Il a y a quelques minutes j'étais troublée. Troublée par ce qui venait de se passer, troublée par mon agression, troublée par les mots et la tendresse d'Alex. Maintenant je suis pétrifiée. Par ce bruit de verre cassé et les cris. Pétrifiée parce qu'Alexander est en train de se ruer sur Chris et qu'il est ingérable. Il s'est jeté dans le salon et envoie valser ses poings partout. Je cours pour l'arrêter mais dans un geste il me pousse au sol et je me cogne au canapé. Je suis un peu sonnée. J'ai envie de me rouler dans mes draps et de ne plus jamais en sortir. Cette soirée me bouleverse dans tous les sens du terme.
Alex finit par arriver sur Chris. Il lui envoie un premier coup dans la mâchoire. Je ne peux pas regarder. J'entends ce que je suppose être le nez de Chris craquer. Du sang macule le tapis blanc. Les jointures d'Alex sont inondées du liquide rouge. Sophie pleure en silence mais n'essaie pas d'intervenir. Alors je finis par prendre mon courage à deux mains et je me lève pour les séparer. Mais en l'espace d'un instant c'est Chris qui a pris le dessus. Il frappe Alexander avec une force que je n'imaginais pas. Ses côtes prennent des coups pas possibles et je n'ose plus m'approcher. Le voir se tordre de douleur me donne envie de hurler.
L'ambiance de Noël vient d'être piétinée par cette nuit sur le canapé. Je savais qu'elle nous retomberait dessus.
Sophie finit par me rejoindre et à deux nous arrivons à les séparer avant que l'un d'eux commette l'irréparable. Alex se lève et crache au visage de Chris. Il se barre en boitant et monte les escaliers sans un regard. Chris sème des gouttes de sang partout sur son passage tellement son nez est abîmé.
Je me sens de trop alors je finis par, moi aussi, fuir à l'étage. J'entends l'eau de la douche couler dans sa salle de bain. J'ai envie de l'attendre dehors. De m'excuser. Parce que dans un sens c'est parce que j'ai dormi avec lui que cette dispute a éclaté.
Je décide quand même de prendre une douche chaude et de mettre des vêtements propres. J'ai envie de laver mon corps souillé par les mains de ce mec et qu'Alex vienne poser les siennes à la place. Je n'ai même pas la force de penser à mes lames. J'enfile un pyjama et sors de nouveau dans le couloir. La porte de la salle de bain est entre-ouverte. Alex est appuyé sur le lavabo. Il porte seulement un jogging et semble être en pleine réflexion. Des bleus commencent déjà à apparaitre sur son torse. Mes yeux le balayent et tombent sur plusieurs tatouages. Un en particulier retient mon attention. Je crois que c'est une rose mais je suis trop loin pour le voir.
Je m'approche et le parquet craque. Il tourne instantanément la tête vers moi. Ses yeux sont rouges et des larmes sillonnent ses joues. Il me claque la porte au nez et il ne viendra pas réchauffer mes draps cette nuit._________________________________
Je suis sur le canapé et je regarde une série tout en lisant. Une semaine que le tapis blanc est parti à la poubelle. Tout comme les prémices de ma relation avec Alexander. Il ne m'adresse plus la parole. Nous repartons de zéro et ça me fatigue. Je n'ose plus sortir dans la rue seule, sans lui je ne me sens pas en sécurité.
Je suis déçue par sa réaction. Je suis triste aussi. J'avais vraiment envie que ça marche. Mais visiblement rien ne va jamais très longtemps dans ma vie.
Les cours reprennent demain. Ces vacances ont été les plus bizarres de ma vie. Noël s'est fait entre quatre yeux car ni Chris ni Alexander ne veulent plus se voir. Alors je l'ai fêté seule avec Sophie. J'ai passé le nouvel an seule en tête à tête avec un livre. Mes amies voulaient le fêter avec moi mais je n'étais pas d'humeur.
Je n'arrive plus à dormir et ce n'est pas à cause des films horrifiques que je regarde avec Marie. Non, ce ne sont pas des clowns vicieux ou des esprits malintentionnés qui me tiennent éveillée, ce sont mes draps froids. Ce mec est devenu mon somnifère.
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Until the last petal falls (terminé)
Romance/Seront-ils leur plus belle cicatrice ?/ « Un. Deux. Trois. Dans ma vie j'ai toujours ressenti le besoin de compter. Compter mes respirations pour refouler mon passé. Compter pour affronter le lendemain. Quatre. Cinq. Six. Je compte mes cicatri...