MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]

Chapitre 17

- Alors, raconte où il t'a amené hier soir pour fêter votre premier mois ensemble.

- À Monaco...

- Et bien, c'est fou tout ce qu'il fait pour toi. Quand je te disais que tu allais être une reine, j'avais raison.

- Oui, il est toujours au petit soin, il est adorable.

- Je suis sûre que l'année prochaine on fêtera vos un an lors d'un mariage.

Je ris nerveusement.

- Non, ça m'étonnerait...

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'es pas amoureuse ?

- C'est compliqué, sans doute parce que je ne suis jamais tombée amoureuse de toute ma vie.

- Mais tu es bien avec lui ?

- Oui.

- Il est bon amant ?

- Oui...

- Il est fou d'amour pour toi. Dès que tu parles de quelque chose, si tu émets un souhait, il le réalise. Alors ?

- Oui, je suis donc amoureuse de lui.

Ma voix est monotone, suis-je amoureuse de lui ? Oui apparemment, mais ça va beaucoup trop vite pour moi. Tout s'enchaine tellement rapidement que j'en ai le vertige. J'ai peu d'espace avec lui, pourtant, qui ne serait pas raide dingue de tout ce qu'il me donne sans concession. Il a entrepris de construire ma côte d'artiste, il s'arrange pour placer des œuvres chez des collègues étrangers. Il m'organise des expos, je serai présente dans les plus grandes foires d'art contemporaines...

Il en fait trop, il est trop, il est presque étouffant... Je m'en veux terriblement, à cette simple pensée j'ai l'impression de le trahir.

- Bon, je dois te laisser, on s'appelle demain.

- Oui, je t'embrasse.

Je regarde ma montre, il faut que je passe à l'atelier, car j'ai du pain sur la planche. Je pousse la porte en début d'après-midi quand, au même instant, et pour la troisième fois de la journée :

- Allo mon amour ?

- Oui, je viens d'arriver à l'atelier.

- Je sais que c'est le seul lieu qui t'appartient, je ne te dérangerai pas longtemps, mais j'ai eu un coup de téléphone de Frédéric Lanval.

Mon cœur se serre d'un coup, je n'ai plus jamais eu de nouvelles de lui. Certains soirs où j'avais un peu bu, j'ai tenté d'envoyer des sms, mais fort heureusement je me suis toujours retenue !

- Oui, que veut-il encore celui-là ?

- Il nous invite chez lui samedi soir, j'ai dit que je devais t'en parler avant d'accepter.

- Tu as bien fait, je...

- Attends, je sais que ce n'est pas ton grand ami, mais je pense qu'il serait intéressant pour ta carrière d'y aller. Il y aura sans doute du monde et l'on pourrait placer certaines pièces.

- Le commercial est de retour ?

Il respire avec force à l'autre bout du fil.

- Ne le prend pas comme ça.

- Désolée, tu as raison. Si tu crois que c'est nécessaire.

- Très bien, je le rappelle et je confirme. Je t'aime.

"Je t'aime", il me le dit sans cesse, et je ne lui réponds jamais rien en retour, c'est encore trop tôt... enfin, j'imagine.

- À tout à l'heure, je vais travailler tard ce soir.