Chapitre 44

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Je sors quelques minutes plus tard, vêtue d'un simple t-shirt pour cacher l'essentiel, pieds nus. Il est face à la table du balcon. Les plateaux-repas sont arrivés. Je me campe devant lui et croise les bras afin qu'il daigne me regarder. Il termine lentement sa dernière bouchée comme s'il voulait me faire languir, puis doucement plonge ses prodigieux yeux bleus en moi, ils sont perçants et me fascinent. Je ne m'y ferais pas, mes nerfs s'affolent tout comme mon cœur. Mais je me reprends et tends ma main fermée. Il s'interroge et finit par positionner la sienne juste en dessous. Je desserre mes doigts et il réceptionne le petit objet.

Puis je m'assois en face de lui lorsqu'il le reconnait en respirant profondément de satisfaction.

- Ta bague de fiançailles... Dois-je comprendre que tu acceptes ma proposition ?

- Ta proposition, je la retiens, mais avant je dois clarifier les choses avec Daniel.

Il plisse les yeux.

- Je te veux en sécurité chez moi et avec moi...

- Je sais, mais vu que le corbeau s'en ait pris à moi, on peut demander une garde rapprochée pour ma personne, quand je serai seule, non ?

- Je n'aime pas du tout l'idée de te laisser retourner chez toi toute seule.

Il me dévisage, mais cette fois-ci je lis de l'inquiétude dans son regard, alors je lui prends la main et enchaine :

- Quand rentrons-nous ?

- Le plus tard possible... deux ou trois ans me paraissent tout à fait corrects...

- Mais encore ?

- Très bien, c'est toi qui décides, mais le plus tard possible...

- Je dois être à Nice le jour de son arrivée, dernier carat... Nous verrons ensuite ce que je ferai.

Il entrelace ses doigts aux miens.

- J'ai une chose à te demander, je voudrais être avec toi quand tu lui diras.

- Pourquoi ?

- Parce que je dois m'expliquer, c'est effectivement un homme bien et je n'ai pas à me défiler.

- Je ne sais pas comment il peut réagir.

- Justement, je préfère être là...

Il quitte mes doigts pour saisir un fruit exotique.

- Tu n'as pas confiance en lui ?

- Bérénice, je n'ai confiance en personne d'autre que toi. Et puis je trouve cela normal, je veux qu'il entende de ma bouche certaines choses, car s'il m'arrivait la même chose je voudrais les entendre également.

- Tu ne vas pas me faciliter la tâche.

- Au contraire, je pense que ma présence est plus que nécessaire. Quand va-t-il revenir en France ?

- Mercredi.

- Ce qui nous laisse trois jours...

- Je suis désolée.

- Je comprends, ne t'en fais pas. Autre chose, car je ne veux pas revivre cette matinée. Promets-moi, et même si tu meurs d'envie de me faire chier comme tu le dis, de ne plus partir comme ça.

Je me mets à glousser.

- Oui, promis. Comme ça, si un jour je disparais tu sauras que j'ai été réellement enlevée par des pirates...

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle.

- Pardon, c'est vrai.

Mais je ris de plus belle.

Un coucher de soleil s'amorce sur la mer, le spectacle est si beau que je me lève et m'assois sur la dernière marche. Je suis rejointe par Frédéric qui se place juste dans mon dos, je suis collée contre lui, entre ses jambes. Il m'enserre fermement comme s'il avait peur que je disparaisse réellement.

Nous observons l'arrivée du soir sans rien dire, en appréciant les sons des vagues et des oiseaux. Bientôt, les grenouilles chantent et nous bercent. Doucement, il s'approche de mon oreille et je profite encore une fois de sa sensuelle voix.

- As-tu déjà fait l'amour dans la mer ?

Mon cœur vient de quitter les starting-blocks et court à cent à l'heure. Je crispe un peu mes doigts sur son bras, il le perçoit comme un aveu, comme un désir ou plus encore comme un fantasme. Il lèche le lobe de mon oreille et mon épiderme se pare d'un voile de frissons.

- Hmm, je sais que tu vas adorer...

Il amène sa main droite sur ma culotte et la libère lentement sur le côté. Il se charge de vérifier l'excitation que j'éprouve à son indécente proposition. Je pose ma nuque dans le creux de son épaule et soulève ma poitrine. Je m'essouffle déjà quand il malmène doucement mes seins, je n'en peux plus, je le veux.

- Tu es un véritable bonbon, j'ai sans cesse envie de te croquer, de te gouter, de te lécher, de te sucer et de passer ma langue sur toutes les parcelles de ton corps.

Ses mots me rendent dingue, il le sait et en profite quand il mordille mon cou. Je pose mes paumes sur ses cuisses et les remonte vers lui. Lorsque je le saisis, j'apprécie la dureté de son sexe et je pousse un son d'envie. Mais doucement, il se recule et se lève me laissant dans le désarroi un temps. Il descend sur le sable en me tirant par la main et nous nous dirigeons vers les ressacs. J'ai le feu au visage, lorsqu'il se déshabille devant moi. Son corps luit à la lumière du petit croissant de lune et il m'invite à faire pareil. Lentement, je retire mon t-shirt, puis ma culotte et nous restons un moment à nous observer. Il respire à la même vitesse que moi, son regard devient sombre par le désir de l'image que je lui renvoie. Il me sourit et d'un mouvement de tête me montre la mer. Je passe devant lui, m'avance dans l'eau et plonge toute nue. Je sors quelques mètres plus loin et me retourne, mais il n'est pas là. Lorsqu'il me saisit les chevilles, je suis surprise et le vois réapparaitre face à mon visage. Ses mains prennent mes fesses et il me plaque contre lui. Je l'embrasse avec ferveur et attends qu'il me soulève sur lui.

Doucement, je le sens glisser en moi et je murmure dans un souffle :

- Frédéric...

Je tire ses cheveux en arrière quand en même temps je bascule ma tête de plaisir...

- Tout va bien, je suis là...

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant