Chapitre 34

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Il vient de téléphoner à John, quand il raccroche il ne décolère toujours pas. Son pas est rapide dans les couloirs qui nous mènent au parking souterrain. Trainée, j'ai beaucoup de mal à le suivre.

- Attends !

Il stoppe et me regarde quand je quitte mes chaussures. Pieds nus, je tremble autant, et une grosse dose de culpabilité s'empare de moi. Alors je me mets à pleurer, sans doute les nerfs, mais peut-être aussi de le voir dans un état pareil. Tout remonte à la surface, les journalistes, demain on fera la une de tout ce qui se lit ! J'ai tout gâché, j'aurais dû prendre sur moi, me contrôler encore une fois. Il me tire littéralement par la main et me la serrer si fort qu'il pourrait me la broyer.

Il m'en veut c'est évident...

Nous courons maintenant quand on entend derrière nous des personnes qui cherchent à nous rattraper, sans doute les organisateurs, enfin je l'espère !

Nous retrouvons sans encombre John qui nous attend tous phares allumés. Et quand nous montons dans la limousine, nous sommes presque hors d'haleine. Je me recroqueville sur le siège et n'ose plus le regarder.

- Où allons-nous, monsieur ?

- Chez moi !

Puis il frappe le dossier en face de lui, il est toujours très en colère. Sursautant, muette, la seule chose qui me vient à l'esprit c'est de lui rendre son pendentif. Je sens que je ne le reverrai plus jamais et je ne dois rien accepter de lui. Lorsque je lui tends timidement, j'ai peur de ses réactions. Il se tourne vers moi, il semble agacé.

- Mais qu'est-ce que tu fais, Richard ?

Tout en sanglotant et de façon à peine audible, je lui dis :

- Je suis désolée, pardonne-moi, je te rends tes affaires, je te promets de ne plus te voir.

- Quoi ?

Il lève les yeux aux ciels et essaye de se radoucir.

- Tu ne vas quand même pas croire que je t'en veux ? C'est une plaisanterie là ?

Je lui pose le pendentif dans sa paume.

- J'ai tout gâché, je n'ai pas pu m'empêcher de le frapper.

Il s'avance avec rapidité et me prend les joues entre ses mains. Il n'est qu'à quelques centimètres de ma bouche, mais pour une fois, je suis tellement assailli par le stress, que j'en oublierais presque ce que je ressens pour lui.

- Bérénice, je ne t'en veux pas, je suis juste furieux de ne pas avoir réagi avant toi ! Ce n'était pas à toi de le faire, j'ai hésité et je n'aurais pas dû !

Il plisse les yeux, je sens qu'il a mal et rapidement je prends sa main. Elle est toute gonflée.

- Merde ! Tu t'es cassé quelque chose ?

Il se redresse et commence à la remuer en retenant sa respiration.

- Non, je ne pense pas. Mais ce n'est pas très agréable, putain de soirée à la con !

Je le dévisage et ne peux m'empêcher d'étirer un sourire. Il serait presque drôle quand il jure comme un charretier.

- Le pire c'est que je vais devoir me coltiner tout ça encore une semaine !

Il plonge ses iris dans les miens l'air canaille.

- Ha non, ne me regarde pas !

- Mais c'est trop tard ma grande, tu es bel et bien la star du festival !

- Oui, je sens que demain les journaux vont s'en donner à cœur joie.

Il lève la main comme pour annoncer une chose incroyable.

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant