Chapitre 121 : lundi 31 décembre

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Je me réveille avec beaucoup de pression. J'ai peur de ce qui va se passer. C'est le tout premier concours que je fais pour pouvoir rentrer dans une école. Mon portable sonne ce qui me fait sortir de ma rêverie. Je regarde et souris niaisement en découvrant son message d'encouragement. Je lui réponds en le remerciant. Sa réponse ne se fait guère attendre longtemps. J'aimerais bien pouvoir faire un appel avec Lui. Cependant, je suis obligée de partager la chambre avec trois autres filles. Une dame arrive dans la chambre et allume la lumière. Les filles encore toutes endormie râlent en plongeant la tête dans leur oreiller pour tenter de se rendormir. De mon côté, j'envoie mon dernier message et descends du lit. Je manque de tomber dans l'escalier. Il est encore plus dur que celui de l'internat du lycée mais bon je vais m'y habituer.

La dame, étonnée de me voir debout devant elle m'annonce le programme chargé de la journée. Elle nous attend dans moins d'une demi-heure au troisième étage. Je pars préparer un sac contenant une bouteille d'eau, des pointes de rechange, ma trousse à pharmacie... Je m'habille et me dépêche de gravir les six cents marches. Je me fais saluer par tous les garçons déjà présent. Un des danseur dit un peu trop fort à mon goût que je suis ponctuelle et que je suis plutôt bien faite.

J'ignore sa remarque et pars m'installer un peu plus loin. Je préfère être seule. Très rapidement, je me rends compte que je suis la seule à avoir un sac. Cela ne me dérange pas. Les autres filles tardent à arriver. Les filles de ma chambre ne font pas leur apparition. J'essaie de ne pas m'en soucier et me concentre sur les explications des professeurs. Un gars se fait appeler, on m'appelle à sa suite. On nous demande de suivre un professeur. Nous montons deux cents marches. Les long corridors sombre ne m'inspire pas. On finit par déboucher sur une grande salle de danse. La luminosité de la salle me réjouit davantage.

Je me place à la barre et je me renferme dans ma bulle. Je m'échauffe comme je le fais chez moi. Au moment où je m'apprête à me lancer dans ma chorégraphie, il me rentre dedans. Toute sa puissance, sa musculature à travers son collant et son haut me font tellement peur que j'en cri. Il me déstabilise énormément. Il se lance dans un détourné. Il enchaîne sur un saut. En retombant lourdement sur le parquet, il me bouscule et me fais tomber par la même occasion. Sans s'excuser, il continue sa danse.

Le professeur l'arrête et l'avertit de son comportement. Le professeur nous donne des conseille pour mieux progresser. Je recommence mon échauffement en travaillant les conseille du professeur. Le danseur – qui m'a fait tomber – n'écoute rien et continue de danser. Après une heure de travaille, la séance prend fin. On file dans les vestiaires prendre une douche.

Je m'habille comme pour le lieu de rassemblement. Je refais vite fait mon chignon et applique soigneusement de la laque. De son côté, il a laissé ses cheveux en bataille. Le professeur de danse nous fait descendre les huit cents marches. Le danseur paraît tout essoufflé à la fin de cette ascension. Le professeur nous donne des instructions différente entre le danseur et moi. Je l'écoute avec attention et suis les instructions précises. Après de long dédale aux travers des longs couloirs blancs, je débouche enfin devant une porte ou dessus est écrit « vestiaires filles ». Je rentre à l'intérieur et m'installe sur le banc où aucune affaire n'est présente.

Je mets un justaucorps propre, mes collant sont de même et plus claire que ceux que j'ai utilisé lors de mon échauffement. Je noue mes pointes de cuire et m'échauffe une nouvelle fois. J'applique tous les conseils que le professeur m'a donné. La dame qui nous a réveillé ce matin fait son entrée je comprends que je dois la suivre. Elle m'emmène dans les coulisses de la scène. La prestation précédente se termine et le jury m'appelle. Je rentre gracieusement comme je l'ai vu en regardant des vidéos. Le jury me pose deux-trois questions sur moi avant de m'inviter à me placer.

Je me sens toute petite dans cette immense salle. Je me positionne et attends que les première notes de musique résonne dans la salle. La première note résonne, la seconde enchaîne. Mon corps ondule, sautes et fait de tout petits pas piétiné de pointe, de nombreuses pirouettes créent se mélange harmonieux. La musique résonne en moi. Je me lance dans mon grand jeté arabesque. Je retombe avec légèreté et presque sans bruit. Un rapide déboulé, suivi d'un saut pirouette finissent ma prestation. Plus rien n'existe durant ces trois secondes de fin. Je m'avance, ensuite au bord de la scène, pour saluer le jury. Je relève la tête et refais une superbe révérence. Je sors de la salle aussi gracieusement que je suis entrée sur scène. C'est bon une épreuve de passé. La musique résonne encore dans mon cerveau.

Je regarde les autres prestations et m'aperçois du niveau. La réalité me fait mal mais mon niveau est beaucoup plus bas que tous les autres danseurs et danseuses. Lors des passages des danseuses devant le jury, les filles qui se trouvent dans la même chambre que moi ne répondent pas à l'appelle. Je ne sais pas ce qu'elles fabriquent mais il m'est impensable qu'elles ne dansent pas. Elles sont peut-être à expliquer leur retard de ce matin. Les danseurs ont une énorme fierté. Je reconnais le danseur qui s'est entraîné dans la même salle que moi juste avant les sélections. Je remarque qu'il porte exactement la même tenu.

La différence entre l'entraînement et là est qu'il est maquillé. Ce dernier met parfaitement ses yeux noirs en valeur. Son teint pâle laisse entrevoir une pression lui faisant perdre ses moyens et sans doute sa légèreté. Il fait quelques petites erreurs techniques. Je remarque qu'il n'a absolument rien écouté des précieux conseilles du professeur. Il chute au moment de se réceptionner après ses déboulés et son grand jeté. Il était censé faire une pirouette mais comme il ne peut pas la faire à cause de sa chute. Il se remet sur pied en improvisant une partie. Il reprend le file de sa danse. Les temps de ses pas ne correspondent plus avec la musique. Malgré tous ses petits défauts, il réalise une très belle performance.

Il salue le public – invisible – puis sort de scène. En arrivant en coulisse il laisse sa colère et son énervement prendre le dessus sur tout le reste. Je ne l'apprécie pas tellement mais je pars un peu plus en coulisse. Le gars qui dansait avant lui, lui redonne le sourire et le calme qu'il avait perdu. Je n'entends que la fin de ce qu'il dit. Ce que j'entends me met à moi aussi du baume sur le cœur : « Profites de la chance que tu mérites d'être ici. Tu t'en fous de bien danser mais juste fais toi plaisir et lâche toi. »

Je me tourne une nouvelle fois vers la scène. Je reste sans voix tant la prestation est magnifique, sublime, impressionnante. Je ne trouve aucun mot suffisamment fort pour décrire la majestueuse chorégraphie que je viens d'assister. Le danseur salue le jury et s'apprête à sortir de scène quand un des membres du jury l'appelle. Le danseur se retourne avec grâce. Il parle avec le jury qui s'est approché de lui. Il sort de scène heureux. Peu de temps après, on nous demande de retourner dans nos chambre. Avant de partir, je félicite le danseur – qui a fait une sublime chorégraphie. Il me remercie et part lui aussi de son côté. En rentrant dans la chambre, les filles ne sont pas là. Je ne m'en inquiète pas et après une bonne douche, je monte dans mon lit et me repasse les danses de la journée.

~~~ 2h38 à fixer le plafond – mais surtout à revoir toutes les danses qui ont eu lieu aujourd'hui ~~~

La porte de la chambre s'ouvre. Je me tourne vers celle-ci et aperçois la dame qui nous a réveillé le matin même. Elle m'annonce que les trois filles ont été viré pour manque de respect et de ponctualité. Je ne dis rien mais au fond de moi je suis soulagée.

La dame me demande de descendre et d'aller essayer les tenus présentes la valise qu'elle vient d'ouvrir. Je m'empare des tenus de danse et pars les essayer. Je ressors quelques minutes plus tard avec la première. Je les enchaîne toutes. Elles sont toutes – sauf un justaucorps qui est trop grand pour moi – validées. Elle me laisse donc la valise et emporte le justaucorps avec elle. Je suis gênée mais je n'ai pas le choix que de les accepter.

Avant qu'elle ne parte de la chambre, elle remarque le logo de mon lycée de l'année dernière. Elle me demande de lui expliquer mon parcours. Je lui explique mal à l'aise. Bien évidemment, je n'évoque que très peu mes parents. Elle semble tout de même étonnée de mon parcours un peu atypique. Je remarque qu'une guitare est cachée derrière un des lit. Je l'attrape, la nettoie rapidement et commence à gratter les cordes. Le son fait très mal à entendre du fait qu'elle soit totalement désaccordé. Je la ré-accorde et me libère entièrement l'esprit en jouant un morceau. Elle part de la chambre en me félicitant. Je la remercie et nettoie une nouvelle fois l'instrument. Je le repose et remonte dans mon lit. Bien décidée à dormir avant d'enchaîner une nouvelle journée marathon.

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