/Elsa/
Le sang coule toujours sur le fond de ce lavabo immaculé. C'est mon cadeau d'anniversaire. Trois semaines ont passé depuis le déménagement officiel d'Alex, nous sommes le 6 mars. Mon dix-septième anniversaire vient de pointer le bout de son nez, je suis seule dans l'appartement comme tous les samedis matins. Je pense attendre douloureusement que cette journée passe. Charline voulait à tout prix marquer le coup mais à quoi bon ? Je vais aller danser et faire un détour par le cimetière, déposer une fleur à la seule personne que je souhaite voir aujourd'hui.
Je descends et passe devant la chambre d'Alexander, enfin ce qu'il en reste.
Banni en quelques jours, Chris n'a pas hésité à se faire un deuxième bureau alors que cet appartement déborde de pièces inexploitées. J'ai beau vivre ici depuis plusieurs mois la beauté de cet appartement me surprendra toujours. Les moulures qui longent la rampe des escaliers me fascinent. Je passe l'étape cuisine comme depuis des mois, je me pose dans le canapé avec mon livre. Je me plonge dans ce roman qui n'arrive pas à me divertir assez. Je pense trop, tout le temps. Quand je me rends compte que le papier sous mes doigts s'humidifie à cause de mes larmes je me ressaisis. Je décide quand même de boire un verre d'eau. La télé tourne toujours, Friends en fond, j'arrive à décrocher un sourire face aux blagues de Joey.
Quand je m'engage dans l'escalier la sonnerie retentit. Je m'approche de la porte afin de décrocher l'interphone. C'est Alexander. Je lui ouvre bien sûr, même si j'ai envie d'être seule. Il ne sait pas que c'est mon anniversaire alors ce sera une visite comme les autres. Depuis qu'il vit dans cette cave nous nous voyons tous les soirs, quand je sors des cours et lui du boulot. Nous avons gardé nos habitudes sportives du vendredi soir. Mais nous n'avons pas dormis ensemble et ses bras me manquent terriblement.
Le temps me semble long, j'attends près de la porte et m'ausculte rapidement dans le miroir. Je sors du lit, mes cheveux sont emmêlés, le reste de mascara d'hier a coulé à cause de ma mélancolie. Mon pyjama est débraillé et dépareillé, mes bandages sont frais. Dans le placard à portée de main j'enfile un gilet de Sophie.
Mon look est sexy et parfait pour l'accueillir !
Je lève les yeux au ciel. Bien sûr que mon look est tout sauf sexy !
Quand enfin des coups résonnent sur la porte je lui ouvre. Lui est comme à son habitude désinvoltement beau. Je serais incapable de dire lequel de nous se jette sur l'autre en premier. Nos bouches se cherchent et se trouvent. Nos n'échangeons pas un mot. Il me plaque contre le mur, il ne regarde même pas mes habits. Ses yeux dans les miens c'est ça la puissance de l'amour. Il descend dangereusement sa bouche dans mon cou envoyant directement des décharges dans mon bas ventre. Les papillons me dévorent et fond battre mon cœur. Je m'accroche à lui comme je peux. Ses doigts caressent mes joues où quelques minutes plus tôt coulaient des larmes. Les vestes tombent, sienne comme mienne. Mes mains sont aventurières, tout comme sa bouche. Trop longtemps que nous ne nous sommes pas touchés, sentis. Mon tee-shirt tombe au sol, je ne porte pas de soutient gorge. Ses mains remontent sur l'objet de son désir. Je sens chaque goutte de mon sang bouillir dans mes veines. Il me soulève comme la dernière fois et je viens nouer mes jambes autour de sa taille. Il me soulève avec une aisance qui me surprendra toujours. Il se dirige dans le salon, ce canapé qui aura abrité notre première nuit ensemble. Il termine de me déshabiller, et me comble avant même que je n'ai pu y crier gare. C'est intense et agréable. Mes esprits de retour dans ma tête, je lui ôte à son tour ses vêtements. Nos corps se mêlent comme la première fois. Nos bouches se lient, nos mains se frôlent et nos yeux sont téméraires. L'instant charnel terminé nous nous écroulons :
-Bon anniversaire toi.
Surprise, je me redresse.
-Tu crois vraiment que je ne m'étais pas renseigné sur ça ?
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Until the last petal falls (terminé)
Romance/Seront-ils leur plus belle cicatrice ?/ « Un. Deux. Trois. Dans ma vie j'ai toujours ressenti le besoin de compter. Compter mes respirations pour refouler mon passé. Compter pour affronter le lendemain. Quatre. Cinq. Six. Je compte mes cicatri...