Chapitre 46

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Il ne fait pas très chaud ce à Mandelieu, sans doute le décalage horaire. Je rallume mon téléphone portable, il y a quelques sms et messages vocaux. Mon cœur s'affole quand j'entends la voix de Daniel.

- Mon amour ? Je suis arrivé cet après-midi et j'aimerais te voir ce soir. J'ai tant besoin de toi, de te serrer fort. Appelle-moi, j'ai une surprise pour toi !

La tête que je fais ne laisse place à aucun doute et Frédéric essaye de ne rien montrer.

- Tu veux qu'on y aille ce soir ?

- J'aimerais... je suis navrée de t'imposer ça.

Il saisit mon sac.

- Je comprends, ne t'inquiète pas.

John est parti en avance et nous allons chercher la Bugatti en moto. Une fois dans l'allée de la luxueuse villa de Frédéric, je décide le cœur au bord des lèvres de téléphoner à Daniel.

- Daniel ?

- Mon amour, comme tu m'as manqué. Je n'ai pas eu beaucoup de nouvelles de toi...

- Je sais.

- Tu viens ce soir ? Tu veux que j'aille sur Nice ?

- J'arrive, je serai chez toi dans 40 minutes ça te va ?

- Oui j'ai hâte... Je vais nous faire livrer un bon repas.

- Non !

Ma voix était un peu trop urgente.

- Bé ? Pourquoi ?

- Non, je n'ai pas très faim... j'arrive.

Je tremblerais presque au téléphone.

- OK, parfait.

En raccrochant, j'ouvre la porte de la Bugatti et la montée de tension que je suis en train de contrôler menace de faire éclore une migraine.

- Tout va bien se passer.

- J'ai l'impression d'être un monstre...

Il démarre.

- Non, tu ne l'es pas, tu es même tout le contraire.

Je me tourne vers lui.

- Facile à dire, je l'ai trompé, je lui ai menti, je ne l'aime pas...

- Mais tu l'aimes bien, et c'est une marque de respect envers lui. Tu assumes de lui dire en face, la plupart des gens auraient envoyé un texto...

John nous suit en moto et lorsque la Bugatti entame la montée des Hauts de Saint Paul, j'ai peur de faire une crise cardiaque tant je suis au bord de la rupture.

Devant la propriété, je l'appelle.

- Daniel ? Je suis là, tu peux m'ouvrir ?

Le portail se déverrouille et nous laisse passer tous les trois. Ce n'est que lorsque je le vois quitter, en posant ses yeux sur la voiture, son merveilleux sourire aux lèvres que je crispe ma main sur la poignée. Il affiche un mélange de doute, de surprises et malheureusement de haine...

Je respire avant de sortir, rapidement rejointe par Frédéric. Alors Daniel, comme pour vérifier ce qu'il croit en nous voyant arriver tous les deux, me prend dans les bras et essaye de m'embrasser sur la bouche. Je ne peux m'empêcher de tourner la tête et de lui offrir ma joue. Aussi, il se recule et rentre sans nous inviter. John reste à l'extérieur et nous le suivons tous les deux. Je passe devant et une fois dans le salon, il va se servir un grand verre de whiskey. Personne ne parle, c'est lourd. Frédéric est en retrait puis Daniel se tourne vers moi en ayant bu presque la moitié du verre d'un coup.

- OK, Bé, depuis quand ?

Sa voix est sombre, ses yeux sont noirs de colère.

- Daniel, je...

- Depuis quand ?

Il est tranchant et Frédéric ne bouge pas, malgré le ton qu'il a employé avec moi.

- Depuis quand vous baisez ensemble ? Est-ce que vous faites ça à trois ? Vous voulez m'inviter c'est ça ?

Frédéric se tend dans mon dos, c'est finalement une très mauvaise idée qu'il soit là.

- Daniel, si j'ai souhaité venir t'en parler dès ton arrivée, c'est que pendant ton absence...

- ... Mouais, vous en avez profité pour baiser. Je vois que ta bague de fiançailles n'est plus à ton doigt, ça va, j'ai compris. Tu t'es bien foutu de ma gueule !

Je n'ai rien à dire de plus aussi je baisse la tête et retiens des larmes.

- Ha, non, arrête ton cirque... Je sens bien que tu n'en as rien à faire de ce que je ressens pour toi, de tout ce que j'ai fait pour toi. Tu es une sale petite arriviste. Tes tableaux ne valent rien, tu n'as aucun talent... Finalement, je suis bien heureux de m'être rendu compte avant de t'épouser que tu préfères les mecs superficiels aux vies dissolues plutôt que le véritable amour et le respect. Bé, tu n'es rien, tu ne comptes pour personne à par moi, enfin tu comptais, c'est terminé. Et quand tu te feras larguer par lui, j'espère être là pour y assister, pour te voir souffrir comme tu me fais souffrir à l'heure actuelle.

Il se tourne haineux vers mon amant.

- Dites-moi Lanval, vous êtes venu me voir avant d'aller voir Twiggy ? Ou vous l'avez directement jeté de chez vous comme une merde ? Comme vous jetterez comme une merde Bérénice ?

Frédéric respire plus vite, je sens qu'il essaye de se contrôler et que c'est de plus en plus difficile.

- Daniel, j'ai rompu avec Twiggy depuis quelque temps. Je suis sincèrement désolé que vous...

Soudain, Daniel projette son verre qui finit sa course contre le mur. Je suis en apnée quand il lui lance :

- Ta gueule ! Je suis à deux doigts de te défigurer, connard !

Je me plante entre les deux hommes qui sont déjà en train d'avancer l'un vers l'autre pour se battre quand tout à coup, une sirène se fait entendre.

Elle résonne dans toute la maison...

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant