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Chapitre 174 : vendredi 22 février

Je veux que ses parents reviennent comme avant que sa sœur ne parte. Je me lève et danse. Mes mouvements sont incertains. Ma danse laisse voir toute mon inquiétude. La musique me manques terriblement - le son de leur piano n'est absolument pas beau. L'escalade est devenu une discipline que je peux difficilement pratiquer.
Je descends après presque 2h35 de danse. J'ai l'impression de ne plus avoir de force. Dans les escaliers, je dérape, glisse sur quelques marches puis me relève. Je glisse une nouvelle fois trois marches avant de me poser sur le bord sur le carrelage.
Je salue ses grands-parents. Même si le son n'est pas terrible, je demande si je peux emprunter le piano. Sa grand-mère m'y emmène et se permet de me poser quelques questions sur ma musique et sur moi en général. Je réponds à toutes ses questions bien qu'elles m'énervent un peu. Elle me laisse jouer.
Au début, je ne chante pas, j'ai peur qu'ils m'entendent puis, au fur et à mesure que je joue, je lâche ma voix et chante d'abord discrètement puis je finis par chanter à gorge déployée. Il me rejoint suivi de ses grands-parents. Je suis tellement concentrée et prise dans ma chanson que je ne les remarque pas.
Je ferme les yeux. J'ai l'impression d'entendre mon frère chanter la chanson qui sort de mes cordes vocales. Ce moment me rappelle le tout premier vendredi de la rentrée quand mes parents, la professeure et le pion étaient venus m'écouter. Ils avaient brisé le bonheur que j'avais retrouvé en quelque sorte quand je jouais et chantais avec mon frère quand il était encore là. La chanson prend fin. Je reste un moment les yeux clos. Je la chante une seconde fois. La fin de la chanson approche mais déjà un tonnerre d'applaudissement résonne. Je gravis au plus vite les marches. Je pars m'enfermer dans la chambre.
Il vient me faire un câlin et s'excuse avant de me complimenter à nouveau. Je cache mon visage dans son cou. Je finis par m'endormir il me suit dans la lancée.