MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]

Chapitre 9

- Oui, Daniel, tout va bien. Je n'ai pas fait la fête et j'arrive dans 2h.

- Bé, tu sais qu'on attend plein de monde.

- Le message est passé. Je ferai un effort vestimentaire.

- Je ne me fais pas de souci, tu es toujours parfaite...

Je viens de tiquer, se pourrait-il qu'il ait raison, qu'il en pince pour moi ?

- J'arrive, ne t'inquiète pas. Daniel ?

- Oui.

- Je n'ai pas souvent l'occasion de te remercier, tu es génial !

Je le sens sourire à l'autre bout du fil et respirer un peu plus fort.

- C'est normal, tu le mérites. À tout à l'heure.

Je monte dans ma petite voiture en talons aiguilles et robe de cocktail fourreau noir, échancrée jusqu'à mi-cuisse. Mes cheveux ondulés sont lâchés sur mes épaules et tombent presque au milieu de mon dos. Je porte une magnifique parure assortie à la bague que ma mère m'a offerte il y a quelques années et qui est dans la famille depuis des générations. Mes yeux sont ardoisés et ma bouche se teinte d'une belle couleur rouge cerise. Je crois avoir mis le paquet. Je suis malheureusement encore une fois en retard, mais pour une fois, ce n'est pas de ma faute. Les aléas de la route m'ont contrainte à faire un détour. Mais je suis enfin devant la vitrine de la grande galerie et profite de l'accrochage de l'extérieur. Il y a effectivement beaucoup de monde et je reconnais quelques amis. Je pousse la porte et suis accueillie rapidement par Daniel qui n'ose pas se jeter dans mes bras. Il me regarde des pieds à la tête et je crois percevoir une certaine gêne...

- Tu, tu es... magnifique.

Je lui souris en retour de ce compliment et m'avance vers les personnes qui me font l'honneur d'assister à ce vernissage. Je sers des mains, les hommes glissent leurs yeux sur moi, j'en suis flattée et je reçois beaucoup de félicitations. L'exposition est un succès. Je fais le tour, et j'aperçois ma mère, ma cousine, quelques amis et surtout Vanessa qui siffle en me voyant dans cette tenue. Elle m'attire un peu vers l'arrière et me chuchote :

- Mais qu'est-ce qui t'arrive, ma belle, tu es sublime ? C'est Daniel ou c'est l'effet Lanval ?

- Ni l'un, ni l'autre, je n'ai pas le droit de sortir le grand jeu pour mon unique vernissage de l'année ?

- Si, mais permets-moi de trouver ça étrange quand même...

Nous sommes interrompues par une personne qui souhaite des informations au sujet d'une œuvre, aussi je m'avance devant la toile et entame une discussion. C'est à cet instant que je remarque une chose inattendue... je me tais d'un coup, je regarde chaque cartel, non ! Je rêve, c'est une blague ! Alors je me retourne vers Daniel qui est déjà dans mon dos et qui me demande de m'approcher vers le centre de la galerie pour le fameux discours. Je n'ai pas le temps de lui poser la question, on impose le silence, je suis face à l'assemblée et je me penche vers mon galeriste, la bouche légèrement crispée.

- C'est quoi tous ces points rouges ?

Il baisse son visage vers moi et je me retrouve presque trop près de ses lèvres, je sens qu'il hésite à parler pour profiter de cette promiscuité, mais il finit par dire à contrecœur :

- Une surprise ma belle...

Puis il se tourne vers les gens pour annoncer d'une voix déterminée :

- Mesdames, messieurs, je vous remercie de votre présence à ce vernissage. L'exposition de cette année met à l'honneur une artiste que j'affectionne beaucoup, mademoiselle Bérénice Richard.