Chapitre 28

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La vache ! Je n'ai pas juste des courbatures, je suis littéralement cassée... Je roule sur le lit en essayant de m'aider avec mes bras pour me relever, mais ils sont aussi douloureux que le reste. Je clopine vers la salle de bain et me déshabille. Une douche me fera à l'évidence le plus grand bien.

L'eau coule sur ma peau et je sens à peine la main qui vient de se poser sur mon dos, puis qui descend sur mes reins. Je ferme les yeux, c'est lui, c'est Frédéric... Puis un baiser s'écrase sur ma nuque, je rejette ma tête en arrière et bientôt il m'enlace en se dirigeant plus bas vers mon intimité. Je place mes paumes sur ses avant-bras et d'un geste il me retourne pour prendre possession de mes lèvres avec autorité.

J'ouvre les yeux et lâche un petit hoquet de surprise.

- Daniel ?

Il tique, mais je me jette contre lui pour ne pas lui laisser le temps de réagir, il ne manquerait plus que ça...

- J'ai tellement mal partout, que je croyais rêver, mais c'est bien toi...

C'est cela, oui ma grande, rêver de Lanval ! De son corps à faire s'ouvrir l'enfer sous tes pieds !

- Que c'est bon de te revoir mon amour !

C'est bien moi qui viens de l'appeler comme ça ? "Mon amour", le premier depuis tant de mois que nous partageons ensemble. Il me sert si fort contre lui que je sens qu'il apprécie clairement cet élan de tendresse. Il faut dire qu'après le coup de téléphone de ce matin, j'ai bien cru que tout était fini entre nous. Je l'embrasse et approfondis notre baiser afin de nous laisser envahir par nos sens.

Cette douche érotique improvisée a eu le mérite de nous réconcilier. Assise sur le lit, une serviette autour de mon corps, je regarde mon amant se balader dans la chambre. Oui, Daniel est un bel homme, vif, intelligent et fou de moi. L'homme idéal en somme...

- Daniel, je suis tellement désolée pour cette histoire de baiser.

- Ne t'inquiète pas, Lanval m'a confirmé qu'il n'y a rien eu et qu'il n'y aura rien entre vous. Ce baiser était comme tu l'as dit un pari à la con et le journaliste a profité du cliché pour en faire un article sulfureux.

- J'ai vu les avocats de Lanval, ils vont s'en occuper.

Il arpente la chambre, une serviette nouée sur ses hanches.

- Tu ne vas pas le croire, Bé...

- Dis-moi.

- J'ai vendu dix toiles aujourd'hui...

- C'est une blague ?

- Absolument pas. Les gens se ruent sur tes œuvres depuis que l'article est paru. Comme quoi, il y a quand même du bon dans tout ça...

Comment prendre les choses avec lui ? Il y a des moments où je ne suis plus Daniel. Je sais que pour lui sa galerie c'est toute sa vie, mais jusqu'où est-il capable d'aller pour son succès ?

- Tu es content alors ?

Je viens de parler avec nonchalance tout en me levant pour aller chercher des affaires dans ma valise. Il perçoit néanmoins mon changement de ton.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Non, rien.

- Si je vois bien que quelque chose te tracasse.

- Non je t'assure, je suis courbaturée et chaque mouvement est un supplice.

Il me prend dans ses bras.

- Si ça continue comme ça, tu seras bientôt une des plus grandes artistes françaises contemporaines actuelles.

Je me blottis contre lui, mais n'ajoute rien de plus.

Nous montons finalement dans le salon et nous retrouvons Frédéric, un verre à la main.

- Alors Richard ? Bien reposée ?

- Oui.

- Daniel, vous restez tous les deux cette nuit, n'est-ce pas ?

- Je ne veux pas abuser...

- Je vous dois bien ça, et puis, même si j'ai compris que vous avez-vous aussi une forteresse des plus sécurisées, vous risquez de trouver sur votre passage des journalistes.

Je m'assois avec difficulté dans le canapé.

- Daniel, vous savez que Bérénice devrait être classée !

- Il parait qu'elle se débrouille pas mal en effet au tennis.

- C'est peu de le dire. Vous voulez un verre de whiskey ?

- Oui avec plaisir...

- Richard ?

À peine ai-je la bouche ouverte pour répondre que Daniel parle à ma place.

- Non, ça va aller.

Frédéric me regarde et referme doucement les paupières, il doit attendre une réaction de ma part qui ne vient pas... Serais-je trop fatiguée ? Trop coupable ? Tout jour est-il que Lanval change de sujet en le servant.

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant