MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]

Chapitre 4

Ma mère me court après, elle est complètement affolée.

- Mais enfin, regarde-toi, tu es ivre et sale et depuis quand tu fumes ? Et puis, où étiez-vous tous les deux ?

Mais contre toute attente, c'est Frédéric qui lui répond en lui serrant une belle poignée de main.

- Mdame, votre mari avait du goût pour les bons whiskys, tenez je vous le confie... vous devriez le gouter ! C'est de la bombe !

Il lâche un drôle de hoquet puis lui donne la bouteille presque vide au moment où je me jette sur le buffet pour dévorer les desserts qui restent tout en lui faisant une assiette.

- Prenez ça, ce n'est pas du caviar, mais ça se mange, il vaut mieux éponger vous êtes complètement bourré.

- Je vois que mdame Picasso est en fait mdame pique-assiette...

Nous alternons les bouffées de cigarettes et les gâteaux devant les regards médusés de ma famille. Puis je me place face à lui et lui pose un doigt sur le nez en disant :

- Ha ! Gueule d'ange, tu es peut-être un mauvais acteur, mais tu as de l'humour ! Tu es très drôle quand tu y mets du tien ! Tu devrais faire du comique au lieu de tes films d'action à la con.

Je suis tellement saoule que je ne vois pas ma mère blêmir et entendre Carole pouffer de rire.

- Ravi de te divertir d'une manière ou d'une autre, quant à toi, j'attends de savoir ce que tu vaux à la verticale...

Je lui envoie une taffe dans les yeux et appuie plus fort mon index.

- Ha, mauvais garçon je ne suis pas une fille facile !

- De quoi tu parles, à la verticale, pas à l'horizontale. J'imagine que ton talent s'exprime sur des toiles posées à la verticale d'un chevalet. Non ?

- Mais je sais aussi peindre à l'horizontale, ça dépend du support ! Si tu vois ce que je veux dire...

Et je glisse mes yeux sur lui sans retenue.

Ma mère me coupe littéralement dans mon élan lubrique public.

- Bé, vient par là, tu n'es pas dans ton état normal. Tu me fais honte...

- Mais quoi, on ne peut plus faire la fête avec les acteurs de la famille !

Et je lui envoie de la fumée au visage et elle se met à tousser.

- Tu vas rester ici dormir, tu devrais aller te coucher immédiatement !

- Mais non, je vais très bien.

Je me tourne vers Frédéric et lui demande :

- N'est-ce pas ? Je vais bien ?

Il me pose les bras autour des épaules et continue :

- Ouaip mdame, comme un charme.

- Ha tu vois, si c'est lui qui le dit c'est que c'est vrai...

Frédéric écrase sa cigarette dans un petit bol et je l'imite. Puis il me conduit vers la terrasse en ne marchant pas droit, puis il me tend le paquet en disant :

- Tu es une grande malade, y a plus de clopes !

- J'ai pas tout fumé ! C'est toi le pompier ! Ha ouais le pompier de ton film d'y a deux ans, quand on t'a vu à poil...

- Tu penses toujours que je suis un mauvais acteur ? Il était top ce film, non ?

Tout le monde se rapproche de nous, ils ont la décence de ne pas prendre de photos ou de vidéo, il ne manquerait plus que ça...