Retour à la maison

876 46 11
                                    

DRAGO

Dès que nous passons les barrières, ma tante m'agrippe l'épaule avec force, et je transplane. J'avoue que je ne m'y attendais pas du tout. Sous le coup de la surprise, je me retrouve une fois de plus étalé au sol, sous les rires des autres personnes présentes. J'aurais pu vomir si j'avais ingéré quoi que ce soit le matin même. Mais heureusement, j'avais sauté le repas. À cause de Cassie. Tout cela ne s'est passé qu'il y quelques heures à peine, mais cela me paraît tellement loin.

On me relève bien vite, et avec violence. Et là, je me rends compte de l'endroit où je me trouve.

Le Manoir des Malefoy.

Chez moi.

Enfin, mon ancien chez moi. Disons que c'est l'endroit où j'ai grandi.

- On l'a récupéré aux foutus aurors qui traînaient là ! chantonne Bellatrix.

Elle semblait transportée, débordante d'excitation.

Le ciel est sombre. L'ambiance est lugubre. Remonter l'allée de cet endroit m'aurait rendu tellement joyeux il y a quelques temps. Malheureusement, tout ce que je ressens actuellement, c'est de la peur. L'atmosphère est lourde, pleine de noirceur et de brume. Les bruits de nos pas résonnant sur le gravier fait froid dans le dos. L'étroitesse provoquée par les haies me rend très nerveux. Par Salazar, je m'étais tout de même fait à la vie loin de cet endroit et surtout de ces foutus Mangemorts. Ce long chemin bordé d'arbustes parfaitement taillés m'avait toujours paru d'une longueur absolument effroyable et insupportable, mais j'aurais préféré qu'il soit plus interminable. Parce qu'après avoir passé immense portail en fer forgé, l'entrée imposante se rapproche trop vite. Je n'ai même pas envie de regarder les jardins aux alentours, tellement des milliards de sentiments me retournent le cœur.

Mais, je garde la tête haute, le dos droit. Je dois jouer le jeu du parfait Mangemort. S'ils comprennent que je préfère la vie sans utiliser la magie noir, je ne donne pas cher de ma peau. Je serais tué, voire torturé, avant d'avoir le temps de m'en rendre compte. Ce qui n'est certainement pas enviable, ni envisageable.

Nous finissons donc par pénétrer dans la somptueuse entrée du Manoir. La lourde porte en bois fait un bruit grave qui donne des frissons. Le majordome, un vieil homme aux cheveux très courts, nous ouvre la porte. Je ne l'avais jamais vu, celui là. Mon ancienne résidence n'a quasiment pas changé. Les meubles sont un peu moins brillants, et certains somptueux tableaux ont disparu, mais l'endroit reste le même.

Mon escorte de mages m'accompagne jusqu'au salon principal, qui se trouve à droite de la porte d'entrée. Les murs violets foncés de la pièce, associés à la luminosité extérieure, rendent l'endroit vraiment sombre. La longue table centrale n'est plus là, mais le feu a été allumé dans l'immense cheminée en pierre. Même le feu qui ronfle bruyamment donne des frissons. En plus de cela, les deux lustres de cristal ont été allumé. Ce manoir est bien plus somptueux que l'appartement miteux dans lequel se trouve ma mère.

En pensant à elle, je suis soulagé de ne pas la voir au milieu de la réunion de Mangemorts. Sur les différents canapés en tissu sombres sont installés les échappés d'Azkaban, ainsi qu'un groupe d'inconnus.

- Drago... C'est un plaisir de te revoir, siffle Dolohov, un verre de Whisky à la main. Assieds-toi, je t'en prie.

Du bras, il me montre un canapé place en face du sien. On ne me laisse pas le choix, de toutes manières. Les hommes qui m'encerclaient me poussent et m'appuient sur les épaules pour me forcer.

- Tu te demandes sûrement ce que nous fichons tous ici... reprend-il. Et surtout, pourquoi ce traitement aussi... brutal ?

- En effet.

Au gré des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant