Chapitre 50

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Lorsqu'il me dépose en bas de chez moi en me faisant un chaste baiser sur la joue, je suis sidérée. Pour un coup de chaud, c'est un sacré coup de chaud... Je crois qu'il m'a dit qu'il viendrait me chercher ce soir pour une surprise, mais je n'arrive toujours pas à imprimer dans mon cerveau ce qui se passe. Une fois dans mon salon, je lâche ma valise et m'affale dans le canapé.

- OK, bon je suis fiancée à Frédéric Lanval... On peut dire que c'est l'année des fiançailles... C'est du délire !

Je regarde la bague et commence à reprendre possession de mon esprit qui m'a abandonné en cours de route, à tout bien y réfléchir, je pense qu'il a buggé quand nous avons fait l'amour sous la douche !

- Vanessa !

Je saisis mon téléphone et attends qu'elle décroche.

- Vanessa !

- Ha, et bien quand même, tu as oublié que tu avais une bonne copine à ce que je vois. L'effet Lanval et son cul d'enfer, j'imagine !

- Vanessa !

- Oui, c'est bien moi !

- Heu... je ne sais pas comment te le dire.

- Merde ! Tu es enceinte de Lanval ?

- Mais non, je...

- De Daniel ?

- Non ! Je ne suis pas enceinte !

- Ouf, vu l'état dans lequel tu es, on aurait pu le croire !

- Quelqu'un est mort ?

- Non, mais si tu me laisses le temps de...

- Marianne t'a attaquée, putain, quelle garce ! Je vais lui crever les yeux !

- Je vais me marier !

Silence...

- Allo ?

Silence...

- Vanessa...

- Hmmm.

Silence...

- Merde ! Vanessa, dis quelque chose ?

- Avec Lanval ?

Je souffle.

- Mais bien sûr pas avec le pape !

- Non, mais excuse-moi, il y a des moments où j'ai l'impression d'être dans une sitcom avec toi ! Quand ?

- Je ne sais pas, il m'a fait sa demande ce matin alors qu'on venait de se prendre la tête et en plein milieu de la promenade des Anglais...

- OK, vous êtes toujours aussi déjantés ! Ça promet !

Elle n'a pas tort, nous sommes définitivement dingues...

- Donc tu as dit "oui".

- Oui.

- OK, ben félicitation...

Elle a parlé nonchalamment.

- Calme ta joie... je sens que tu vas avoir une crise cardiaque...

- Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ? C'est Lanval, un type aussi frappé que toi et complètement incontrôlable. On verra bien ce que l'avenir vous dira.

- Je peux te dire une chose, c'est qu'avec ce type, j'ai l'impression de vivre, je n'ai jamais ressenti ça avec personne d'autre.

- Alors, fonce, mais fais bien attention à ne pas te brûler les ailes.

Nous restons un moment à parler, puis je raccroche.

Plus tard, j'ai rejoint mon atelier avec plaisir et je me suis remise au boulot, bien que je n'ai plus aucune nouvelle de Daniel. Avec le temps qui passe, je me demande bien comment je vais pouvoir faire sans lui, sans son expertise. Il a été mon mentor et il a tant donné pour ma côte que je m'en voudrais d'aller dans une autre galerie que la sienne par la force des choses.

J'ai ponctué ma journée en appelant ma mère et en lui annonçant de nouvelles fiançailles, je ne souhaitais pas qu'elle risque encore une crise de panique en l'apprenant dans les médias. Avec le temps, je sens qu'elle prend de mieux en mieux mes frasques, comme une sorte d'habitude finalement ! J'avoue qu'elle est particulièrement cool et patiente avec moi...

Vers 19h, mon téléphone sonne, c'est Frédéric.

- Alors comment s'est déroulée ta journée, comme ce matin, sur les chapeaux de roues ?

- Pas vraiment, j'avoue que tu as fait très, très fort.

- Je sais...

- J'ai l'impression que tu es bien fier de toi Frédéric Lanval...

- À peine, surtout que ta surprise t'attend. Je sens que tu ne vas pas en revenir.

- Un indice peut-être ?

- Non. Tu verras bien... Je vais venir te chercher à l'atelier dans quelques minutes, j'imagine que tu y es et que tu es au courant que les vidéos de ce matin tournent en boucle sur internet ? Donc que les journalistes font le pied de grue devant ton immeuble... encore une fois.

- Déjà ? Donc Daniel doit le savoir...

Sa voix devient plus sourde.

- Pourquoi tu me parles de lui maintenant ?

- Pour rien, si, non en fait, je m'en veux qu'il l'apprenne comme ça...

Il respire avec force avant d'ajouter :

- Ne t'inquiète pas pour lui, il s'en remettra...

- Tu as sans doute raison, mais j'ai l'impression de le trahir une deuxième fois...

Un silence s'installe entre nous puis je finis par dire.

- Que dois-je faire Lanval ? Me transformer en clown pour éviter les journalistes ?

Il s'en amuse.

- Non pas pour eux réserve-moi ça pour une soirée coquine...

- Pfff, le queutard est de retour ?

- Je n'avais pas l'impression que tu t'en plaignais ce matin. Te souviens-tu de la manière dont je t'ai happé entre mes lèvres, la façon dont j'ai gouté toutes les saveurs de ton corps que je léchais avec gourmandise ? J'ai pris un tel plaisir à te faire plaisir qu'en y pensant je suis à nouveau prêt à te faire l'amour...

Ce type est complètement fou. Au souvenir de ce que nous avons vécu, j'ai le sang qui me monte à la tête. Et j'ai une irrésistible envie de lui, ma main gauche se faufile sous ma lingerie, et quand j'atteins mon objectif, j'émets un tout petit son.

Je n'en peux plus, j'ai besoin de lui !

- Allo ? Richard ? Tu es toujours là ?

- Hmmm...

- Si je te dis que j'ai follement envie de toi, maintenant, tout de suite...

- Je te dis : rentre, la porte est déverrouillée...

D'un coup, il apparait devant moi et se précipite, nous nous lions comme si nous ne nous étions pas vus depuis des semaines...

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant