/Alex/
Ma mère m'a dit qu'elle me laisserait les clefs sous un carreau abîmé. Elle a fait en sorte de travailler ce soir et Chris passe la nuit chez son pote pour nous laisser l'appart. Ça m'a fait drôle de revenir à Paris, vraiment. Je ne me vois pas revenir ici à plein temps. Mais trois semaines sans la voir c'était bien plus que je ne pouvais supporter. J'ai pris mon week-end et réservé un train.
Je sors du taxi et vérifie mon téléphone. Foutu mode silencieux. J'ai au moins dix appels manqués d'Arendelle. Merde. Je tape le code de l'immeuble à la va-vite et grimpe les marches quatre à quatre. C'est à son tour de ne pas répondre. Elle doit être sous la douche. J'entre et l'appartement n'a pas changé. La même odeur me réconforte. Je pose mon sac et je m'empresse de rejoindre celle sans qui je ne peux respirer. Pour ne pas trop l'effrayer je décide de m'annoncer.
-Elsa c'est moi. N'aies pas peur.
J'entre dans sa chambre. Le lit est défait et son exemplaire du petit prince est posé sur son lit. Entrer dans cette pièce c'est se prendre un shoot de son odeur. La pièce non plus n'a pas changé d'un poil.
Soudain je percute que je n'entends pas le bruit de la douche. Merde, elle est où ?
-Elsa ? J'appelle plus fort en cherchant dans les pièces de l'étage.
Ma chambre : rien.
Ma salle de bain : rien.
Le dressing : rien.
Le toit : personne.
Je retourne dans sa chambre et me dirige vers sa salle de bain. Et je crois que je meurs face à ce que je vois. Une mare de sang impressionnante. Mais je vois surtout son corps baignant à l'intérieur.
-Elsa !
Je me fou de me salir et je jette sur elle. Je lui ouvre les yeux. Je lui parle. Je la supplie de se réveiller. Je hurle à la mort, quitte à rameuter tout le quartier. Ce n'est pas possible. C'est n'est tout bonnement pas possible. Je ne veux pas croire que le corps que je tiens entre mes bras est dénué de vie. Je ne reprends pas mes esprits, pas quand il m'arrive une chose comme celle-ci. Mais j'appelle les secours. Je ne sais pas comment je suis parvenu à composer le numéro. J'appelle ma mère. Je ne sais pas si on me comprend. Je crois que je pleure trop pour articuler.
J'embrasse tout ce que je peux.
Je lui dis que les secours seront là.
Je lui dis qu'elle va vivre.
Je lui dis qu'elle sera heureuse.
Je lui dis qu'elle n'a pas voulu ça.
Je lui dis que sa mère peut encore attendre avant de la revoir.
Je lui dis qu'elle deviendra une grande danseuse et une écrivaine à ses heures perdues.
Je lui dis que nos enfants seront magnifiques.
Je lui dis que mon amour la réveillera.
Je lui dis que je ne peux vivre sans elle.
Je lui dis que ce n'est pas fini.
Je lui dis que demain ne sera pas douloureux.
Je lui dis que je l'aimerai pour mille.
Je lui dis qu'il n'y a qu'avec elle que je souris.
Je lui dis que ses amies l'aiment.
Je lui dis qu'elle est-elle et que c'est tout ce qui compte.
Mais elle ne m'entend pas. Sa poitrine ne se soulève plus, depuis bien longtemps
VOUS LISEZ
Until the last petal falls (terminé)
Romantizm/Seront-ils leur plus belle cicatrice ?/ « Un. Deux. Trois. Dans ma vie j'ai toujours ressenti le besoin de compter. Compter mes respirations pour refouler mon passé. Compter pour affronter le lendemain. Quatre. Cinq. Six. Je compte mes cicatri...