63 Mirajane

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Jour 98

"Les filles, c'est les vacanceeeees !!" 

Je souris en constatant le message que je viens de recevoir à l'instant de Lily.

Les deux semaines de cours et de travail, sans interruption, sont achevées et nous allons enfin pouvoir profiter d'un peu de tranquillité.

Je lui réponds à mon tour, pendant que tout le monde s'active à l'appartement.

"Prêtes ?"

"Prête !"

"Prête aussi !"

Lily puis Violette me répondent simultanément, en conversations groupées, pour me confirmer que nous pourrons passer les récupérer une fois nos valises à tous terminées. 

Les yeux toujours rivés sur mon téléphone, je vérifie l'heure pour me rendre compte qu'il est tout juste sept heures moins le quart.

Nous nous sommes levées relativement tôt, surtout pour un samedi. Mais l'on tenait à pouvoir profiter des pistes cette après-midi, puisque celles-ci fermeront à dix-sept heures.

Je repose mon téléphone près de l'évier et termine la vaisselle du petit-déjeuner, avant d'aller boucler ma valise.

Nous allons avoir cinq heures de route à faire pour nous rendre dans les Pyrénées.

Jinn et moi ferons la route avec Violette et Enzo, tandis que William passera récupérer Lily, tout en faisant la route avec Matthieu.

D'ailleurs, je constate la présence de celui-ci, qui nous a directement rejoint et en profite actuellement pour se boire un café devant la télévision.

Je le salue et continue mon avancée pour retourner dans la cuisine, après avoir déposé au préalable mon sac à l'entrée.

Rendus à l'extrême sud, les garçons profiteront une nouvelle fois de notre séjour pour faire une escapade en Espagne, afin de refaire des provisions pour les mois à venir. Enzo a prévu le budget adéquat et Jinn aussi cette fois, s'est démené pour économiser ces deux dernières semaines.

Il a travaillé comme un forcené dans sa salle de boxe et a même fait un combat contre le boxeur d'un club adverse. 

J'étais inquiète...

Mais il n'est revenu qu'avec une légère entaille, toujours apparente au niveau de son arcade sourcilière, ainsi que quelques hématomes au niveau des côtes. Dans l'ensemble, je pense qu'il s'en est plutôt bien sorti. Il n'est pas revenu en trop mauvais état.

Il éprouvait même une certaine once de fierté en m'annonçant qu'il avait remporté le combat haut la main... surtout après plusieurs mois sans entraînement intensif.

Moi aussi, après mon sentiment d'inquiétude, j'étais fière de lui...

Assise sur le tabouret du bar, j'observe une nouvelle fois le prospectus, alors que Matthieu me rejoint dans la cuisine pour regarder par-dessus mon épaule en lisant à voix haute.

-Appartement Léopard, ok. Il pouffe de rire, puis poursuit sa lecture. Situé dans le quartier Plantret de Courchevel 1850 est un appartement duplex, cool ! Qui allie tradition et tendance modernes. Construit dans un style montagnard traditionnel, l'utilisation du bois et de la pierre locale, accentue le charme de cette résidence alpine. Ouais, c'est un truc pour les vieux quoi !

-Ne te plains pas, c'est le seul chalet qui comportait quatre chambres, avec que des lits doubles, ainsi que leurs salles de bain privatives. C'était ça ou tu te tapais une chambre de gosse en lit mezzanine ! Intervient Enzo en passant récupérer un sachet de chips, ainsi qu'une bouteille d'eau, dans le placard. En prévision de la route à venir.

-Non c'est cool, je ne me plains pas, c'est toujours mieux que d'avoir une chambre de gosse c'est sûr !

-Je ne trouve pas que ça fasse vieux, ça fait plutôt, authentique. Je trouve ça sympa, moi...

-Ah ouais ? C'est ton genre... Je suis plus moderne, moi... Matthieu a l'air surpris. Il donne son point de vue, mais cesse sa critique.

Je trouve ça super, oui, les traditions et tout ce qui comporte des éléments et matériaux naturels... Mais les goûts et les couleurs sont subjectifs.

Je continue à mon tour de lire à voix haute.

-La décoration intérieure est également caractéristique des bâtiments de montagne. Vous y retrouverez des teintes chaudes et des matières nobles qui forgent une parfaite ambiance cosy.

Matthieu prend le relais.

-Si la décoration de ce duplex est moderne, elle intègre également des éléments traditionnels avec une touche contemporaine, comme de la fourrure, des peaux en tapis et en rembourrage de sièges qui s'intègrent avec le cadre accueillant du bois. Finalement, on va pouvoir trouver tous les deux notre bonheur !

Matthieu me sourit sincèrement, avant de se redresser, pour aller déposer sa tasse de café dans l'évier et s'asseoir, pour finir, en face de moi.

Ce chalet est un parfait mix, oui, de modernité et de sobriété naturelle. Les photos sont superbes et l'ambiance a l'air tellement chaleureuse.

Je continue de parcourir des yeux le prospectus en lisant cette fois-ci dans ma tête.

Facilité d'accès pour le ski-in/ski-out, cheminée, cave à vin, local à skis, terrasse ensoleillée, TV écran plat, Wi-fi, parking, commerces et commodités à proximité et tout ceci pour la maudite somme de mille six cent soixante euros.

Pour sept personnes... ce n'est pas excessif.

Jinn arrive à son tour dans la cuisine et s'adresse à moi.

-Tu es prête, bébé ? On y va ?

J'acquiesce en repliant le prospectus. 

William a déjà noté l'adresse et nous nous rejoindrons donc directement là-bas, une fois qu'ils seront partis récupérer Lily.

-À tout à l'heure !

Matthieu nous sourit lorsque nous quittons la cuisine, puis l'appartement, avec Enzo.

Nous chargeons la voiture de Jinn et je laisse Enzo monter devant. 

Jinn n'approuve pas dans un premier temps, mais je suis persuadée que tous les deux voudront fumer. Ce sera donc plus simple comme ça, et je pourrais plus facilement papoter avec Violette aussi.

Nous passons la récupérer, avant de commencer la route en direction des montagnes des Pyrénées.

Enzo s'occupe d'entrer l'adresse dans le GPS, avant de se mettre à rouler. 

C'était d'une telle évidence... Ils fument tout le temps... 

Même Violette tire quelques lattes dessus pendant le trajet. 

Elle me tend le joint, sans grande conviction, alors que Jinn m'observe dans le rétroviseur. Je refuse poliment. J'y ai déjà goûté, mais ce n'est pas vraiment mon truc. 

Nous discutons de tout et de rien lors de la route. 

Enzo mange ses chips en changeant indéfiniment de stations de radio, avant que Jinn ne prenne la décision pour lui  de mettre l'un de ses CD, prétendant que sinon, il va finir par lui donner un mal de crâne. 

Il râle, qui plus est, sur le fait qu'Enzo mette des miettes partout et le menace de passer l'aspirateur en rentrant. Enzo referme immédiatement son sachet de chips. Quand on connaît son amour pour les corvées ménagères...

Violette et moi discutons et parfois même chantons, pendant qu'elle se fait des nattes dans ses cheveux pour s'occuper en même temps. Puis nous arrivons cinq heures plus tard à la station de ski. 

Jinn se gare brièvement, avant qu'Enzo ne parte récupérer les clefs à la réception, puis nous filons ensuite au chalet du Léopard (multimédia) qui se trouve être à présent à moins de deux minutes.

COVER PLAY : Tome 3 : Jouons, beaucoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant