Mon réveil sonne. Je ne veux pas quitter mes draps, bon dieu mais qui a inventé le réveil ? Je sors de mon lit à reculons et me prépare. Le début du mois de Janvier est si froid et je déteste ça.
L'ambiance en bas est aussi froide que la température extérieure. Personne ne se parle, mais Chris et Alexander sont dans la même pièce et ne se sont pas encore entre-tués.Donnez-leur une médaille.
Sophie me prend dans ses bras, Christophe me lance un sourire et un bonjour mais Alex ne décolle pas ses yeux de son portable. Je me suis légèrement réveillée quand il a quitté le lit très tôt ce matin. Il m'ignore à nouveau.
Ce n'est pas vrai !Depuis mon agression j'ai sérieusement réduit la nourriture. Je ne veux plus jamais subir de remarque sur mon poids. La meilleure chose à faire est de m'en délester le plus rapidement possible. Je saute tous les repas.
En partant j'envoie un dernier regard vers Alex mais il ne décolle toujours pas de son téléphone. Durant mes quelques minutes de marche, je laisse mon esprit divaguer. Je pense à mon estomac qui cri famine. Je regarde la ville s'éveiller. J'aime à penser que chaque personne sur cette terre est heureuse, que personne ne se sens aussi seul que moi.
J'arrive devant le lycée et je vois Alex adossé au mur.
Qu'est-ce qu'il fait là ? Et il est arrivé avant moi en plus !
Je l'ignore et entre la tête basse, peut-être qu'il ne m'a pas vue. Mais je sens quelqu'un se rapprocher. Des pas lourds que je ne reconnais pas. On m'attrape violemment le bras et je l'odeur âcre du cannabis attaque mes narines. Je reconnais aussi très bien ce toucher poisseux. On dit jamais deux sans trois, mais je crois que je m'en serais bien passé.
De nouveau je panique. Je suffoque dans mon air. Il me tire par le bras et me force à sortir du lycée. Je ne dis rien. J'en suis incapable. Il finira bien par m'avoir de toute manière.
-Tu sais ma grosse, tu vas payer pour le coup de pied l'autre soir. Tu croyais t'en sortir ? N'oublie pas que je sais où tu te trouves.
Des sueurs froides envahissent mon échine. Il murmure ces paroles si proches de mon oreille que son souffle chaud entre dans mes oreilles. Je me sens sale de nouveau.
-Je parviens toujours à mes fins. Toujours.
Je cherche Alex du regard. J'ai terriblement besoin de lui. Mais je ne le vois plus. J'ai peut-être halluciné tout à l'heure. Je pense tellement à lui qu'il se matérialise devant moi.
Je ne crie pas. Je ne me débats pas. Mon cerveau accepte. Mon corps se fait lancinant.
Je me prends une première claque. Je l'entends résonner à des kilomètres à la ronde. Mais personne ne nous voit. Il nous a isolé dans une petite rue sinueuse. Il soulève mon pull et commence à caresser mon ventre, il fourre son nez dans mon cou. Sa bouche laisse des marques mouillées qui me donne des haut-le-coeur. Une autre de ses mains commence à défaire le bouton de mon jean.
Celui que je pensais être une illusion se révèle être réel. Il attrape mon agresseur par le col et le plaque contre un mur. Je me recroqueville en boule le long d'un mur. Je veux me fondre dans le sol et ne plus exister. J'entends vaguement des bruits de bagarre. J'entends Alex, je le vois même bouger devant moi. Il m'attrape en dessous des jambes et finit par me porter pour partir. Je repose ma tête sur son épaule. Je ne me demande pas si je suis trop lourde, ou trop je ne sais quoi d'autre. Son odeur de cigarette mêlée à celle de son parfum m'enivre et me permet de me rattacher à quelque chose.
-J'avais promis d'avoir sa peau s'il te retouchait, murmure-t-il en embrassant mes cheveux. Tu es en sécurité Elsa.
Je dois mettre du rouge à lèvre partout sur son pull blanc mais il s'en fiche. Je reviens peu à peu à mes esprits. Il finit par me poser au sol et me faire monter dans sa voiture. Je m'attache et pose mes yeux dans le vide. J'entends qu'il verrouille les portes.
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Until the last petal falls (terminé)
Romance/Seront-ils leur plus belle cicatrice ?/ « Un. Deux. Trois. Dans ma vie j'ai toujours ressenti le besoin de compter. Compter mes respirations pour refouler mon passé. Compter pour affronter le lendemain. Quatre. Cinq. Six. Je compte mes cicatri...