Chapitre 39

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Vers 20h, je sors de la chambre, j'en ai profité pour dormir, lire et envoyer quelques textos. Il est assis sur les marches à l'extérieur et ne se retourne pas quand il me dit.

- Tu as faim ?

J'ai repensé à mon attitude, j'ai été un peu dur quand même... Aussi je m'accroupis et pose une main sur son épaule.

- Excuse-moi pour tout à l'heure, je ne voulais pas être blessante avec les filles que tu aimes. Je n'ai pas le droit de les juger et de te juger.

Ses yeux brillent à la lumière de la lune, mais il ne change pas son point de vue quand il dit :

- Les filles que j'aime... Ouais, ne t'inquiète pas... J'ai demandé à ce qu'on dine ici, ça te va ?

- Heu, oui bien entendu. C'est gentil.

Nous voyons arriver quelques minutes plus tard des serveurs et ils dressent une table magnifique face à la mer. Nous prenons place devant deux cocktails et il me sert le vin rouge pour qu'il se chambre. Le repas est anormalement silencieux, nous n'entendons que le chant des grenouilles ou des insectes nocturnes et je n'ose pas briser ce calme. Les plats se succèdent et nous dégustons des langoustes grillées, des fruits exotiques.

Tout est parfait dans le moindre détail, sauf qu'il daigne à peine me regarder, c'est clair qu'il m'en veut.

Doucement, la tête commence à me tourner, mais cette fois-ci je me laisse aller et je pose une main sur mon front en inspirant.

- Tu es fatiguée ?

- Non, j'ai la tête qui tourne.

- Tu m'as habitué à tenir bien plus l'alcool...

- Non, très cher, je ne t'ai juste jamais montré le moment où j'avais la tête qui tournait...

Il me retire le verre des doigts.

- Alors, bois de l'eau, je n'ai pas envie de finir la cartouche de cigarettes... ou à cheval sur un mur de 15m de haut... ou...

Il suspend sa phrase en me dévisageant, aussi je lui réponds :

- De quoi ?

Il replie sa serviette.

- Que tu me demandes de t'embrasser.

Ma légère ivresse aidant, je me souviens en un instant du baiser que nous avons échangé et des réactions que j'ai eues. Mes poils se hérissent sans que je puisse les contrôler. J'ai encore le gout de sa peau imprimé dans mes cellules, et bien malgré moi, je passe ma langue sur mes lèvres.

Il fixe ma bouche et parait perturbé. Il finit par se caler dans le fond de sa chaise et dire d'une voix lente et envoutante :

- Richard, arrête de jouer avec moi...

Mais je ne l'entends pas, je suis toujours perdue dans mes pensées sensuelles, aussi il se lie à mon regard et soupire avec force. Je le trouve sexy au possible et bien malgré moi, je mords ma lèvre inférieure en me rappelant l'effet que me faisaient ses mains qui caressaient mon dos nu dans la boite de nuit de Cannes.

- Richard ! Je t'ai demandé d'arrêter de jouer avec moi.

Mais je cille, je bloque mes pupilles vers sa bouche, j'ai des papillons dans le ventre. Il inspire avec force, amène ses deux coudes sur la table.

- Tu veux savoir ce que je désire là tout de suite ?

Les yeux mi-clos par un fantasme naissant, je ne sais toujours pas pourquoi j'ai hoché la tête, sans doute un simple réflexe.

- J'ai follement envie de te déshabiller et de te faire l'amour...

Je me réveille et n'en crois pas mes oreilles, je reprends un peu de self-contrôle quand un éclair de panique parcourt mon corps. Le silence qui suit est marqué par le rythme effréné de mon coeur qui s'affole.

Pourtant, et c'est absurde, la seule chose qui me vient à l'esprit maintenant ce n'est pas Daniel, mais bien Twiggy et son mariage !

Alors je me lève et le pointe de mon index, l'air outré par sa proposition.

- Lanval, c'est toi qui dois arrêter de jouer ! Je ne suis pas à ta disposition, je ne suis pas une de tes groupies ! Tu crois vraiment que je vais coucher avec toi parce que tu l'as décidé et parce que tu m'as sorti le grand jeu ? Et après ? Tu vas te marier, je te le rappelle !

Il me regarde l'air surpris et croise ses bras en levant un sourcil.

- Pardon ? C'est à cause de Twiggy et de mon mariage que tu refuses mes avances ?

Il éclate de rire et se met debout au moment où je suis prête à lui sauter à la gorge.

Il ne manque pas de toupet !

- Ça te fait rire ? Moi pas du tout... ce n'est pas drôle Lanval !

De nouveau sérieux, il s'approche de moi au moment où je recule, je ne dois pas le laisser faire au risque de ne plus pouvoir me contrôler, surtout après les révélations qu'il vient de me faire !

- Parle-moi de Daniel...

- Quoi, Daniel ?

- Oui, tu l'aimes ?

- Je...

Il me pousse sans me toucher vers la paroi du bungalow, je dois l'éviter lui et son corps de rêve à tout prix, sinon je ne répondrais plus du mien.

- Tu l'aimes ? Tu veux te marier avec lui ?

Mais je ne peux rien dire. Je suis entre lui et le mur et il s'avance toujours plus en prenant soin d'empêcher ma fuite avec ses bras postés de chaque côté de ma tête. Il se penche vers mes lèvres, je vais craquer, ce n'est pas possible... recule-toi Frédéric, pitié ! Aussi, je tourne mon visage sur la droite en fermant les yeux.

- Allez, Bérénice, dis-moi que tu l'aimes et je te jure que je ne te toucherai pas.

Mais j'ai envie qu'il me touche, j'en ai terriblement envie quand ma poitrine se relève vers lui et frôle son buste ! Il chuchoterait presque quand il dit :

- Je vais t'avouer quelque chose, Bérénice, et j'ai essayé de te le dire plus d'une fois. Twiggy est une flic sous couverture... Elle devait se faire passer pour ma fiancée afin qu'elle reçoive les mêmes menaces que les autres. Twiggy est un leurre, je ne vais pas me marier avec elle !

Je me place face à lui venant de comprendre, et tout s'éclaire d'un coup... Et contre toute attente, c'est moi qui me jette sur lui et sur sa bouche en gémissant de plaisir.

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant