𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟭𝟭

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Je me lève. Je n'ai absolument pas dormi. Je revois sans cesse le visage de Shella puis celui de Enzo. La seule chose que je peux espérer c'est qu'il ne l'ait pas touché.

Je rejoins la cuisine comme chaque matin. Carter est déjà là, il sirote son café. Je ne cherche même pas à lui adresser un regard parce que je ne suis clairement pas d'humeur à faire le gentil. Je crois que je pourrais tuer n'importe qui ce matin.

Stella rentre dans la cuisine. Elle vient vérifier ma bouche qui a dégonflé depuis hier, puis elle va saluer Carter. Matthew sur ses talons.

- Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? nous demande Stella.

- On attend que Gaby appelle et qu'il nous dise clairement qu'on peut aller chercher Shella, déclare-je appuyé contre le comptoir.

- Et si on y va et qu'elle ne veut pas venir avec nous ?

- Elle ne voudra pas, intervient Carter.

Le brun relève les yeux vers moi, il tend sa tasse en ma direction pour me désigner puis il sourit légèrement.

- Tant que Draven sera avec nous, elle s'obstinera à penser qu'il était au courant pour la mort de nos parents, proclame Carter.

Je serre les dents en ne cessant de me répéter qu'il est le frère de Shella et que je ne peux pas l'étriper de mes propres mains.

- Il ne savait pas, affirme Matthew.

- Ce n'est pas ce qu'il y a d'écrit sur le papier, réplique Carter en se tournant vers mon meilleur ami.

- Il a peut-être tous les défauts du monde mais il aime Ella quoique tu en penses et il ne lui aurait jamais caché ça, s'enquille Matt d'un ton légèrement plus haineux.

Carter pouffe d'un rire sombre et mauvais. Je serre mes doigts autour du rebord du comptoir en marbre. Je sens que je ne vais pas tarder à m'énerver. Carter est beaucoup trop arrogant et haineux, s'il continue, je pense qu'il va vite retourner en Californie.

- S'il aime ma sœur, il devrait respecter son choix et la laisser tranquille Matt ! insiste-il.

Je vais le tuer.

Sans s'y attendre, je saute par dessus l'îlot central et attrape Carter. Je le plaque contre le marbre en lui maintenant le cou. Mon regard est complètement noir. Il a dépassé les bornes. J'aime sa sœur et je ferais tout pour qu'elle soit à moi. Jamais je ne la laisserai tranquille tant qu'elle ne m'aura pas dit droit dans les yeux, qu'elle ne m'aime pas.

- Écoute moi bien Carter, je commence à en avoir marre de ton comportement de gamin. Que tu le veuilles ou non, j'aime ta sœur. J'ai vécu avec elle pendant quatorze ans et jamais je n'ai voulu lui faire du mal. Pour vos parents, je suis désolé mais je n'étais pas au courant. Mon père était un roi ici, il faisait ce qu'il voulait donc se faire passer pour moi était tellement simple pour lui. Je n'ai jamais signé ce putain de papier !

Je balance tout. Je ne cesse de lui dire que j'aime sa sœur, je ne cesse de le plaquer contre le marbre et je ne cesse de hurler ma haine. Matthew me tire en arrière quand il voit que je deviens un peu trop violent. Je me laisse faire puis frappe dans un mur.

- Je l'aime Carter ! conclus-je lorsqu'il se relève.

Il ne dit rien. Il se contente de me regarder comme si j'étais un démon.

Le téléphone de Stella sonne. Elle regarde et elle nous indique que c'est Gaby. Elle met le téléphone en haut parleur et nous écoutons. Finalement on va avoir une réponse rapidement.

- Comment...

- Est-ce qu'on peut aller à La Camorra ? demande-je.

- Bonjour à toi Draven, dit Gaby, j'ai deux ou trois choses à vous dire avant. De un, Enzo s'appelle Enzo Profaci, Stella m'a fait parvenir que tu l'avais rencontré Draven, il est le bras droit de Carmelo, il est comme son fils. Stella, tu as trouvé la vidéosurveillance du magasin, Bryan et Raven bossent sur un reflet ou des indices. De deux, Carmelo a éteint l'ordinateur d'Ella alors nous n'avons plus la certitude qu'ils soient dans ce restaurant mais vous pouvez aller vérifier. De trois, Carmelo et Marco se connaissaient brièvement grâce aux courses mais nous n'en savons pas plus.

- D'accord Gabs, dit Stella, nous allons aller au restaurant. On te rappellera pour te donner des infos.

Gaby acquiesce puis nous raccrochons. Je regarde mes amis et puis prends une grande inspiration.

- On y va.

𝗟𝗜𝗙𝗘 𝗦𝗬𝗡𝗗𝗥𝗢𝗠𝗘 𝟮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant