Match de Quidditch

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DRAGO

Le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal se nomme Viktor Cooperfin. Un grand brun d'une quarantaines d'années, qui semble savoir ce qu'il fait. Il nous explique qu'il est bien conscient que la plupart d'entre nous maîtrise plutôt bien cette matière, mais il ne faut pas la négliger pour autant. Il semble choisir ses mots lorsqu'il parle de nos ''ennemis'' et son regard revient irrémédiablement vers moi. Heureusement, Pansy, installée juste devant moi, à côté de Blaise, se fait remarquer, et Cooperfin arrête de me fixer bizarrement.

Scott, installée à côté de Luna, est arrivé pile à l'heure. Elle avait les joues rouges et était essoufflée, comme si elle venait de traverser l'intégralité du château en courant. C'est peut-être ce qu'elle a fait d'ailleurs. Je n'en sais rien.

Quoi qu'il en soit, pour ce premier cours, nous abordons un sujet qui ne me met pas trop mal à l'aise : les Détraqueurs. J'avais peur que l'on parle directement de Mangemorts et de sortilèges impardonnables, mais ça va. L'heure passe vite, le professeur est plutôt doué et semble réellement passionné. Malgré cela, je ne me sens pas très à l'aise. Comme si ce cours ne voulait pas de moi ici. 

Et, lorsque je sors de la salle le plus rapidement possible, afin d'échapper à l'air étouffant de la salle, Scott me rattrape en courant. 

- Hey ! lance-t-elle en reprenant son souffle. Où est-ce que tu cours comme ça ?

Je la regarde de haut en bas alors que nous dévalons les escaliers.

- Eh ben, ne fait pas cette tête, nous avons un devoir de Potions à faire, et je voulais qu'on se mette d'accord pour un horaire. Comme ça t'arrange...

- Ce soir, après le cours de Botanique, nous avons du temps avant le repas.

- Super, on se voit en Botanique, salut !

Et elle repart. Nous avons deux heures de Quidditch avant la Botanique. Je secoue la tête, et pars déjeuner. Je mange le plus vite possible, puis passe dans ma chambre afin de me changer. Ma tenue de Quidditch me manquait plus que je ne le pensais. D'un coup de baguette, je retire le blason de Serpentard et change la couleur de mes vêtements. Rogue a été très clair, il ne veut pas que nous ne formions des clans à cause de nos maisons. C'est pour cela que nous portons tous des robes de sorciers sans blason. Cette technique a bien marché pour une partie d'entre nous, mais mon groupe d'ex-Serpentard ne se mélangera pas aux ex-Gryffondor. C'est ainsi. 

Le reste de mes camarades de chambres arrivent juste après que j'ai fini de me changer. Il y a des vestiaires, mais nous préférons toujours nous changer avant pour éviter de nous mêler aux autres maisons. Une habitude que nous avons pris en première année. 

Et, étrangement, Scott n'est pas présente au cours de Quidditch. Nous revoyons les bases, puis, Madame Bibine lance un match. Nous sommes quinze, est c'est Granger qui est sur la touche. Je prends place en tant qu'attrapeur. Zabini et Théodore sont les batteurs, Pansy, Dean et Seamus sont les poursuiveurs, et Luna est la gardienne. Bien entendu, j'affronte Potter, qui cherche le vif d'or, tout comme moi. Il semble s'être entraîné depuis l'année dernière, ce qui n'est pas mon cas. Mais, pour une fois, je ne me concentre pas sur le match. C'est ce que j'ai toujours fait, parce que je voulais gagner, à tous prix. Mais aujourd'hui, je me concentre sur le fait de voler. Je me sens incroyablement libre, comme si mon passé était derrière moi, à des milliers de kilomètres, et qu'il ne parviendra jamais à me rattraper. Un sourire étire presque mes traits alors que je vole plusieurs dizaines de mètres au dessus du sol. Mais une balle, aussi grosse qu'une balle de ping-pong, dorée, vient virevolter devant mes yeux. En un quart de seconde, je plonge pour l'attraper. Mon adversaire me suit de près, et tente régulièrement de me doubler, mais il n'y parviens jamais, à cause des cognards qui passent. Je vole à toute allure, et j'ai la simple impression que personne ne pourra jamais m'arrêter. L'air qui décoiffe les cheveux me donne l'impression de réellement exister. Le paysage défile à toute allure atour de moi, mais je n'y prête même pas attention. À plusieurs reprises, je tends ma main afin d'attraper l'objet, mais il m'échappe. Et finalement, je referme ma main sur le vif d'or. Je suis submergé de fierté. Je n'ai qu'une envie, relever les yeux vers les tribunes, afin de voir si ma mère est là pour me féliciter. Mais elle n'y est pas. Elle n'y a jamais été, mon père ne l'a jamais autorisé. Et, aujourd'hui, elle est en prison. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur cette déception, puisque le reste de mon équipe, même Luna, Seamus et Dean, viennent vivement me féliciter. Parce que nous avons gagné. Et j'ai battu Potter. Et ceci est presque jouissif. Parce que je retombe quelques années en arrière, lorsque tout ce qui me préoccupait était de le battre.

Au gré des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant