Chapitre 31

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Les rues animées de la capitale me donnent du baume au cœur. Les enfants profitent de leur premier jour de week-end tandis que les étudiants du quartier se réunissent comme toujours.

Dans une grande ville on peut vite se sentir seul. Une âme parmi tant d'autres. L'anonymat peut être pesant pour certain, le manque de reconnaissance des autres. Je ne sais pas ce qui est le mieux ? Chaque quartier, arrondissement est une ville lui tout seul. Cosmopolite, Paris permet de voyager. Entre bobos, étudiants, familles, touristes et businessman toute la population m'impressionne. Et puis il y a moi, cette âme égarée qui a trouvé quelqu'un à qui s'ancrer.

Nous sommes dans le métro avec Alex, en direction de... je ne sais où en fait. Nous sommes assis à côté, nous partageons des écouteurs banchés à son téléphone. Une mélodie de Queen envahie nos oreilles et pas des moindre. Love of my Life, la chanson de mariage de mes parents. C'est assez ironique.

La voix artificielle du métro retentit dans l'habitacle :

-Champs Élysées, Clemenceau... Champs Élysées, Clemenceau.

Je vois sous le fameux panneau bleu que cet arrêt mène aussi au Grand Palais. Je n'y suis jamais allée. Mon rêve c'est de rentrer sous cette verrière impressionnante et me perdre dans sa contemplation. Alexander me tient la main et me guide vers la sortie. Dans la densité de la foule parisienne il est si facile de nous égarer. Le soleil m'éblouie un peu lorsque les escalators atteignent enfin l'extérieur. Nous passons d'une foule incontrôlable à une avenue ou les voitures bourdonnent. Alex me regarde. Lui a grandi ici. Il connait cette ville. Il possède ses codes.

Je suis émerveillée de tout. Une touriste dans ma propre ville.

Quand nous arrivons en face du Grand Palais mon cœur palpite. Alex sort deux papiers de sa poche arrière.

-Nous allons commencer cette journée par une visite de ce merveilleux musée que tu ne souhaites absolument pas visiter hein ?

-Non ce n'est pas comme si je ne t'en avais jamais parlé, dis-je en rigolant.

-Jamais !

Mes yeux rieurs se portent alors sur le ticket. Nous entrons pour l'exposition de Monet. Cette matinée s'annonce parfaite. Nous n'entrons pas par la verrière mais Alex promet de m'y emmener juste après. Le lieu est magique. Ces pièces qui s'enfilent, la beauté des tableaux de l'impressionniste sur les murs.

Monet était le peintre préféré de ma mère. Je me souviens avoir visité Giverny quand elle était encore parmi nous. La délicatesse de ses tableaux me touche, et j'adore voir Alex se torturer le cerveau devant les toiles. Il est adorable. Depuis ce matin ses sourcils se sont défroncés et un sourire flotte au coin de ses lèvres. Ses cheveux ont un peu poussé depuis Septembre et ça lui va à ravir. Ce mec est magnifique et c'est le mien.

Je me perds alors à le contempler lui au lieu de ces tableaux que je connais par cœur.

Tout au long de l'exposition nous nous tenons la main. Son pouce caresse sans arrêt ma paume. Les papillons battent de leurs ailes à chaque seconde.

Quand nous ressortons à l'extérieur, nous nous dirigeons directement vers la partie principale du monument. Les touristes ne profitent pas réellement du moment. Ils prennent absolument tout en photo. Je me demande bien combien de clichés ont-ils pu faire des réverbères... J'en profite pour prendre mon amoureux en photo. Il a le regard porté vers le pont Alexandre III en fond. Je l'enlace par derrière et il pose délicatement ses mains sur les miennes. J'embrasse sa joue en me hissant sur la pointe de pieds, et je lui glisse encore à l'oreille que je suis éperdument amoureuse de lui.

Until the last petal falls (terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant