Au gré des cendres

Tests

DRAGO

Le lendemain matin, quand le soleil se lève, je m'habille en vitesse et descends le plus vite possible. J'aime me lever plus tôt, avant que Dolohov n'arrive, afin de la voir un peu, sans avoir à la torturer, à lui faire du mal.

Mais, ce matin, même en arrivant longtemps avant l'heure prévue, je me retrouve nez à nez avec lui. L'ambiance était un peu plus étrange qu'a l'accoutumée, mais je ne m'en formalise pas et garde mon masque bien en place.

- Ah, Drago, tu tombes bien. Puisque nos techniques ne fonctionnent pas, j'ai demandé à un ami d'élaborer des potions, afin de la faire parler. Je ne sais pas encore les effets, nous verrons cela aujourd'hui.

Cette révélation me donne des frissons d'horreur. Tester des potions sans connaître ses effets ?! Il est complètement malade !

- Des potions de quel type ? j'e l'interroge en m'approchant de la table remplie de fioles.

- L'une d'elle est une version améliorée du Veritaserum, en espérant que cela marchera cette fois. Les autres sont majoritairement des potions de douleur, de blessures.

Il trépignait quasiment d'impatience. Alors que j'avais juste envie de vomir.

Je m'intéresse donc au contenu de la table, et observe les potions. Je note mentalement leur couleur, leur texture, leur poids, leur odeur... Elle pourrait faire un intoxication, et ces informations pourraient être d'une quelconque utilité à l'élaboration d'un antidote.

- Laquelle te fais le plus envie ? dit-il en observant mes gestes avec énormément d'attention.

- Celle-ci.

Je sélectionne une fiole contenant un liquide transparent, sans odeur ni couleur quelconque. C'est ce qui ressemble le plus à du Veritaserum. À choisir entre la voir souffrir, et connaître son secret, je choisis la deuxième option, sans la moindre hésitation. Car si elle a de plus en plus de mal à supporter la douleur, moi aussi.

Dolohov m'attrape la bouteille en verre des mains et s'approche vivement de Cassie, qui était bien sagement assise, la tête contre le mur. Les marques sur son visage s'estompent peu à peu, laissant place à la fatigue qui émane de sa peau. Elle est exténuée. Tellement qu'elle se laisse faire, lorsque le mage lui penche la tête pour la faire boire. Elle avale docilement, esquissant à peine une grimace douloureuse. C'est presque imperceptible.

- Il n'y a plus qu'à attendre.

D'un geste de la main, il m'incite à m'asseoir avec lui, sur le canapé en cuir. Celui-ci est placé en face de Cassie, de telle sorte à ce qu'on ne rate pas le "spectacle". Il l'avait fait installer ici exprès... Cela fait froid dans le dos.

- Alors, Cassie... A quoi vas-tu nous servir ? interroge Dolohov au bout de quelques minutes.

Elle ne répond pas, se contentant de fixer l'extérieur, le regard vide. Au début, elle l'insultait. Elle s'énervait. Mais, elle n'en a même plus la force. Elle se contente de se taire, attendant qu'un calvaire passe, pour recevoir le suivant. Jour après jour... Heure après heure... Minute après minute... La voir peu à peu perdre la vie, perdre son énergie, perdre les étincelles de ses yeux... Ils sont vides, noirs, profonds... tristes...

- Comment fait-elle pour être immunisée aux potions de vérité, rage-t-il. Ce n'est pas normal. Cette fille n'est pas normale !

Sans attendre, il se lève pour prendre une nouvelle fiole, celle-ci remplie d'un liquide vert canard, très liquide. Les effets sont presque immédiat cette fois. Le corps de Cassie commence à convulser avant même que Dolohov ne soit revenu s'assoir. Elle se met à hurler violemment, me faisant frissonner de dégoût.