Until the last petal falls (terminé)

Chapitre 49

Je ne sais pas pourquoi mais j'appréhende beaucoup cette soirée. J'essuie mes mains moites sur mon jean. Je suis assise à l'arrière de la voiture et mes amies discutent tranquillement à l'avant. Nous sommes sur cette route que je commence à connaitre par cœur. Le soleil n'est plus aussi intense qu'en pleine après-midi et les voitures sont plus nombreuses sur la voie des retours de plage.

Je mordille les petites peaux de mes lèvres et Charline me réprimande :

-Arrête Elsa, tu vas avoir du rouge à lèvre plein les dents.

Elle a raison mais je m'en moque terriblement. Je craque mes doigts et Marie lance :

-Tu sais très bien que je déteste ce bruit.

-Je peux stresser tranquille oui ou merde ?

-Tu es stressée ? me demande Charline.

-Un peu...

-Il n'y a pas de raison, ça s'est très bien passé lundi.

-Oh oui ! si on ne compte pas le fait qu'il m'a ignoré une fois de plus. C'est vraiment gonflé de sa part, il part sans un mot et quand je le retrouve il ne me regarde même pas.

-T'es aveugle c'est tout. Il ne voyait que toi lundi mais tu étais trop occupée avec ton voisin. Et puis comme te dis Charline tout le temps : communication. Il ne veut pas venir à toi, c'est à toi d'aller à lui, me répond Marie.

-Mais je...

-Non Elsa, Marie a raison. Laisse ta putain de rancœur sur le côté. On ne te demande pas de t'excuser ou de te jeter sur lui. Mais expliquez-vous. Tu vas te lamenter tout l'été et te gâcher la vie ? Tu ne savais pas qu'il serait là mais le destin fait que vous vous êtes retrouvés. Profites-en.

-Vous avez probablement raison.

-C'est son anniversaire, fais un pas vers lui.

Quand nous arrivons sur la plage, je n'arrive pas à appliquer les conseils de mes amies. Comme une enfant je me suis réfugiée du coté de Valério et je ne lui lâche pas les basques. Soit dit en passant, cette situation à l'air de la ravir.  Mes amies me lancent des regards insistants mais je tente de les ignorer. Nous sommes tous assis sur le sable, des grandes couvertures étendues sous nos fesses. Alex est à l'opposé.

Nous regardons le soleil se coucher tout en mangeant des plats que tout le monde a apporté. Je prends plusieurs photos avec mes amies et le coucher de soleil. Pendant que nous posons Charline me glisse à l'oreille d'aller lui parler. Je hoche la tête mais je ne le fais toujours pas.

Simon est venu me parler à plusieurs reprises. Il fait tout pour me détendre mais je n'y arrive juste pas. Alors quand la nuit commence à vraiment tomber je m'éclipse pour aller fumer. Tant pis si je loupe le feu d'artifice. Je ne me sens pas du tout à ma place.

Je pars m'installer dans mon petit coin sur la digue. J'allume la cigarette et laisse la fumée envahir mes poumons. Seule et sans aucune pression venant de nulle part, je parviens à me calmer. Je suis tellement absorbée par le mouvement des vagues et le reflet de la lune sur l'eau que je n'entends pas ses pas dans mon dos. Je sursaute quand je le sens s'asseoir à côté de moi. Il étend ses longues jambes de manière à ce qu'elles pendent au-dessus de l'eau.

-Laquelle des deux m'a trahie ? je lui demande pour briser le silence tout en soufflant ma fumée vers le ciel étoilé.

-Charline.

Sa voix me fait frissonner comme aucune autre. J'ai envie de pleurer tellement je donnerais tout pour l'entendre de nouveau tous les jours. La mienne n'est pas très assurée quand je lui répond.