DRAGO
Aucun jet lumineux ne sort de ma baguette, mais je vois le visage de Cassie se déformer par la souffrance. Bien vite, tout son corps convulse sous les vagues de douleur intenses et insupportables. Elle serrait la mâchoire, au début, mais finit par hurler à s'en décrocher les poumons. J'aimerais pouvoir détourner les yeux, mais j'en suis incapable. Si je le fais, les autres sauront ce que je pense de cela, et je l'aurais torturée pour rien, puisque je me retrouverais du même côté qu'elle. Alors je garde les yeux sur elle.
Sur sa douleur.
Sur ses cris.
Sur son corps tendu.
Par tous les dieux du monde, faites que cet enfer s'arrête...! L'entendre, la voir ainsi... C'est un réel supplice ! Je tente de réguler la puissance de mon sort, afin de la préserver au maximum, mais la douleur est insoutenable. Je le sais. Je l'ai déjà connue.
Les éclats de rires de Bellatrix viennent ajouter de l'insupportable à l'invivable. J'ai l'impression que le temps s'arrête tellement c'est long, et pénible. Pourtant, je sais que cela ne dure que quelques dizaines de secondes...
- Cela ira pour le moment, dit finalement Dolohov après de longues minutes de torture.
Je desserre aussitôt la main, et baisse mon bras en fermant les yeux. C'est fini. Je n'aurais plus jamais à la voir souffrir ainsi. Jamais... Tout va bien se passer. Seuls les soupirs d'une femme tenant de reprendre son souffle détonnent face au tableau que je tente de former dans ma tête.
Je desserre bien vite les paupières, conscient que cela pourrait être mal vu. Dolohov se tenait en face de moi, le sourire au lèvres.
- J'avais peur que tu te dégonfles, mais en réalité, tu t'es bien débrouillé.
Derrière lui, je vois Rodolphus enchaîner le corps épuisé et presque inerte de Cassiopée près de la cheminée. Il n'y met aucune douceur, aucune gentillesse. Comme si elle n'avait pas déjà assez souffert.
- Bien, chantonne-t-il. Nous allons te mettre au courant du plan, dans ce cas là.
Rapidement, on me l'exposa. Et il est plutôt simple. J'aurais pu le deviner si je n'étais pas trop occuper à penser à elle. Faire sortir le reste des Mangemorts est le première étape. Comme je m'y attendais, c'est Corban Yaxley qui est destiné à diriger. Apparemment, il serait au courant d'une information cruciale qui permettrait de faire revenir le Maître. Je me rassure en me disant qu'ils n'y arriveront sûrement pas. Néanmoins, cette inquiétude reste en arrière plan. C'est pour lui que Cassie est là. Il a demandé à ce qu'on (eux en réalité) la récupère, mais personne ne sais pourquoi.
Mon regard tentait de revenir vers le corps presque endormi de Cassie, mais je dois me faire violence. Garder la tête haute. Je sais que Bellatrix me regarde, s'assure que je suis bien attentif au plan, à la magie noire, et pas à la souffrance d'une pauvre fille. Elle est celle que je redoute le plus. Lorsque Potter avait été ramené au Manoir, récupéré par les rafleurs, j'avais dit que je ne savais pas, que je n'étais pas sûr que c'était bien lui. Pourtant, je le savais parfaitement. Mais tout aurait été fini si j'avais avoué. Plus aucun espoir. Donc j'avais menti. Et, comme Bellatrix est celle qui m'a appris à être aussi doué dans ce domaine, elle le savait. Elle sait qu'au fond de moi, je déteste tout ça. Alors elle me piste.
- Où est ta mère ? demande soudainement Rowle, un des mages de « l'ancienne génération ».
Ma mère. Elle n'avait pas été évoquée jusqu'alors. J'espérais échapper à cet affreux interrogatoire. Devrais-je leur dire ? Ou pas ? Je ferais mieux de le faire, pour ma couverture. J'ai été jusqu'à torturer la femme dont je suis amoureux pour cela, mais j'étais au pied du mur. Là, je peux tenter de les manœuvrer pour qu'ils croient que je ne suis pas au courant.
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Au gré des cendres
FanfictionAprès la Grande Guerre, le monde se reconstruit lentement. Que ce soit du côté des sorciers ou des moldus, chacun cherche à retrouver sa place après le passage du si connu Lord Voldemort et de ses Mangemorts. À Poudlard, les élèves tentent de repr...