Chapitre 122 : mardi 1er janvier

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Comme d'habitude, je me réveille à 4h00 du matin. Je profite du fait que je sois seule pour m'entraîner à danser. Je descends le petit escalier et pars dans la salle de bain mettre une tenu de danse. Je prends une tenu sombre profitant du fait d'avoir pleins de tenu différentes. Je m'échauffe en silence. Je branche mon portable et lance ma playlist « classique ». Vivaldi, Beethoven, Chopin, Prokofiev, Tchaïkovski, Mozart et plein d'autre musicien résonnent faiblement dans ma chambre.

Je danse à ne plus en finir. J'ignore la sonnerie de mon portable lorsqu'il est 6h00 du matin. Je veux profiter au maximum du fait que je sois seule dans la chambre. Mais surtout le fait que je sois seule pour danser. La solitude de la danse dans laquelle je me suis enfermée me manque. Le piano me manque beaucoup aussi.

La musique s'arrête pour laisser place à ma sonnerie d'appel. Je m'arrête de danser et pars décrocher. En l'entendant, je souris. Il me demande si je suis autorisée à sortir pour la journée. Ne sachant que Lui répondre, je lui explique que personne n'est venu me voir. Il s'étonne de cela. Je le coupe dans sa réflexion et Lui souhaite une bonne année. Il me remercie avant de me retourner les paroles. On se lance dans une longue discussion.

Au bout d'un moment, je suis obligée de le laisser pour que j'aille me préparer. Je m'habille de l'uniforme de mon lycée de l'année dernière – je parle bien sur en année scolaire. Une fois changée, j'attrape la guitare. Je prends mon métronome – que j'ai toujours sur moi – et joue avec sur la guitare. Le son n'est pas super beau mais il est juste. Je m'éclate et joue jusqu'à ce que la dame vienne nous réveiller. Elle est étonnée de me voir debout et prête.

Je repose la guitare à sa place puis en attrapant mon sac, je sors de la chambre suite à sa demande. Elle me demande de me rendre dans une salle dont je n'ai jamais entendu parler depuis mon arriver ici. Je m'y rends en suivant à la lettre ses indications. Je me retrouve devant une immense porte noir sur laquelle est inscrit le nom de la salle. Je rentre à l'intérieur après avoir traversé une dizaines de portes plus ou moins lourde.

La salle est composée d'une immense scène et d'un piano qui se trouve dans un petit coin en valeur. Devant la scène s'étende des fauteuils à des kilomètres. J'exagère un peu mais je ne distingue pas le fond de la salle. Naturellement, je me dirige vers l'instrument. Le tabouret d'origine a été remplacé par un simple banc. Je m'installe sur celui-ci et laisse mes doigts caresser les notes du piano. Le son est super beau. Je n'en reviens pas. Le son est tellement sublime que je n'arrive pas à chanter une de mes chansons.

Actuellement, je laisse ma voix livrer ses notes juste en rapport avec le texte. Le piano ne masque pas ma voix au contraire du piano du lycée. Dans l'instant présent, il n'y a personne à part le silence et ma bulle. Ce confort me fait rêver. Ma bulle se brise en tellement de petit morceau que je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Tout a cassé lorsque la porte s'est brusquement ouverte juste au moment où j'ai un temps de suspension où plus rien ne résonne. Ce moment arrive juste avant qu'une batterie et un chanteur arrive.

Je me lève et essaie de trouver un endroit pour me cacher. Au hasard, je croise quelques personnes avec qui je suis censé travailler. Je panique. Je rebrousse chemin et retourne sur scène. Je la traverse sous les regards de tout le monde présent dans la salle. La dame de ce matin, me force à retourner sur scène et à jouer. Elle me prévient qu'elle a rapporté la guitare de la chambre. J'enfile la sangle et remonte sur scène en étant morte de honte.

Je me lance dans la reprise de chanson connu. Peu à peu, j'arrive à les oublier – les autres danseurs et les personnes qui se trouvent dans la salle. Je ne chante pas je me consacre uniquement sur la justesse de mes notes. Je connais les morceaux que je joue. A certains moment, je chante dans ma tête pour me souvenir du rythme de la musique. Je finis par une chanson d'espoir. Je ne peux m'empêcher de la chanter.

A la fin, je suis acclamée par les applaudissements des élèves, des professeurs de danses et de d'autres personnes que je ne connais pas et que je n'ai jamais vu auparavant. Je deviens très vite toute rouge. Je sors en courant de la scène. Je ne veux pas que la situation recommence. En coulisse, je n'arrive pas à m'isoler – de tout ce capharnaüm. J'ai la tête qui tourne mais je ne dis rien. Le brouhaha des applaudissements se fait rapidement remplacer par des conversations en petits groupe.

Le midi, on nous emmène dans un restaurant italien. Il est très bon mais pour beaucoup, il n'y a pas ceci ou cela. Le seul jour où rien n'est effectué, des plaintes mécontentes reviennent souvent.

L'après-midi, je reste devant l'école avec Lui et sa famille. On parle de tout et de rien. Ils me racontent comment c'est passé leur journée en mon absence. Ils n'ont pas fait beaucoup de chose. Je leur explique le rythme de mes journées à l'école. Je rentre à la suite de mon récit parce qu'il est l'heure.

Je monte me renseigner pour le repas. Je croise un monsieur qui accepte de m'y emmener. Je dois avouer ne pas avoir faim. Seulement depuis mon arrivée je mange ailleurs. Une salade me suffit. La nourriture est encore moins bonne qu'à la cantine de l'internat. Certains élèves sont étonnés de voir que je ne mange pas presque pas. J'ai toujours été comme ça. Un gars vient se poser à la table où je me suis installée. Il me félicite pour la musique que j'ai joué le matin même. Je lui souris. Il parle d'autre chose, je ne lui réponds pas. Il finit par me demander si je suis muette. Je lui réponds d'un signe de tête négatif. Il me questionne sur plusieurs point. Au bout d'un moment, il évoque une partie de ma blessure la plus profonde. Il est hors de question que j'en parle. Je dois rester forte et ne pas pleurer.

Au bout d'un moment, je me décide finalement à l'arrêter. Ma voix est brisé et mes yeux sont remplis de larmes. Je les essuie pour ne pas qu'il voit qu'il m'a blessé. Pour cacher ma peine, je sors une feuille de papier et un crayon – de mon sac. Je me mets à écrire à une vitesse soutenue. L'inspiration me vient tellement simplement que je ne prête plus attention à sa présence juste en face de moi. Je me fiche de ce qu'il pense de moi mais je ne céderais pas.

Des personnes qui viennent d'entrer dans le restaurant nous demande gentillement de partir. Je range vite fait mes affaires et me lève en silence. Je débarrasse mon plateau et monte continuer d'écrire une nouvelle chanson. Je la termine rapidement. Je ne sais pas comment l'intitulé alors je Lui envoie et attends ses propositions et son aide. En attendant, je me prépare pour aller dormir. Je reçois sa réponse juste au moment où je m'apprête à monter dans mon lit – en laissant mon portable en bas. Je lis ces quelques idées et lui réponds en choisissant celle que je trouve qui correspond le mieux avec les paroles. Son dernier message me donne du baume au cœur et de l'énergie pour demain.

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