Chapitre 33

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Une fois à l'intérieur, je lui lâche la main.

- Et bien Richard, on dirait que tu fais ça tous les ans...

- Tu parles, un des pires moments de ma vie, oui !

Il me sourit et l'on nous conduit à la salle de projection où nos places sont attribuées. Lorsque je m'assois à côté de lui, j'ai l'impression de pouvoir respirer normalement, je suis une spectatrice dans la foule, enfin une spectatrice qui ne cesse d'être épiée par tout le monde. Il se demande bien qui je suis. Lanval se fait saluer par ses collègues que je reconnais bien entendu, des acteurs, des réalisateurs, des mannequins... oui des mannequins, bordel ! Elles me jettent des regards soit compatissant, soit incendiaire... Charmant. Ce qui est bien quand la colère prend possession de mon corps c'est que j'oublie tout le reste, mon stress par exemple. Alors je croise les bras et me tourne vers lui.

- Tu arrives à supporter ça ?

- Quoi donc ?

- Ce défilé de crevards ?

Les personnes autour de nous se retournent, il rit et me chuchote :

- Doucement Richard, j'ai quelques contrats sur le feu, tout de même...

Je fais comme lui et n'hésite pas à m'approcher de son oreille.

- Des contrats sur le feu ou des chaudasses qui s'enflamment ?

- Mais, ma parole tu es jalouse ?

- Mon pauvre Lanval, mais, non pas du tout, je suis triste pour Twiggy, c'est juste pas sympa pour elle.

- Tu m'as vu leur donner mon numéro de téléphone, là ?

- Non, mais vu le regard que tu leur lances, je pense que c'est elles qui vont te le donner !

- OK, Richard, alors tu sais quoi ? Ce sera toi mon garde du corps ce soir, ça te va ?

Ses lèvres viennent d'effleurer mon lobe d'oreille et un frisson parcourt l'intégralité de mon épiderme en un quart de seconde. De l'humour ! Vite, pour empêcher l'irréparable en public. Par exemple, lui sauter dessus et lui arracher ses vêtements...

- D'accord Lanval, je placerai donc mon corps entre elles et toi pour sauver l'honneur de Twiggy.

Il inspire doucement avant de dire d'une voix terriblement voluptueuse :

- Et pour mon plus grand plaisir...

La lumière vient de s'éteindre au moment où je pique un phare monstrueux. J'ai mis une trentaine de minutes à me remettre de sa dernière phrase, du coup je n'ai rien compris au film... Celui-ci n'est pas en compétition et au bout de deux heures nous applaudissons le générique de fin.

Quand on rallume la salle, Frédéric me tend la main et me demande de le suivre.

- Qui a-t-il maintenant ?

- Une réception.

- Ce n'est pas encore fini ?

- Non, pas encore Richard, la soirée ne fait que commencer.

Je fais la moue en regardant mes chaussures et ça l'amuse. Nous nous arrêtons tous les mètres pour faire les présentations, dire bonjour, etc. En effet à cette vitesse demain matin on sera toujours là et mes pieds vont y rester !

Finalement, nous pénétrons dans une grande salle où nous voyons quelques journalistes triés sur le volet et de nombreuses célébrités. Il y a des tables et plein de serveurs qui nous proposent des mets d'exceptions ou du champagne. Sans quitter sa main, nous avançons vers un endroit un peu en retrait, mais comme toujours une horde de personnes se rapproche de lui. À la longue, c'est fatigant, car j'entends pour cinquantième fois :

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant