La Montagne Décapitée

Bonus - Les coulisses du récit

Naissance d'un récit

Depuis des années, je lis essentiellement de la fantasy, en particulier de l'heroic fantasy. J'ai dévoré Harry Potter, englouti les sagas de Pierre Bottero, Robin Hobb, Raymond Feist, Terry Goodkind ou George Martin. Pourtant, ce roman est ma première tentative d'écriture dans ce genre alors que je crée des récits depuis plus de vingt ans.

Pourquoi ?

Je l'ignore.

Probable que mes centres d'intérêt très militants me poussent principalement à une réflexion sur le tragique du monde et l'urgence d'agir, et que l'ensemble de ma créativité en est contaminée. L'heroic fantasy représenterait ainsi ma parenthèse hors de ce monde anxiogène.

Pourtant, c'est venu me titiller, il y a un an, en août 2019.

Je me suis dit : « Pourquoi pas ? »

Justement, ça coïncidait avec mon envie de féminiser mes personnages, de combattre le sexisme, le racisme, thèmes que je pratique peu pour la simple et bonne raison que mes personnages sont en général faiblement sexués.

Et puis je suis parti en vacances en Auvergne, passant une semaine à crapahuter sur les volcans. C'est là que sont nés la Montagne Décapitée, son floklore mythologique et au final son univers et cette histoire.

Alors j'ai décidé de l'écrire. Et pour cela de pactiser avec mes lecteurs et moi-même : un chapitre par semaine. Raisonnable et suffisant pour avancer régulièrement sans empiéter sur mes nombreuses autres activités.

Et je m'y suis tenu.

Des personnages traçables

J'aime l'onomastique, l'étymologie. J'aime que les noms de mes personnages aient un sens, qu'ils portent en substance leur âme, leur personnalité.

Dans ce récit, j'ai quelque peu systématisé le procédé, mais en faisant la part belle à des figures de femmes fortes que je voulais mettre en lumière.

Petit abécédaire des personnages avec l'éclairage signifiant...

Berce — La Maîtresse des Bourgeons cherche en effet à bercer ses protégées, mais ses manières doucereuses cachent en réalité un mal qui l'a construite ainsi, qui l'a fait naître à cette violence : l'humiliation de l'Empereur.

Boutih — Là, j'avoue que c'est le côté hindou qui m'a appelé à ces sonorités, mais il se trouve que c'est aussi le nom d'un président pas méconnu de SOS Racisme, alors c'est parfait !

Cass — C'est évidemment Cassandre, ici, qu'il faut reconnaître, cette héroïne tragique de la mythologie grecque qui pouvait sauver le monde par ses visions prophétiques et que personne ne prenait jamais au sérieux au point qu'elle en a été réduite à l'impuissance et au désespoir. Dans mon récit, c'est un aspect que j'ai finalement omis d'intégrer. La réécriture devrait y remédier !

Circe — Une autre femme empruntée à la mythologie grecque, sorcière indépendante et terrible qui a réduit Ulysse et son équipage en cochons pour qu'ils ne puissent pas quitter son île. Là aussi, je compte bien m'occuper un peu mieux de ce personnage à la réécriture !

Clothise — L'une des trois femmes qui veillent à la sécurité de la Mère-Impératrice. Toutes trois empruntent leurs noms aux trois Parques de la mythologie grecque chargées de filer, mesurer et couper le fil des destins des hommes. Parfait pour des gardes du corps, non ?

Dava — Vous l'aviez peut-être deviné, non ? Mais si, David, ce roi juif qui a vaincu le géant Goliath ! Il fallait rendre ainsi hommage à ce géant à sa façon !