𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟯.𝟮

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Je me tourne précipitamment vers le groupe qui me regarde comme interloqués par mon comportement. Je déglutis puis attrape la seule photo qui est redressée.

- Ella est venue ici, déclare-je.

- Comment tu peux savoir ça ? souffle Carter en croisant les bras sur son torse.

- Le rituel d'Ella était d'abaisser chacun de ces tableaux chaque matin, intervient Matthew.

Je fronce les sourcils en me demandant comment il sait ça puis me rappelle que lui et Ella ont déjà eu une relation il y a un an et quelques je crois.

- Et alors ? Ça ne nous avance en rien. Ma sœur n'est pas ici, assure Carter.

- Peut-être qu'elle savait que nous irions ici, propose Stella en regardant Matt.

Nous acquiesçons malgré l'air peu convaincu de Carter qui commence déjà à en avoir marre. Je soupire puis regarde mes amis qui semble tous épuisés par le décalage horaire.

- Allez vous reposer et ranger vos affaires, leur ordonne-je.

Les trois ne se font pas prier et montent les escaliers avec leurs valises.

Avec le peu d'énergie qu'il me reste, j'enlève les droits sur le canapé et sur la télévision. Après ça, j'imite mes amis et monte dans ma chambre sans me rendre compte que je tiens encore ce fichu tableau.

Ne voulant pas faire l'aller-retour, je décide de la poser sur ma table de chevet et puis de me laisser tomber sur mon lit. Je ferme les yeux en essayant de comprendre pourquoi ce tableau était relevé et pas un autre.

Je tente tant bien que mal de ne plus y penser mais c'est peine perdu. Ce mystère a déjà pénétré mon cerveau et s'est installé dedans ce qui me fait grogner de frustration.

Je m'assois brusquement sur le bord de mon lit en enfouissant mon visage dans mes mains. Je suis complètement abattu et au bord du gouffre depuis hier. Ella est partie avec ce putain d'inconnu pour je ne sais quoi, elle abaisse tout ses fichus tableaux après son passage dans notre ancienne maison, sauf celui-ci. Pourquoi ? Telle est la question.

J'attrape brusquement le tableau et le serre entre mes doigts. Je le fixe et regarde nos trois visages sur cette putain de photos. Ella boude c'est assez clair, je fais le beau et mon père sourit malicieusement à l'objectif. Quel est le lien avec son départ ? Je n'y comprends plus rien.

J'aimerais tellement que tout soit plus simple. Que jamais mon père ne l'ait kidnappé et que j'aille par hasard à Los Angeles pour la rencontrer. Une vie sans combat, sans course, sans mafia et sans disparition comme celle-ci.

Je fixe rageusement mon père qui est le seul fautif dans cette histoire finalement. S'il n'avait pas kidnappé Ella aux Baker, jamais rien ne serait arrivé ou pas à elle en tout cas. En plus lui, il s'en tire plutôt bien étant donné qu'il est mort en emportant avec lui tout ses secrets ; secrets dont il ne m'a jamais parlé bien évidemment.

Dans un élan de rage et de haine, je balance le cadre contre le mur en face de moi. Le verre se brise en des milliers de petits morceaux qui s'éparpillent partout dans ma chambre. Le cadre se détache même de la photo jusqu'à me laisser voir quelque chose.

Intrigué, je m'avance vers le cadre et m'agenouille face à lui. Je l'attrape en essayant de ne pas m'entailler avec un morceau de verre puis retire la photo de famille. J'attrape le morceau en un genre de carton qui la soutenait et puis regarde les quelques mots qui y sont inscrits.

" N'essayez pas de me retrouver. C'est fini. "

Il est clair que c'est Ella qui a marqué ça mais que veut-elle dire par « fini » ? Si elle croit que je vais arrêter de la chercher sous prétexte qu'elle ne le veut pas, ma chère fiancée se met le doigt dans l'œil.

Je vais la récupérer quoiqu'il en coûte.

𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗦𝗬𝗡𝗗𝗥𝗢𝗠𝗘 𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant