Secrets et disputes

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DRAGO

Le lendemain, un rayon lumineux me détruit les yeux. Argh... Cassie a rouvert les rideaux. Comme d'habitude. Je soupire longuement, déjà las.

J'ai assez mal dormi. Même si mes nuits sont beaucoup moins hantés de cauchemars lorsque je suis accompagné, ce canapé était tout de même petit, inconfortable... Et Cassiopée était étonnement assez très agitée. Habituellement, je ne la sens même pas, mais là, elle ne faisait que bouger... Peut-être faisait-elle des cauchemars ?

Je passe alors instinctivement ma main dans ses cheveux bruns, comme pour la rassurer que tout va bien, que personne ne lui fera de mal, que toutes ces cicatrices qu'elles s'évertue à cacher ne seront pas complétées. Elle a encore pris cette foutue potion, et gardé son sortilège de désillusion. Il fait vraiment que j'arrive à la convaincre d'arrêter de faire cela. Elle va se détruire la santé. Cela m'inquiète plus que je ne lui montre. J'aimerais surtout qu'elle me fasse assez confiance pour me montrer l'étendue de ces marques. Pas forcément leur provenance. J'ai moi même de nombreuses marques, et je n'ai pas réellement envie d'en parler... Mais je crois qu'à long terme je pourrais me passer du sortilège de désillusion. Avec elle. C'est encore un peu trop frais entre nous pour l'instant. Alors je le porte le plus souvent que ma santé me l'autorise, cependant il s'éteint toujours la nuit. Mais je veux avoir confiance en elle. Ce qui change du début.

- Tu réfléchis trop fort de bon matin Drago, elle gronde en enfonçant son visage dans mon torse.

Je ris légèrement face à sa voix grave et paresseuse. J'aime cela. J'aime me réveiller à ses côtés. L'entendre râler. Souffler contre ma peau.

- J'ai encore parlé tout seul ? je m'amuse.

- Grogner serait un terme plus exact.

Elle inspire profondément et me sert un peu plus contre elle. Je me sens si bien dans ses bras que j'en oublie tout le reste. Lorsqu'elle est là, je ne vois même plus la Marque des Ténèbres sur mon bras. Je ne vois plus le monstre. Elle fait ressortir le meilleur en moi, et je pense qu'elle ne s'en rend même pas compte.

- Je vais être obligé de te demander de te décaler, je dois aller au toilettes.

Cassie lâche un soupir plaintif, mais finit par se redresser pour me laisser me lever. Je l'embrasse chastement alors que ses yeux sont encore à moitié fermés et me dirige vers la salle de bain. La froideur du salon me percute de plein fouet. La cheminée n'a pas dû être allumée depuis bien longtemps. Je n'avais pas encore eu le temps de voir la salle d'eau cependant, et je n'avais rien raté. Elle est petite, miteuse, délabrée. Ma mère perdra la raison en moins d'une semaine...

Mais bon, elle doit s'y faire. Habiter dans cet endroit lui permettra d'être protégée. Je l'ai fait, moi aussi. Vivre à la moldue. L'appartement était plus chic, mais le mode de vie était le même. C'était dur, et je crois que mon plus grand soulagement a été de me rendre au Ministère pour récupérer ma baguette. Quel enfer de devoir tout faire de ses mains alors que le don magique nous a été accordé !

Lorsque je reviens au salon, je remarque que Cassie s'est recouchée, et s'est enroulée dans la couverture.

- Tu me fais une place ? je demande en riant.

Elle entre ouvre un œil, moqueuse, mais au même moment, Severus débarque dans l'appartement sans même frapper. C'est une habitude chez lui, décidément.

Il nous observe tous les deux en haussant un sourcil. Moi, en caleçon, debout au milieu du salon. Et Cassie, à moitié endormie.

- Tu ferais mieux de te doucher et de t'habiller avant que ta mère n'arrive, siffle-t-il.

Au gré des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant