutes les personnes que je pousse mais je comprends que sur ce champ de bataille la politesse n'est pas de mise.Je trouve enfin ma ligne et attends quelques instants sur le quai. J'ai toujours entendu dire qu'il vaut mieux monter à l'arrière des trains car ils sont moins chargés alors je m'engouffre dans le dernier wagon.
En effet, il y a du monde mais ça reste abordable. Je me pose sur un strapontin et commence à trier mes affaires. Deux arrêts c'est assez court. Je termine de démêler mes affaires coincées au fond de mon sac et lève les yeux.
Je ne sais pas si je suis dégoutée, amusée ou tout simplement déçue par le spectacle que m'offre Alexander. Une fille est coincée entre le corps imposant d'Alex et les vitres dégueulasses. Alexander balade ses mains partout sur la fille tout en enfonçant sa langue dans sa bouche. Elle est magnifique. De longs cheveux caramel, un corps parfait, des jolis habits et de ce que je vois de son visage, il est en harmonie avec le reste.
Non mais c'est limite de l'exhibe là !
Je sais que je devrais décrocher mon regard mais je n'y parviens pas.
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Until the last petal falls (terminé)
Romance/Seront-ils leur plus belle cicatrice ?/ « Un. Deux. Trois. Dans ma vie j'ai toujours ressenti le besoin de compter. Compter mes respirations pour refouler mon passé. Compter pour affronter le lendemain. Quatre. Cinq. Six. Je compte mes cicatri...