MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]

Chapitre 21

- Quoi ? Mais tu es folle !

- Vanessa, s'il te plait n'en rajoute pas.

- Non, tu n'es pas juste folle, tu es une folle dangereuse ! Tu l'as remercié ?

- Non, t'es malade !

- Et pourquoi pas ? C'est normal pour quelqu'un qui vient de te sauver la vie ?

- Pas Lanval ! Tu l'as dit toi-même, c'est un poison qu'il faut éviter !

- Comme tu veux, mais un conseil, mets-toi au vert... et oublie ce type !

- Je ne compte plus revoir Lanval de toute façon.

- Très bien et concentre-toi plutôt sur Daniel ! Le pauvre, tu lui en fais voir de toutes les couleurs !

- Pour un galeriste, c'est normal non ?

- Très drôle, quel humour !

Nous avons parlé quelque temps puis en raccrochant, je repense à Frédéric.

- Elle a raison, je devrais sans doute le remercier... Un petit sms fera bien l'affaire :

"Bonjour, Frédéric, merci encore pour ce que vous avez fait hier soir et pour avoir gardé le secret sur cette mauvaise aventure. Bérénice"

Je l'envoie, il le lit dans la minute. Mais d'un coup, mon téléphone sonne.

- Merde, c'est lui ! Je fais quoi ?

Ben tu réponds... Idiote !

- Allo.

- Alors Richard, c'est deuxième fois que vous prenez une sacrée cuite en ma présence. J'espère que ce n'est pas moi qui vous pousse à la consommation...

- Vous aimeriez bien, hein ? Mais pour votre gouverne, je ne suis pas une alcoolique et votre présence ne me gêne pas !

- Tant mieux, comme ça dès que je serai sur la côte, nous irons visiter votre atelier.

- Hors de question !

- Et pourquoi pas ? Il parait que je suis votre plus grand collectionneur.

- C'est un endroit privé, Lanval. Personne n'y entre, même pas Daniel !

- De toute manière, je vous appelle dès mon retour, je pars pour 6 mois en tournage, vous aurez tout le loisir de préparer mon arrivée et de vous y préparer...

Je viens d'avoir une bouffée de chaleur, 6 mois ? Mais, c'est super long... Bon en même temps, je m'en fous, je ne veux plus jamais le revoir, c'est clair !

- 6 mois ? Où ?

- Curieuse...

- Bon et bien si vous ne voulez pas me le dire, allez vous faire voir !

- Hu ! On dirait le chat que vous souhaitiez attraper hier soir. Arrêtez de sortir les griffes sans cesse !

- Je ne sors pas les griffes, c'est vous qui... ho et puis peu importe !

- Héraclès...

- Le nom de votre prochain film ?

- Mais non, c'est le nom du chat. Il faut préciser qu'il est très difficile à "mater", il est assez "sauvage"...

Je rêve ou c'est une allusion...

- Oui et donc ?

- Rien, je pensais que vous aimeriez le savoir pour ne pas rentrer dans des désillusions...

- Ha mais je ne me fais aucune illusion justement ! Il vaut mieux laisser ces genres de gros chats sauvages où ils sont, plutôt que d'essayer de les apprivoiser. Ça ne sert à rien, de toute manière, s'ils viennent à vous, c'est toujours parce qu'ils sont intéressés !

- Vous êtes un peu dure là, je suis certain qu'avec de la douceur et des caresses, un miracle pourrait s'opérer.

- Encore faut-il que je le veuille !

- Mais hier soir, vous le vouliez, non ?

Mais où s'arrête l'allusion ? Je reste muette et essaye de lire entre les lignes.

- Vous êtes là Richard ?

- Cessez de m'appeler Richard ! C'est pénible à la longue...

- Qui vous appelle Richard autour de vous ?

- Personne ! Vous croyez quoi ?

- Je serais donc le seul ? Ça me va...

Je m'arrête encore une fois, je ne sais plus où j'en suis. Ce type me fait tourner la tête, je devrais raccrocher et pourtant je suis toujours au bout du fil avec lui...

- Allo ?

- Oui !

- Je vous laisse à vos activités artistiques et je retourne aux miennes. À bientôt, Richard...

- C'est ça oui, à bientôt, Lanval !