Chapitre 6

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Le seul mot qui me vient à l'esprit lorsque le réveil se met à sonner c'est : bordel ! Quand je me redresse d'un coup, j'ai la tête qui tourne et j'ai mal au crâne. Mais qu'est-ce que tu as encore foutu ma pauvre fille ! Quelle heure est-il ? Pourquoi tu es tout habillée dans ton plumard ? Pourquoi ça pue tellement la clope que ça te donne envie de gerber ? Pourquoi le Monopoly est au milieu du salon et que tous les coussins du canapé gisent par terre ?

Laissant toutes ses questions sans réponse, je me dirige mollement tout en me tenant le front dans la salle de bain et apprécie le fait que personne à par moi soit dans l'appartement. On ne sait jamais, vu que tout est flou. Une fois douchée et clairement décrassée, je me sers un grand café fort. Je me souviens de bribes et n'essaye pas d'en savoir plus quand l'interphone sonne...

En un instant, certains événements arrivent, mais dans le désordre, et je frémis... Oh merde ! La soirée, ma mère, l'allergie, Frédéric Lanval, ... est-ce que j'ai couché avec lui ? Non, sans doute pas, ou peut-être oui... La vache, c'est clairement le bordel ! L'interphone sonne encore une fois et la personne laisse bien appuyer son doigt dessus. Je réponds :

- Oui ?

Et d'une voix d'outre-tombe on entend :

- C'est Lanval.

- Heu, oui... j'arrive.

Je raccroche le combiné et m'avance vers mes chaussures et ma paire de lunettes de soleil. Vu ce que j'ai fait hier soir, je n'ai pas intérêt à trop me poser de questions, sinon je vais devenir folle ! Une fois sur le trottoir, j'aperçois deux hommes à l'avant de ma voiture, Frédéric porte lui aussi des lunettes noires, et se tient la tête. On dirait qu'il est dans le même état que moi, c'est presque rassurant. On n'a sans doute pas pu coucher ensemble finalement...

Le chauffeur me fait signe de rentrer, mais comment s'appelle-t-il ? Je me place à l'arrière en lançant un petit « bonjour » presque inaudible tant je suis gênée.

- Bonjour, Mademoiselle, bien dormie ?

- Visiblement comme j'ai pu... excusez-moi, mais j'ai oublié votre prénom.

- John.

- Oui John, ça me revient.

- Bonjour Monsieur Lanval...

Il n'a même pas la force de se tourner vers moi pour me répondre :

- Bonjour, Bérénice, vous pouvez m'appeler Frédéric. Je crois qu'on a partagé un grand moment de connerie hier soir...

- Je crois aussi...

- Bon on doit vous déposer chez quelqu'un puis nous irons chercher la Bugatti. Au retour, on en profitera pour faire une prise de sang, c'est OK pour vous ?

- J'imagine. Je suis désolée que vous ayez été obligé de vous lever tôt.

- La nuit a été courte en effet, j'ai rarement pris une cuite pareille ! Je suis séché...

Je glousse en étouffant les sons, mais ma migraine me rappelle à l'ordre.

- Si ça peut vous rassurer, je ne me souviens de presque rien... Il y a encore pas mal de mystères à éclaircir après la cave de mon père et le whiskey hors d'âge...

Je le vois pencher sa tête vers le rétroviseur avant en cherchant mon regard.

- Bon, où vous dépose-t-on ?

- Saint-Paul-de-Vence, mon galeriste, je vais vous guider.

- Parfait.

John démarre et sort de la ville pour arriver sur l'autoroute.

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant