𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗦𝗬𝗡𝗗𝗥𝗢𝗠𝗘 𝟮

𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟭𝟬.𝟭

Je pousse ma moto jusqu'à mon box sous le regard des autres concurrents qui me détaillent. Je déteste avoir l'air d'être un nouveau. J'étais ici avant eux et s'ils croient que j'ai régressé avec ces 6 mois aux USA, ils peuvent tous rêver, je suis encore plus fort.

Je vais dans mon vestiaire pour enfiler ma tenue orange, je demande à Matthew de m'aider avec les bottes tandis que je règle mon par-pierre. Ça me rappelle notre premier véritable rapprochement avec Shella...

« - Rien. Juste que tu me souhaites bonne chance, lui demande-je avec un de ces foutus sourires niais.

- Tu as cru quoi ? Que j'étais une de tes traînées ? J'crois pas non.

Bien sûr qu'elle ne l'est pas. Shella est bien plus. Elle tente de refermer la porte mais je place ma main dans l'embrasure pour l'empêcher de fermer. Ella tire sur la poignée si fort que j'ai peur qu'elle cède.

Soudainement, la porte s'ouvre et nous perdons l'équilibre, tout son petit corps s'écroule sur mon torse nu. Nous nous étalons lamentablement contre le sol.

Je gémis de douleur quand son front vient frapper mon menton. Shella presse ses petits mains sur mes pectoraux et je ne peux m'empêcher d'apprécier ça. Elle tente de se relever d'un seul coup mais je l'entoure de mes bras et la colle contre ma peau. Je n'ai toujours pas eu ce que je voulais.

- Qu'est-ce que tu fais ?! me demande-t-elle gênée.

- Souhaite-moi bonne chance sinon j'y arriverai pas. Tu l'sais, réessaye-je d'une voix envoûtante.

Elle se tait pendant quelques secondes qui me paraissent des minutes. Elle détaille mes pupilles et puis elle ouvre ma bouche, ses deux lèvres se décollent et ça me fait encore un effet bizarre dans l'estomac.

- Bonne chance, me souffle-t-elle. »

Je souris doucement puis regarde Matthew. Il se relève vers moi et puis nous nous sourions. Sans m'y attendre, le brun me prend dans ses bras. Je ne le repousse pas et le serre contre moi.

- Tu me promets de tout démonter ? me fait-il promettre.

- Bien sur, clame-je.

La voix du speaker s'élève et demande à tous les participants de venir se rassembler sur la ligne de départ. Matthew et moi nous repoussons. Je m'approche de ma petite moto et puis la pousse jusqu'à la piste. J'allume le moteur et saute sur la bécane, je la fais vrombir et m'avance jusqu'aux barreaux métalliques.

Le speaker appelle chaque participant par son nom, ce qui est d'ailleurs assez étonnant. Lorsque mon tour vient, le public semble ébahi, je fais un petit burn et puis lève les bras. Tout le monde m'acclame haut et fort, ça me réchauffe le cœur.

- À présent, je vais laisser le drapeau à notre chère Zita pour lancer le départ.

La blonde s'avance dans la terre séchée sur ses talons hauts puis lève son drapeau. La tension monte sur toute la piste.

Mon regard s'arrête sur un de mes concurrents, c'est celui que j'ai renversé la dernière fois. Il est là et il me dévisage. Je pouffe de rire dans mon casque et attends impatiemment que Zita abaisse ce foutu drapeau à damier.

- Trois, deux, un... Partez ! s'exclame le speaker.

Zita abaisse le drapeau en même temps que les barreaux qui nous empêchaient d'avancer et nous nous élançons tous dans la course.

Rapidement, moi et le concurrent de la dernière fois, sommes les premiers. Il se débrouille bien, je dois l'admettre mais je n'en reste pas moins le meilleur. Ce terrain est le mien et il ne l'aura pas. Je ralentis un peu afin de lui laisser espérer de me dépasser, puis accélère grandement en faisant une levée. Je le dépense et puis retombe sur mes deux roues. Je reprends de la vitesse puis cours droit jusqu'à la ligne d'arrivée.

Je suis premier.