𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟮𝟭.𝟮

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Je déverrouille la porte et entre. Elle est simplement couchée dans son lit, son regard rivé sur le plafond. Je me déteste de devoir l'enfermé dans cette pièce poisseuse, elle mérite un palace de princesse, pas un sous-sol miteux. Je referme la porte tout doucement.

- Tu es au courant que je ne compte pas manger ? dit-elle alors que je suis encore dos à elle.

Je lui fais face et m'avance vers elle. J'ignore ses mots, je m'assois à coté de son corps étendu sur les draps.

- Mange, lui ordonne-je.

Ella laisse un rire lui échapper, je soupire puis la regarde dans les yeux. Elle tourne son visage en direction du mien, et pendant une fraction de seconde je crois retrouver celle que j'aime.

- Non.

Je détourne mon regard en premier puis regarde l'assiette de pates. Je joue avec la fourchette puis relève les yeux vers elle.

- Tu te rappelles quand on a essayé de faire à manger et que ça a fini en bataille de nourriture dans toutes la maison. Mon père avait pété les plombs et on avait été punis pendant une semaine de combat pour toi et de moto pour moi. J'avais perdu deux places dans le classement à cause de ces conneries, lui dis-je en souriant sans la regarder.

- Non.

J'ignore ses mots. Au fond d'elle, je sais qu'elle s'en rappelle. Elle m'en a voulu pendant un mois pour ça, parce que c'est soi-disant moi qui avait commencer en lui balançant de l'eau. C'est faux, je n'avais même pas fait exprès.

- Je sais que tu as faim, tu ne peux pas résister à un plat de pates d'habitude. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas manger ? l'interpelle-je en posant mon regard dans le sien.

Ella soupire en détournant légèrement son regard. Je sens qu'elle va me le dire.

- A... Avec Carmelo, je devais prendre des vitamines, elle aidait pour mon poids, ma force et la fatigue.

Je laisse un rire de nerfs m'échapper. Il a fait passer ses pilules de l'oublis pour une aide ? Et en plus, Elle a l'air de se sentir coupable de les avoir prises. Je crois que je vais tuer ces gens plus vite que je ne le pensais. Ma mâchoire est serrée, elle compresse mes dents, j'ai l'impression qu'elles vont toutes exploser dans ma bouche.

- Ce connard va crever, crache-je en me levant d'un bon.

- Draven ! m'arrête-elle en saisissant mon poignet de sa main libre.

Je me retourne face à elle, elle est comme vulnérable. Cette situation me tue, bordel j'ai envie de l'embrasser.

- Si je mange, promets que tu me rendras à Carmelo.

Je rêve.

- Hors de question, je préfère que tu crèves de faim que tu sois de son coté ! hurle-je hors de moi.

J'attrape son visage entre mes doigts et détaille chacun de ses traits. Je ne peux pas croire qu'il ne reste que l'enveloppe, j'ai besoin de ma Ella.

- Je t'aime, souffle-je pour la énième fois.

Ella me regarde comme si j'étais possédé. J'ai tellement envie de plonger sur ses lèvres, elles sont simplement à deux ou trois petits centimètres des miennes. Elle déglutit.

- Ces vitamines, c'est rien qu'une belle connerie Elle. Ce sont des pilules qui te font oublier, comme tu m'as oublié, lui explique-je sans avoir bougé d'un poil.

- Tu savais que mes parents étaient morts, déclare-t-elle.

Je lâche ses joues et attrape la lettre que je garde toujours dans ma poche arrière depuis que je l'ai trouvé. Je la lui tends et elle l'attrape pour la lire. Je décide de la laisser seule avec son assiette et cette lettre.

𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗦𝗬𝗡𝗗𝗥𝗢𝗠𝗘 𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant