Je ne panique pas, je suis complètement terrorisée. Je respire beaucoup trop rapidement et tremble comme une feuille. Ma voix est hystérique quand je crie :
- Frédéric, c'est eux, on va mourir !
Il me colle sa main sur la bouche, et chuchote.
- Non, ce n'est pas possible. Je t'en supplie, calme-toi.
Il continue dans un flegme presque inhumain.
- Je vais aller voir ce qui se passe.
- Non ! Reste avec moi.
Et je commence à perdre pied en sanglotant.
- OK, je reste. Attends, il doit bien y avoir un téléphone relié au poste de pilotage pour que je puisse contacter le commandant.
Il active la torche de son portable et va vers le lit. Je suis accrochée à lui comme à une bouée quand il prend le combiné, il n'y a évidemment plus de tonalité.
- Bon, on va sortir.
- Non, on doit appeler la police !
Je me précipite sur mon sac, Frédéric n'ose plus rien ajouter, il me laisse faire même s'il sait qu'on n'a plus de réseau. En le constatant de mes propres yeux, je pleure encore plus. Il est face à moi et tente de réfléchir à ce qu'il faut faire. Avec effroi, je me rends compte que nous risquons de nous faire percuter par un autre bateau étant dans le noir et évidemment plus du tout visible. En y pensant, je commence à avoir la tête qui tourne et des bouffées de froid ou de chaud.
Soudain, on entend un cri strident, puis, plus rien !
Frédéric se jette sur moi et me traine jusqu'à la salle de bain pour nous y enfermer. Je halète comme un poisson sur la terre ferme.
- Je vais me sentir mal...
- Non, merde ! Ce n'est pas le moment !
Il prend une serviette et arrive à la mouiller avec le reste d'eau qu'il y a dans les canalisations puis il me la met sur le front.
- Regarde-moi.
Je le vois à peine, c'est flou...
- On va s'en sortir.
- Tu parles ! On n'est pas dans un de tes foutus films !
- Merci, la confiance règne, ça me va droit au coeur, chérie ! Mais je ne suis pas qu'un mauvais acteur, je sais aussi me défendre quand il le faut ! Nous devons trouver le moyen d'envoyer des fusées de détresse. Dès que tu iras mieux, on sort sans lumière. On aura moins de chance de se faire repérer. Tu dois retrouver vite tes capacités, je ne peux rien faire si je dois m'occuper de toi. Alors, respire calmement, s'il te plait !
Il me montre les mouvements et je le suis. Au fil des secondes qui passent, j'arrive à prendre sur moi, et j'avoue qu'il m'aide beaucoup. L'urgence de la situation est telle qu'on n'a pas le temps de s'écouter même si mes jambes flageolent comme des brindilles. Je dois trouver toutes les ressources nécessaires pour rester calme.
Quelques secondes plus tard, il me dit :
- Tu es prête ?
- Non, il nous faut un truc pour se défendre : une matraque, une barre, n'importe quoi !
Je me tourne vers le lavabo et entreprends de tirer comme une folle sur le porte-serviette en laiton. Surpris par ma réaction, il a un temps d'arrêt puis finit par me donner un coup de main.
- Je préfère te voir comme ça ma belle...
- J'ai trop peur de mourir noyée, je préfère mourir en me défendant !
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MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]
RomanceBérénice est une artiste peintre au fort tempérament vivant dans le Sud de la France. C'est lors d'un dîner surprise chez sa mère qu'elle fait la rencontre d'un séduisant et célèbre acteur de cinéma, Frédéric Lanval. Ils seraient en effet de la même...