Chapitre 45

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Je ne compte plus le nombre de fois où nous avons fait l'amour. Nous n'avions plus aucune notion des heures, des jours ou des nuits. Lorsque nous étions réveillés, ce n'était que pour nous unir ou manger de frugaux repas. Plus aucune discussion houleuse, nous n'avions aucune envie que nos forts caractères fassent encore dégénérer les choses.

Comme si nous risquions de ne plus nous voir, j'ai voulu prendre de lui tout ce que je pouvais. Je me suis révélée être une amante sensuelle, impudique et terriblement audacieuse. En échange, il m'a fait découvrir des plaisirs insoupçonnés. J'ai adoré toutes les parties de son corps et il a dévoré toutes les miennes dans une frénésie sans limites.

Il est arrivé le deuxième jour avec un nécessaire de tatoueur. Lorsqu'il me l'a donné en disant :

- Bérénice, je veux que tu me tatoues. Choisis l'endroit et le sujet, je te fais confiance.

Je n'en ai pas cru mes oreilles. J'ai d'abord refusé, mais il a tellement insisté que j'ai finalement choisi un endroit qui m'a toujours fait tant fantasmer. Il s'est allongé et j'ai retiré son boxer pour accéder à son aine gauche. Là, j'ai tatoué une petite carte à jouer, un as de cœur et lui ai demandé de faire le même pour moi. Il a choisi mon aine droite pour que lorsque nous faisons l'amour, elle puisse s'embrasser...

Nous devons partir aujourd'hui et nous sortons de la douche que nous avons partagée tous les deux. Une douche qui s'est évidemment agrémentée de nos deux corps mélangés dans une autre et sublime extase.

Sur le balcon, nous ne pouvons nous empêcher de contempler une dernière fois le luxueux bungalow.

- Je te promets qu'on y reviendra quand tu le désireras.

Je me place sous son épaule et affiche une sorte de nostalgie. Je sais que demain le retour à la réalité sera douloureux. Les moments que nous venons de passer ont ébranlés nos vies et j'ai peur de rentrer, d'affronter Daniel, mes amis, ma famille... Leur expliquer que c'est lui, que ça a toujours été lui depuis le début, mais que je n'ai jamais voulu l'admettre. Avouer à Daniel tout le respect que j'ai pour lui, malgré l'amour que j'ai pour Frédéric.

Nous rejoignons John sur le tarmac de l'aéroport, un jet nous attend. Encore une fois, j'ai peur d'affronter la réalité aussi lorsqu'il décolle, je n'arrête pas de fixer les côtes en priant qu'on me ramène à elles.

Nous avons été silencieux pendant une partie du vol. Frédéric se noyant dans des pensées lourdes et que je peux aisément imaginer.

Pourtant, au bout de deux heures :

- Bérénice ?

- Oui.

- J'ai eu le temps de contacter la police française. Ils ont accepté de faire quelques rondes devant chez toi.

- C'est une bonne nouvelle ?

- Pas totalement.

Il se lève et va chercher une couverture dans un compartiment au-dessus de nous.

- Explique-moi ?

- Ils en ont marre de courir après le corbeau, maintenant qu'il sait pour nous deux, tout le travail engagé par la police ne sert plus à rien.

- Alors ? Ils vont abandonner, c'est ça ?

- J'ai eu beau leur dire que tu avais été agressée, comme tu n'as pas porté plainte et que tu n'as rien, ils m'ont bien fait comprendre que ce n'était plus de leur ressort...

Je me mets en colère.

- Non, mais ce n'est pas possible ! C'est une blague ?

- Ne t'inquiète pas, je vais engager moi-même des personnes qui se chargeront de ta sécurité.

- Et Twiggy ?

- Elle lâche l'affaire. Ils m'ont clairement dit que j'avais merdé et qu'à cause de nous, ils ont perdu du temps.

- Pfff...

- Je te l'ai dit, j'ai agi de façon impulsive avec toi.

- Et j'imagine maintenant que tu regrettes ! C'est ça ?

Il souffle et tente de ne pas répondre sur le même ton que j'ai employé. Je sens bien qu'il se contrôle plus que moi.

- Absolument pas ! Si je devais le refaire, je le referais... Je referais tout, tous mes choix, toutes mes actions et tout ce que je t'ai fait...

Il étire un sourire en coin et le feu me monte au visage.

- Nous arriverons à quelle heure ?

- Vers 20h.

Mais il se lève et s'approche de moi, pose ses deux mains sur mes genoux.

- Ce qui nous laisse encore du temps pour en profiter.

J'ouvre la bouche et imagine parfaitement ce qu'il a en tête quand il appuie sur le bouton pour appeler l'hôtesse.

- Mademoiselle ? Qu'on ne nous dérange sous aucun prétexte.

- Oui Monsieur.

MB MORGANE - Incontrôlables [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant