40 Jinn *

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Jour 55

-Jinn ?

Cette voix...

J'ouvre avec peine les yeux. C'est déjà le matin ?

Je ne me suis pas rendu compte que je m'étais endormi.

Mon visage n'est qu'à quelques centimètres du sien et ma main est toujours posée sur sa tête. Je me redresse doucement en retirant délicatement mes doigts de ses cheveux.

-Qu'est-ce que je fais ici ?

-Hier... Tu t'es évanouie, bébé...

-Arrête de m'appeler comme ça.

Elle tousse, alors que je m'ébouriffe les cheveux pour tenter d'émerger.

-Calme-toi...

Le mot m'a encore échappé... Je suis à l'ouest, mais je récupère le verre d'eau que j'avais posé sur la table basse et le mets au niveau de sa bouche.

-Tiens. Bois un peu.

Elle ne dit rien et avale avec difficulté une gorgée. Elle semble à moitié déshydratée et ses lèvres sont gercées.

-Comment tu as fait pour te mettre dans un état pareil ?

Elle me regarde en fronçant les sourcils.

Je pose la question, mais je connais déjà la réponse et elle me le confirme avec ses yeux qui me transpercent.

-Mira... Je suis vraiment désolé. Je ne voulais pas... Je pensais qu'en te laissant un peu, tu te rendrais compte que tu as besoin de moi, que tu as envie... d'être à mes côtés... de vivre avec moi... J'ai merdé... encore une fois...

Elle plisse les yeux avant de les refermer.

Je pense qu'elle n'a même pas la force de lutter pour m'en mettre plein la gueule, c'est pourtant tout ce que je mériterais...

-Tu as faim ?

Elle hoche négativement la tête.

-Il faut pourtant que tu manges un peu, tu dois reprendre des forces.

-Ne fais pas comme si tu t'inquiétais tout d'un coup pour moi.

Sa voix est fragile et cassée, elle l'a usée hier sur scène en utilisant ses dernières forces...

-Il a raison Mira, mange un peu. Sinon, c'est à l'hôpital qu'on va devoir t'emmener. Je me suis porté garant auprès des professeurs, j'aime autant qu'il ne t'arrive rien, sinon, c'est sur moi que ça va retomber.

Enzo vient de sortir de sa piaule et est passé dans le salon pour se diriger vers la cuisine. Mira le regarde faire sa traversée, mais ne dit rien.

Je pars rejoindre Enzo et mets l'assiette que je lui ai préparé la veille à chauffer.

J'en profite pour me faire un café, avant de tendre l'assiette chaude à Enzo.

-Tiens. Donne-lui.

-Pourquoi tu ne le fait pas toi-même ?

-Elle n'en voudra pas si ça vient de moi.

-Je peux lui apporter moi, si tu veux.

Will débarque à son tour dans la cuisine.

-Non, toi tu ne fais rien et tu évites de t'approcher d'elle. Enzo, s'il te plaît.

COVER PLAY : Tome 2 : Touche moi un peuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant