Chapitre 111 : vendredi 21 décembre

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En me réveillant, je continue de lire le livre que j'ai commencé. L'histoire devient un peu plus intéressant que le début. Comme la veille, l'horreur de ce que les personnages principaux subissent sont très hardes. Il faut avoir le cœur bien accrocher. Le chapitre que je lis me fais pleurer. Enfin mon chapitre est fini. Je tourne la page et commence à lire la deuxième partie de ce livre. Cette dernière explique comment les personnages se sont sortis de la difficile situation dans laquelle ils se retrouvent. Mes yeux suivent une à une les lignes noirs, les pages se tournent au fur et à mesure que mes yeux parcourent toutes ces lignes noirs.

Les chapitres sont plus courts et bien plus captivant. Après avoir enchaîner trois chapitre de lecture, la porte s'ouvre sur le médecin qui vient se poser à côté de moi. Il me demande de faire quelques petits exercices que je réussis facilement. Il va un peu plus loin et s'arrête à un exercice qui me pose un peu de problèmes mais rien de très grave.

Pendant que j'exécute ce qu'il me demande, je lui pose quelques questions pour savoir dans combien de temps, à peu près, je pourrais reprendre à danser. Sa réponse, déplaisante et très vague, me fait mal. Pendant encore minimum deux semaines si je continue à progresser aussi vite dans la rééducation. Je me promets de travailler afin de pouvoir récupérer au plus vite ma tenu de danse et mes pointes.

A la fin des exercices qu'il me demande, on se pose – moi dans mon lit et lui sur la chaise à côté de mon lit – il finit par donner le résultat d'un des deux examens qui, hier était encore en cours d'analyse. Je ne peux pas me faire enlever mon cancer. Il s'est tellement développé qu'il ferait mettre trop de chose en danger pour pas grand-chose. Je ne cherche pas spécialement à montrer mes émotions. Avant de poursuivre, il me demande s'il peut m'annoncer l'autre résultat. J'ai peur mais hoche tout de même la tête. Il marque une pause avant de m'annoncer le nouveau degré de mon cancer. Il ne reste que deux (petits) niveau avant qu'il n'atteigne la forme la plus grave.

En voyant que je ne réagis pas, il quitte ma chambre en me souhaitant une bonne continuation. Là encore, je ne réagis point à ses paroles. Une fois seule, les larmes inondent en l'espace de quelques secondes mes joues – ma chemise de nuit et par la même occasion mon oreiller.

Mon repas arrive sur un plateau et est déposé sur la petite table. Je n'y touche pas. Je suis encore trop bouleversée par les nouvelles du matin. Un peu plus tard, une infirmière repasse et s'étonne de voir mon plateau exactement comme elle me l'a apporté. Elle repart sans le reprendre.

J'ouvre la compote et la mange. Je range la clémentine dans un des tiroir où je peux ranger mes quelques écrits de chorégraphie. Pour me changer les idées, je reprends mon livre. Je lis deux chapitres avant de le reposer à la place que je le mets. Je le repose pour retourner dans mes pensées. A force de fixer le plafond, mes yeux se ferment d'eux-mêmes. Je finis par m'endormir.

~~~~ 3h25 plus tard ~~~~

Je me réveille tranquillement et ouvre péniblement les yeux à cause de la forte intensité de luminosité que provoque les néons.

Il est là devant moi, assis sur mon lit. Le plateau de mon repas du midi n'est plus là. J'ouvre mes bras pour lui demandé de venir se coller à moi. Il s'allonge sans hésiter. Une fois l'un contre l'autre, je laisse une nouvelle fois mes larmes rouler. Il s'écarte légèrement de moi et de son pouce, Il essuie mes larmes. Il attend une explication venant de ma part mais pour le moment, il m'est impossible de le dire.

A peu près calmer, je respire un grand coup avant de tout dire d'une traite. A la fin de ma tirade, mes larmes reprennent de plus belle.

Il se blottit contre moi et de son câlin Il me dit qu'Il m'accompagnera dans cette lutte. Je le remercie et lui assure que je me battrais jusqu'au bout. Il esquisse un sourire que je sens dans mon cou. J'ai les yeux rougis et gonflé mais je ne peux pas le regretter. Il se redresse sur les coudes pour me regarder. Il me détaille pendant quelques secondes avant de se replacer. Le silence parle pour moi. Il respecte mon silence et se contente de rester lui aussi silencieux.

Au bout de plusieurs minutes à rester dans ce mutisme et dans cette position, je Lui dis tout ce que j'ai sur le cœur. Il m'écoute avec attention en s'éloignant un peu. Il me refait un câlin en me retournant les mots que je lui dis. Il sourit et me dépose un bisou dans le cou. Je lui fais moi aussi un bisou – sur sa joue – puis nous nous séparons. Il se remet tout juste sur pieds qu'une infirmière passe la tête dans la chambre pour annoncer la fin des visites.

Avant de partir, on s'échange un dernier câlin en se disant des mots d'encouragement. Je le remercie. Ses parents qui viennent d'entrer dans la chambre me saluent. Je leur réponds et finis par leur dire également des mots d'encouragement. Ils me les retournent avant de partir définitivement de ma chambre – pour le restant de la soirée. Je ne garde que ce moment réconfortant de la soirée.

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