Jour 25
Accoudé sur le bar d'un restaurant de l'avenue principale, j'expire la fumée de ma clope par le nez, en baissant la tête.
Je repose mon stylo tenu de mon autre main pour porter à mes lèvres, mon café à moitié froid et avaler une gorgée.
Depuis combien de temps j'attends ?
Je repose ma tasse et jette un rapide coup d'œil à mon téléphone. Encore dix minutes...
J'ai l'impression de passer mon temps à compter les minutes, les heures et les jours qui défilent et s'écoulent... aussi rapidement que cette dernière goutte de café dans la cafetière. Celle qui reste suspendue, résolue à ne pas vouloir s'échapper dans son récipient... Elle finira très certainement perdue. Et ça ne manque pas... le serveur retire la tasse pour la déposer dans une coupelle avec une cuillère et un sucre, avant de l'apporter à grande enjambée à l'une des tables encore occupées, au moment où cette dernière goutte se décide à tomber.
Le temps se perd inutilement, de la même façon...
Je me frotte les yeux entre mon pouce et mon index.
Les vacances de la Toussaint ne débuteront que dans une semaine. Huit jours pour être plus précis. Huit putain de jours, encore... à devoir patienter...
Nos potes ont décidé de partir tous ensemble en bord de mer, dans le sud. Quel n'a pas été ma joie en l'apprenant ! Il faut dire que l'on ne m'a pas vraiment demandé mon avis.
Quant à Mira, elle avait l'air de s'en réjouir... Je n'ai donc pas voulu la contrarier, mais elle a très bien pu constater à mon ironique sourire, que ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais.
J'aurais préféré m'engager dans d'autres projets...
Si ça n'avait dépendu que de moi, nous aurions séjourné dans un lieu reculé et isolé de tout et de tous ! Un endroit où j'aurais eu le privilège de pouvoir passer tout mon temps de libre à m'occuper d'elle...
Mais non, au lieu de ça, nous allons devoir nous coltiner toute la troupe ! Et ça me fait réellement chier, sérieux...
J'expire ma dernière latte avant d'écraser le cul de ma clope dans le cendrier.
Enzo s'est démené cette semaine pour nous louer une baraque sur Biarritz.
Le lieu a eu l'air de convenir à tout le monde, du moins, "presque", tout le monde...
Personnellement, le seul avantage que je lui accorde, sera d'avoir la possibilité de refaire du stock de cartouches de clopes, de feuilles et d'alcool à la frontière de l'Espagne puisque les prix, là-bas, sont plus abordables. Ça reste donc un bon plan.
Je relève les yeux dans la salle qui commence peu à peu à se vider.
Celle-ci reste cependant encore trop éclairée, trop bruyante et trop odorante à mon goût... Et putain, où est-ce qu'elle est ?
Je récupère mon stylo et me remets à griffonner quelques rimes sur mon calepin. Ça me tiendra les neuf dernières minutes et, avec un peu de chance, occupera mes pensées.
Tu parles...
Impossible de me concentrer correctement.
D'une, ma muse n'est pas là, de deux, je suis trop focalisé sur l'approche de ces vacances. Car malgré ma réticence à partir, je suis arrivé à un stade où putain, j'en viens à en avoir hâte d'y être...
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COVER PLAY : Tome 2 : Touche moi un peu
RomantizmL'heure des vacances approche à grand pas et c'est tous ensemble qu'ils décident de partir dans une maison de location, à Biarritz, proche de l'Espagne. Jinn sera bien déterminé à profiter de cette proximité, pour se rapprocher "un peu" plus de Mir...