Chapitre 3 : mardi 4 septembre

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Hey ! Me voilà de retour. Aujourd'hui je n'ai pas cours puisque c'est les premières et les terminales qui se sont accaparés du bâtiment. Je n'ai pas non plus le droit de rester à l'internat. 

    Ce matin, je me suis donc dirigée vers la vie scolaire pour savoir si je peux occuper une salle de sport. Ça a été accepté. J'en ai profité pour danser durant les quatre heures de la matinée. Cela m'a redonnée le sourire.

    Le midi, arrivant toute haletante et rempli de joie, je m'installe seule à une table. Le gars qui a su me le moral la veille au soir, vient me voir. Il me présente ses amis et me propose de rester avec eux pour l'après-midi.

    Je suis très réticente mais finis par accepter de passer le restant du midi avec eux. On finit de manger tranquillement. On sort dans la cours déjà pleine de lycéens. Il me montrent une salle où trône piano, guitares, flûte traversière et flûte à bec. En voyant les flûtes je ne peux que pensée à mon frère qui était le meilleur traversier de toute l'école de musique.

    Pour cacher mon trouble, je m'installe sur le petit tabouret derrière le piano. C'est tout naturellement que je me mets à jouer. Je laisse quelques larmes apparaître à mes yeux.

    Les gars restent avec moi, le temps que les cours reprennent. Une fois seule, je continue à jouer du piano. Des larmes ruissellent le long de mes joues. Je finis par sortir sur la cours devenue maintenant déserte. Je fais le tour de la cours en pensant à ma famille, mes anciens amis, mon année qui m'attend.

    Alors que je commence un second tour, une fenêtre de classe s'ouvre. Je sursaute par ce soudain interpellemment. On me demande de quitter la cours parce qu'apparemment ma présence distrait les élèves. Je retourne alors dans la salle de musique. 

    Je prends la guitare, la nettoie soigneusement et sors juste en face de la salle. Je joue une musique que j'ai moi-même composé mon premier été à la mer. Je suis entièrement dans ma bulle. Celle-ci est briser par des applaudissements. C'est le gars de l'internat. Ses amis sont à ses côtés.

    Je rentre de nouveau dans la salle de musique, nettoie la guitare et ressors. Je veux partir loin d'ici. Le gars de l'internat me tape sur l'épaule et me propose d'aller en cours de sport avec eux. J'acquiesce et pars chercher mon sac. On se rend donc à la salle de sport. Le gars de l'internat demande à sa professeure de sport si je peux rester avec leur classe. 

    Après l'accord de la professeure, je m'élance aux côtés des gars. Leur allure n'est pas intense. Je les laisse derrière le temps de faire un tour de terrain supplémentaire. Ils commencent par foot. Je n'aime pas particulièrement ce sport. Plus d'une fois, on m'envoie la balle dans le dos, dans les genoux, dans les hanches. Une ou deux minutes avant le coup de sifflet de fin, on m'envoie le ballon dans la tête. Je ne suis pas du genre à me laisser abattre. Je me relève quelques secondes après le choque et sors du terrain en titubant de douleur. 

    Je passe la fin du cours à regarder les élèves enchaîner match après match. Le cours touche enfin à sa fin et on regagne les vestiaires. A la fin, sur le terrain, il ne reste que le gars de l'internat qui est désolé pour moi, la professeure de sport et moi. Je pars finalement me changer. 

    Le gars de l'internat m'attend inquiet. Je lui assure que je vais bien et que ce n'est qu'une petite bosse de rien du tout. On finit par atteindre un mur que l'on peut escalader ou faire le tour de celui-ci. Je l'escalade en reprenant la joie que m'a manqué le contact des pierres sur mes mains. C'est donc avec un grand sourire au visage que je regagne le lycée. On monte à l'internat. Je prends une bonne douche et prends le dernier cadeau que mon frère m'a fait. Il me l'a donné le matin de son départ en voyage. Juste avant de partir, il m'a dit : « Je serais toujours avec toi, comme toi tu es toujours avec moi. Tu es extraordinaire. » Ses mots resteront gravé à jamais dans ma tête et dans mon cœur.

    On frappe à ma porte. Je refuse l'entrer. Je veux être seule à me remémorer le merveilleux souvenir de mon frère. Ses paroles me touchent bien plus que tout. Là où il est, je suis sure qu'il me regarde et qu'il est content de sa petite sœur.

    Je ramasse le papier qui vient d'être glisser sous ma porte et le pose sur mon bureau sans même le regarder. Je me rassois sur la chaise en me remettant en tête les plus belles paroles que mon frère m'est dit. Je finis par me lever et m'allonger dans mon lit. Avant de m'endormir, je serre mon doudou contre moi et romps le silence en disant que j'aime mon frère.

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