𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗦𝗬𝗡𝗗𝗥𝗢𝗠𝗘 𝟮

𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟲.𝟮

Je me laisse tomber dans le fauteuil tandis que Stella et Matthew se mettent sur le grand canapé. Nous ouvrons une bouteille de vodka et puis la faisons tourner.

Je crois que je prends la plus grosse gorgée mais elle est justifiée. J'ai besoin de m'apaiser, d'oublier cette journée catastrophique.

Je n'arrive tout de même pas à croire que Zita était à la course, elle m'avait pourtant l'air si naïve et bête. On dirait que les six mois que nous avons passé aux États-Unis nous ont bien bouleversé, en tout cas, ici plus rien n'est pareille.

Je ne sais même pas si Stella a finalement vu Angelo et s'il a vu Ella. Je ne suis même pas sûr qu'Ella était bien avec Carmelo hier soir. Je ne sais même pas si elle me trompe vraiment. En faite, je suis complètement perdu dans mes pensées et dans mes questionnements.

Ella a toujours été une énigme pour moi mais je m'en suis toujours bien tiré. J'aimerais savoir ce qui l'a vraiment poussé à disparaître ainsi.

Alors que je divague légèrement, une odeur légèrement plaisante me vient aux narines. Je relève les yeux vers Matthew qui allume un joint. Il le donne à Stella qui tire comme si elle n'avait jamais arrêté de toucher à cette merde depuis quelques mois, puis me le donne.

Je prends une grande bouffée et puis ferme les yeux en l'expirant. Je rends le pétard à mon meilleur ami et reprends une gorgée de vodka - même si c'est déconseillé de le faire en général.

- Vous pensez qu'on va la retrouver ? demande soudainement Stella d'une voix peinée.

- On est obligé, ne serait-ce que pour comprendre, proclame-je.

Il est vrai que même si j'aime plus que tout Ella, je veux son bonheur avant tout et s'il n'est pas avec moi, tant pis. Ça me briserait le cœur de l'entendre dire mais c'est ainsi.

- Pourquoi voudrait-elle partir ? Elle a tout avec nous, une famille, des amis, un job, de l'argent, un toit, je ne comprends rien, clame Matthew complètement déboussolé.

- Elle cherche quelque chose. Mais quoi, ça je n'en ai aucune idée. Peut-être que Carmelo a un lien avec nous, propose-je.

Je sous-entends clairement que Carmelo a bossé avec mon père mais ce fait m'étonnerait. Je n'ai jamais entendu parler de Carmelo Greco.

- On demandera à Gaby de se renseigner sur ses fréquentations. Ça ne m'étonnerait pas que ton père et lui aient été en relation, dit Matthew avant de boire une gorgée de vodka.

- Moi non plus, mais pourquoi l'éloigner de nous ? Pourquoi est-ce que c'est fini ? Shella savait pertinemment qu'on viendrait ici, elle n'est pas bête. Elle sait que nous sommes sa famille, proclame-je.

- Tu as raison, mais peut-être que finalement, il lui manque quelque chose que Carmelo peut lui apporter. Tu n'as pas une idée ? me demande Stella.

Je secoue négativement la tête et puis soupire en récupérant me joint dans le cendrier. Je le rallume et puis tire énormément dessus, immédiatement j'ai l'impression qu'une massue s'écroule sur mon crâne puis tout s'apaise. Je reste néanmoins bien intoxiqué par l'herbe, au point où je n'ai même plus la force de prendre la bouteille de vodka.

- Vous pensez qu'elle va bien ? demande-je d'une voix incertaine.

- Oui. En tout cas, il le faut, répond Matthew.