Complicité et chamboulement

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DRAGO

Après cela, Cassie m'a mis dehors en me demandant de m'habiller pour sortir dans, je cite : le monde réel. Elle avait retrouvé sa bonne humeur et sa malice, même après avoir parlé de ses parents. C'est la première fois qu'elle me raconte ce genre de chose. Je prends cela comme une preuve de confiance, même si quelque chose me dit que cela ne se reproduira pas de si tôt.

Je me regarde donc dans le miroir de la salle de bain. Je n'ai quasiment pas mis de gel après avoir lavé et démêlé mes cheveux, et même si ce n'est pas encore le cas, dans quelques heures, des mèches tomberont devant mon visage. Mais je me fiche de cela. Je sais qu'elle aime ma tignasse coiffée ainsi, et j'ai envie de lui faire plaisir. Surtout depuis que je l'ai rendue triste.

Pour ce soir, j'ai enfilé une chemise grise et un pantalon droit noir et étroit. Avec mon manteau et mon écharpe, je n'aurais pas froid. Je n'ai aucune fichue idée de l'endroit où Cassie m'emmène, et même si ça me rend dingue, j'ai hâte de savoir. Je place donc mon sac à dos sur mes épaules, passe mes chaussures, et descend les escaliers afin de rejoindre mon amie (oui, cela sonne très bizarre) devant la Grande Salle. Quelques Poufsouffle restés pour les fêtes admirent joyeusement la sapin de Noël placé à côté des portes, mais déguerpissent en vitesse en m'apercevant. Les gens me fuient, je suis habitué, mais cela a toujours le don de m'exaspérer. Je m'appuie contre le mûr en pierre, juste à côté de l'arbre décoré, les yeux rivés vers l'extérieur. Elle ne devrait pas tarder à arriver.

Et je ne me trompe pas. Cependant, je ne remarque sa présence que lorsqu'un flash m'éblouit.

- J'adore cette photo ! elle s'écrie.

Je lui jette un regard noir, qu'elle ignore évidemment. Elle rit en rangeant son appareil dans son grand sac.

- Je suis sérieusement en train de songer à voler cet appareil de malheur, je lâche en venant vers elle. C'est vrai, tu t'en sers de manière compulsive et stupide.

- Je n'ai pas pu résister. Tu étais si beau, avec ton regard perdu. Et puis, je crois pouvoir affirmer sans me tromper qu'il ne doit exister que très peu de photos de toi plus ou moins proche d'un sapin de Noël. Je me trompe ?

- Non, il n'en existe qu'une. Elle se trouve dans ton sac.

Elle rit légèrement, puis m'analyse en mordant l'intérieur de sa joue.

- Quoi ? J'ai quelque chose sur le visage ?

Cassiopée pouffe légèrement.

- Non. Il est aussi froid qu'à son habitude, ne t'en fais pas.

J'incline la tête l'air de dire ''Sérieusement là ?''.

- Cependant, j'aime beaucoup cette nouvelle coiffure.

Elle me lance un clin d'œil complice avant d'attraper ma main et de m'emmener vers l'extérieur du château. Je me laisse traîner sans opposer de résistance.

- Tu es très jolie... je souffle alors que nous marchons dans l'herbe humide.

Elle se retourne, surprise, puis m'offre un sourire discret. Elle était vraiment sublime. Elle l'était vraiment. Elle avait enfilé une jupe noire qui s'arrêtait juste au dessus de ses genoux. Le vêtement tombait parfaitement et marquait, à la fois sa taille fine, et accompagnait tous ses mouvements en flottant autour de ses hanches. Il était associé à une grosse ceinture et deux chaînes en argent qui s'accordaient avec ses bijoux habituels. En dessous, elle avait passé une paire de collants ornés de dentelle à certains endroits et mettaient en valeur ses jambes fines. Elle portait évidemment sa fameuse paire de bottines à talons. Même avec cela, je la dépassais de quelques centimètres. En haut, elle avait un pull en laine bleu foncé. Le col était haut, mais pas assez pour cacher le collier qui porte sa bague, ni le grain de beauté qu'elle porte sur la clavicule. Quand avais-je remarqué ce genre de détails ?? Ses yeux étaient entourés de fard à paupière noir, ce qui faisait clairement ressortir l'éclat vert de ses prunelles.

Au gré des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant