Chapitre 107 : lundi 17 décembre

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En me réveillant, ce matin, j'ai une énorme envie de danser. La danse me manque terriblement. Je me redresse difficilement dans mon lit – d'hôpital. Certains fils me tire et me fond un peu mal. Avec mes pieds, je m'amuse à me mettre en position pointe et je ramène mon genou à ma poitrine avant de le replacer. Je fais plusieurs fois l'exercice.

Environ une heure après mon réveil, une infirmière arrive et m'annonce que la série d'examen va commencer dans une petite heure. Je la regarde sans rien répondre. Elle me branche une machine qu'elle a apporté avec elle. Elle regarde l'écran avant d'annoncer via un téléphone fax qu'il faut libérer au plus vite une salle. Elle dit le nom de la salle mais il est trop complexe pour que je le retienne.

L'infirmière me demande de tenir une sorte de boîtier. Elle m'en pose un deuxième entre mon bras droit et la barrière de sécurité. Elle débloquent les roues du brancard et le roule jusqu'à la porte. Au même moment une autre infirmière ouvre la porte de la chambre. Toutes les deux me sortent de la chambre. L'une me tire, l'autre me pousse. Elles courent au travers des longs couloirs qui n'en finissent pas.

On arrive devant un immense ascenseur. Quand il s'ouvre, elles pénètrent à l'intérieur en me poussant. On descend de quelques étages avant de sortir pour de nouveau s'engager dans de long couloirs. Elles courent toujours en me tirant d'un côté et en me poussant de l'autre.

On arrive finalement dans la salle. Je ne suis pas seule. Cependant, je passe la première. Pendant qu'on me met un masque à oxygène pour m'endormir, des médecins s'affairent autour de moi. Seul un ne bouge pas. Il se contente de m'expliquer ce qu'ils vont faire. A la fin de sa tirade, je ne réponds rien. Je n'ai pas beaucoup comprit les explications du médecin. J'ai juste comprit qu'ils n'ont pas d'autre solution que de m'opérer. Ils m'emmènent ensuite au bloc opératoire. Le produit qui m'endors finis de m'endormir me coupant de tous bruits à côté.

~~~~ après l'opération ~~~~

Je me trouve en salle de réveille. J'ai une affiche de film sur le mur d'en face. J'ai un masque à oxygène me permettant de survivre. Au dessus de ma tête, défile un dessin animé. Le son n'est pas présent sur la petite télévision. Il apparaît au bout de quelques minutes. Il s'agit de Bambi.

On me transporte dans un autre brancard et on m'emmène dans ma nouvelle chambre. Sur les murs de celle-ci, se trouve une autre affiche. Cette fois, elle vante une série. Je ne connais pas la série mais l'affiche ne me donne pas envie d'aller la regarder. Les autres murs, eux, sont blancs. Des néons, au plafond, inonde la pièce d'une lumière aveuglante. A ma droite se trouve sûrement un autre lit parce que le rideau séparant deux personnes est tiré. L'infirmière qui m'a roulé jusque là, me fait quelques branchement et tire un rideau que je viens seulement de remarquer.

Je demande à le laisser comme il était. Elle le repousse et laisse entrevoir une petite bibliothèque dans le fond de la pièce. Rapidement, une troisième personne vient dans la chambre. Je n'ose pas parler. Elle décide de prendre la conversation entre ses mains. On commence par se dire des banalités.

Je ne suis pas très à l'aise à lui parler mais au moins le temps passe plus vite. Le rideau qui était – encore – tendu se replie pour laisser entrevoir une belle fille blonde. Son visage de petite enfant me rappelle vaguement quelqu'un. Au cours d'un moment de silence, elle prend la parole et se présente. La fille à ma gauche – celle qui a commencé à me parler et qui est donc arrivée en dernière – lui répond en se présentant elle aussi. A présent, j'ai le regard des deux filles, sur moi. Je n'ai pas encore prononcer de mots. Je ne suis vraiment pas à l'aise. Le rouge me monte aux joues.

La fille à ma gauche commence un peu à se moquer. Heureusement pour moi, des infirmières font leur entrée. Deux d'entre elles s'occupent de la fille qui vient de se moquer.

Les infirmières partent en emmenant le brancard sur lequel la fille se trouvait. Je me retrouve donc seule avec ma voisine de droite. Elle m'encourage à me présenter. Je lui annonce mon prénom en rougissant de plus belle. Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça.

Le médecin passe me voir en fin d'après-midi et me donne les résultats de l'opération que j'ai eu le matin. Il déclare que mon cancer pourra normalement être soigné après de nombreux mois de rééducation. Je prononce avec détermination que j'arriverais à me battre contre le cancer. Avant que le médecin ne parte, je lui pose une question qui me brûle l'esprit depuis le matin même. Il ne connais pas la réponse mais affirme qu'il me faudra plusieurs mois voir plusieurs années de combat pour que je sois totalement guéri.

La fille qui se trouve dans la même chambre que moi ne cherche pas à montrer l'admiration que je dois avoir pour me battre comme je le dis. Je ne réponds rien, je me contente de hocher simplement la tête. Elle me demande pourquoi je ne parle pas énormément. J'effectue un nouveau hochement de tête et je mets les épaules en plus.

La fille se tourne dans le sens opposé de moi et se met à chanter doucement. Elle chante super bien. Je me laisse couler et me laisse emporter par sa douce voix.

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