DRAGO
Je commence à reprendre conscience à cause de la luminosité de la pièce. Aucun rayon de soleil ne me brûle les yeux, mais il y a de la lumière.
Cassie n'est pas là. Je ne sens pas son corps prêt du mien. J'ouvre lentement et difficilement les yeux, et je la vois assise sur son bureau, les jambes balançant dans le vide. Je comprends maintenant pourquoi il fait si clair, elle a allumé un petite lampe. Son carnet noir est posé sur ses genoux. Elle griffonne à l'intérieur avec une concentration absolue, comme toujours.
Elle est belle. Pourquoi est-ce que j'en revient toujours à la même conclusion ? Argh...
Cassie portait ses lunettes. Je trouve qu'elles lui vont bien, contrairement à ce qu'elle dit toujours. Cela met en valeur ses yeux verts. Les choses qui me marquent le plus, cependant, ce sont des bras. Elle avait relevé ses manches comme elle le fait toujours, mais là, je voyais ses cicatrices. Ces marques blanches sont parsemées sur ses avant-bras. Elles étaient peu nombreuses, mais les blessures qui les ont occasionnées devaient être assez profondes. Qui lui a fait cela..? Cela me brise littéralement le cœur de savoir qu'on lui a fait du mal ainsi. Je me transforme en Poufsouffle, maintenant c'est sûr. Mais, je pense même que j'aurais pleuré, si je n'avais pas été aussi exténué.
Je ne me comprends plus. Depuis hier, mon état émotionnel est plus qu'alarmant. J'ai l'impression que mes sentiments sont à vif, et qu'un rien pourrait littéralement me tuer. Rien qu'imaginer Cassie souffrir me bouffe de l'intérieur. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?
La brune me sort de mes pensées chaotiques en arrêtant d'écrire. Elle referme son carnet, descend de son perchoir, et range soigneusement l'ouvrage dans le tiroir de son bureau. Elle souffle doucement sur la bougie et revient se glisser sous les draps, à mes côtés.
Son regard émeraude croise le mien alors que je repose ma tête sur son ventre, presque par instinct.
- Oh... C'est moi qui t'ai réveillé ? elle chuchote en replaçant ses manches avant d'enfoncer ses doigts dans mes cheveux.
- Non, je mens.
Je soupire d'aise lorsqu'elle commence ses caresses tendres. Elle n'a pas conscience de l'effet qu'elle me fait...
- Si... je reprends, parce que lui mentir ne sert à rien. Mais ce n'est pas grave. Tu... Est-ce que... Est-ce que tu écrivais sur moi ?
Je la sens rire sous ma tête.
- Pas sur toi... J'avais juste besoin de me vider un peu la tête.
- D'accord...
Je me sens tellement désolée d'avoir peté un câble comme cela, de lui avoir apporté tant de tourments. Depuis quand suis-je empathique déjà ? Cassie est restée tout le long, s'est occupée de moi avec intérêt et gentillesse, sans même comprendre ce qui arrivait.
Je commence à faire des petites dessins sur son ventre. Je rêverais de faire passer mes doigts sous ses vêtements pour qu'ils rentrent en contact avec sa peau toujours chaude et apaisante, mais elle ne veut pas. Je le sais.
- Comment tu te sens ? m'interroge-t-elle soudainement.
- Je n'en ai strictement aucune idée. J'ai l'impression de tout ressentir mille fois plus fort, j'avoue sans gêne. Comme si tout était nouveau.
- C'est peut-être le cas... elle propose prudemment.
Je fronce les sourcils et relève la tête pour la fixer. Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Le pire, c'est qu'elle a l'air complètement sérieuse, et presque ahurie que je ne comprenne pas.
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Au gré des cendres
FanfictionAprès la Grande Guerre, le monde se reconstruit lentement. Que ce soit du côté des sorciers ou des moldus, chacun cherche à retrouver sa place après le passage du si connu Lord Voldemort et de ses Mangemorts. À Poudlard, les élèves tentent de repr...